Rachid Taha est né à Oran (Algérie) en 1958. Il débarque en France en 1968 avec sa famille qui s'installe d'abord en Alsace, puis dans les Vosges. Il y découvre l'hiver, les classes de transition et le racisme brut des enfants qui répètent ce qu'ils entendent chez eux. Son père qui souhaite le voir réussir, le place alors dans une institution religieuse (catholique).
En 1979, Rachid Taha quitte le foyer familial et devient VRP (vendeur représentant placier). Il sillonne alors la France pour vendre des ouvrages de littérature française. Puis il finit par retourner dans sa famille installée entre temps dans la banlieue de Lyon. Il vit alors de petits boulots jusqu'en 1981 où il entre à l'usine. Il y rencontre Mohammed et Moktar, deux autres jeunes respectivement guitariste et bassiste, et avec lesquels il va commencer à chanter.
Carte de séjourC'est la période de poussée de fièvre de l'opinion publique concernant l'immigration, et où la première génération des enfants nés en France de parents algériens commence à réagir face à l'exclusion et aux violences racistes. Le groupe se trouve alors un nom directement lié à l'actualité, Carte de séjour.
En 1982, un producteur les aide à sortir un maxi-45 tours de quatre titres. Succès d'estime. En 1983, sort leur véritable premier album, "Rhoromanie", enregistré par Steve Hillage, ex-membre du groupe Gong.
Puis en 1986, paraît leur deuxième album, "Deux et demi", d'où est extrait la reprise d'une chanson de Charles Trenet, "Douce France". Réorchestré avec des sonorités arabes, ce titre provoque sourires ou grincements de dents, mais aussi un vrai tapage médiatique. La chanson, victime de son succès, cache tous les autres morceaux de l'album qui sont, eux, tous en arabe.
C'est en 1989 que Carte de séjour se sépare après une tournée en Allemagne. Rachid Taha se retrouve alors à Los Angeles où il réalise une maquette avec Don Was, du groupe Was not Was. Projet sans suite.
C'est à Oran qu'il va se ressourcer réellement. Il travaille sur d'autres maquettes qui donneront en 1991 son premier album solo, "Barbès", du nom d'un quartier très métissé de la capitale française. Malheureusement, sorti au moment de la guerre du Golfe, le disque fait l'objet d'une mise à l'écart de la part des radios.
Voilà, voilà1993, Steve Hillage reprend du service pour produire le second album de l'artiste, "Rachid Taha". Les textes se font plus mordants et la musique relie l'Afrique à l'Europe. Le titre "Voilà Voilà", très dansant, est remarqué par les DJ anglais qui le propulsent dans les charts spécialisés.
Le troisième album solo de Rachid Taha, "Olé Olé" sort en 1995. Enregistré à Londres avec son complice Steve Hillage, le disque est un mélange de techno-ethno naviguant entre chaâbi algérien, mariachis mexicain ou (cithare arabe) et guitare électrique, mélange emprunt d'échos de mélos indiens et d'accordéon cajun.
Adepte d'une musique hors des sentiers battus, Rachid Taha n'a qu'une devise : "Je ne changerai pas de route à cause de mon nom et je ne changerai pas de nom à cause de ma route". Après quinze années d'expérience, le chanteur sort un double CD de ses meilleurs titres, "Carte blanche" en 97.
L'année suivante, il revient avec un album de reprises. "Diwan" regroupe en effet des compositions chaabi de Dahmane El Harrachi ou de Mohamed El Anka, une chanson de Farid El Atrache ainsi qu'un morceau du groupe marocain, Nass El Ghiwane. Produit par Steve Hillage, cet album propose une nouvelle approche du répertoire des vedettes orientales. Rachid Taha, fort de ses expériences diverses, nous propose ici un disque abouti et curieusement très actuel. En effet, "Ya Rayah" titre qui était déjà présent sur "Rachid Taha" en 94, a fait du chemin. Devenue un tube, cette chanson figure maintenant sur "Diwan".
Scènes et expériencesTaha part en 98, pour une méga tournée. On le voit un peu partout en France, il écume aussi les festivals : le festival d'Eté de Québec, les Francofolies de La Rochelle, Vive la World aux Etats-Unis, la route du Rock à Saint-Malo, etc. On le retrouve sur une scène parisienne le 26 septembre à Bercy avec les deux raïmen Khaled et Faudel. Ensemble, ils proposent un véritable show intitulé "1,2,3 soleil" dont la direction musicale et la mise en scène sont confiées à Steve Hillage. On y voit un Taha véritablement déchaîné et très content de pouvoir haranguer un public de près de 15.000 personnes.
Nouvelle expérience au printemps 99 avec deux concerts au Caire et à Alexandrie. Taha qui a déjà chanté au Maghreb et au Liban, n'avait jamais mis les pieds en Egypte. Le concert de la capitale n'attire pas moins de 2500 personnes, aux deux tiers égyptiennes. L'ambiance et chaude et a raison d'un service d'ordre pour le moins présent. Le public est enchanté même sil ne comprend pas toutes les chansons interprétées dans un arabe différent du leur. Après Khaled et le raï, Rachid Taha ouvre donc une nouvelle brèche avec le chaabi. Preuve en est le succès des cassettes de "1,2,3 Soleil".
2000 est l'année de sortie d'un nouvel album, "Made in Medina", célébré par la critique. Savant cuisinier des influences socio-musicales, des voyages, des senteurs d'ici et d'ailleurs, Rachid Taha réussit une nouvelle fois mélanges savoureux entre rock, électro et tradition. Steve Hillage fait encore partie du voyage musical, entre l'Afrique, l'Europe et les Etats-Unis version Nouvelle-Orléans. Plusieurs artistes d'horizons différents viennent apporter leurs propres couleurs : le groupe féminin marocain B'net Marrakech et les Louisianais, Galactic. Rachid Taha rode son nouvel album sur la scène de la Fiesta des Suds à Marseille fin octobre et se produit le 8 novembre à Paris à l'Elysée-Montmartre.
Tournée mondialeL'année 2001 est celle de tous les voyages pour Rachid qui cette année-là, effectue une tournée non stop avec une large partie internationale. Tout le printemps est consacré à la France, puis comme souvent, il monte sur la scène de quelques festivals d'été tels Solidays le 7 juillet, les Francofolies de la Rochelle le 15 ou le Paléo Festival de Nyon en Suisse. Ne craignant pas les allers et retours, on le voit fin juin à Ottawa au Canada puis le 22 juillet à Los Angeles.
Mais c'est au cours de la seconde partie de l'année qu'il effectue une grande tournée exceptionnelle et triomphale en Asie (Singapour, Indonésie, Malaisie, Vietnam, Cambodge, Chine, Tokyo) avant de s'envoler pour l'Australie en octobre via une date en Nouvelle Calédonie. Le succès est là et partout, Taha parvient à enthousiasmer des publics de cultures diverses.
Toujours en voyage, Rachid Taha participe au Womad de Caceres en Espagne en mai 2002, puis au festival Couleur Café à Bruxelles. Enfin, avant l'té, il chante à Athènes le 16 juin. L'année 2003, est de la même façon une année de tournée parallèlement à la préparation d'un nouveau disque. En juillet, il est invité des Francofolies de Montréal.
Si Rachid Taha montre parfois un profil de provocateur, élevant souvent la voix contre l'intolérance et le racisme, il fait désormais partie intégrante de la culture métissée française. Il en est même un pionnier.
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Posté Le : 08/09/2007
Posté par : nassima-v
Source : www.orientalement.com