Said Ben Ahmed Ben Abou Yahia Abderrahman Ben Belaich El-Maqary(1)
C’est le légiste, le savant et le muphti de Tlemcen; il exerce depuis quarante cinq ans les fonctions de prédicateur à la grande mosquée de cette ville. Il est le petit-fils de la petite-fille de sidi Mohamed ben Merzouq bou Lhitein (qui a la barbe partagée en deux). Il a appris en mémoire le coran sous la direction de sidi Hafi El-Ouahrany, lequel l’a revêtu du froc des soufis. Il a étudié la jurisprudence, les principes fondamentaux du droit et la logique à l’école de sidi Mohammed ben Abderrahman El-Oua’zany, et la langue arabe auprès de sidi Omar Er-Rachidy. Il a été aussi l’élève de Cheqroun ben Heiba El-Mediouny et de sidi Ali ben Yahia Es-Soulouksiny qui l’a initié au soufisme. Je tiens tous ces renseignements de la bouche même de sidi Saïd qui m’a dit aussi être né vers l’an 928 (inc. 1er décembre 1521)(2). Il est versé dans toutes les branches des connaissances humaines, mais c’est en théologie qu’il excelle le plus. Un nombre incalculable de savants sont sortis de son école, parmi lesquels il convient de citer : Mohammed El-Achouy En-Nedrouny, Mohammed Ech-Chemmour, Ahmed ben Abdellah El-Yeznaceny, Ahmed ben Bou medien, Ahmed ben Roqia El-Mediouny, Mohammed ben Qacim El-Houeil (qui louche légèrement) ; son neveu (le fils de son frère) Ahmed ben Mohammed El-Maqqary (3) et El Hadjj ben Malik El-Eubbèdy.
Il a une connaissance très approfondie des hadiths recueillis par El-Bokhary et par d’autres collecteurs et traditions ; quant à la théologie et au droit, ce sont deux sciences qu’il possède parfaitement. Il est chaste, pudique, magnanime, intelligent, versé dans toutes les sciences, et connaît la lexicographie, la langue arabe, la poésie, les proverbes, l’histoire des peuples et leurs mœurs. Il est agréable en société et raconte de nombreuses histoires. Sa présence est réjouissante ; ses paroles sont douces et ses écrits éloquents. Il est équitable dans la discussion et la controverse, doué de belles qualités physiques et de nobles qualités morales, très poli, très modeste, toujours gai et souriant et très sensé. Il suit très fidèlement les commandements de la loi écrite, honore les gens de science et de religion, vénère ceux qui observent la loi traditionnelle, aiment ceux qui aiment la vérité (les soufis), persévère dans la voie de la vertu, et a l’esprit constamment tourné vers dieu. Son langage est sublime quand il parle des vérités du monde surnaturel. Il connaît l’âme, les moyens de la purifier et les louables qualités qui en font l’ornement. Il aplanit toutes les difficultés. C’est un guide dans les sciences rationnelles, telles que le calcul, la logique, le partage des successions, la géométrie, la médecine, l’anatomie, l’astronomie, l’agriculture, l’architecture, et dans une foule d’autres sciences, tant anciennes que modernes. Il vit encore en l’an 1011 de l’hégire (inc. 21 juin 1602). (c’est l’année où Ibn Mariem a terminé son livre)
Notes1 Le Djedhouat el-Iqtibas, p.323, donne une courte notice sur ce personnage qu’il appelle Abou Othman Saïd ben Mohammed El Maqqary El-Qoréchy
2 Le Djedhouat el-Iqtibas dit qu’il naquit postérieurement à l’année 930 de l’hégire (inc.10 novembre 1523)
3 C’est l’auteur de Nefh et-Thib ; il naquit à Tlemcen vers 1591 de J.C et mourut au Caire en janvier 1632. Voyez sa biographie dans complément de l’Histoire des Béni-ZeÍ¿an, par l’abbé Bargès, p.484 et suivantes
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Posté Le : 27/02/2008
Posté par : nassima-v
Source : Ouvrage "El Bostan", Ibn maryem, trad par F. Provenzali