MOHAMMED BEN ABDALLAH BEN ABD EL-DJALIL ET-TENESSY (1)
Il naquit à Tlemcen. Ce jurisconsulte, ce hafidh, cet homme lettré et ami de l'étude, a été l'un des plus grands, des plus illustres et des plus profonds savants de la ville de Tlemcen. Il avait eu pour professeurs: le très docte imam Abou'l-Fadhl ben Merzouq EI-Hafid, le savant imam Abou'l-Fadhl ben El-Imam, l'imam Qacim El-Oqbany, l'imam versé dans les principes fonda-mentaux de la loi, Mohammed ben En-Nedjar, le saint Ibrahim Et-Tazy, Ibn El-Abbés et autres savants. Il était célèbre par sa science, à son époque. Voici comment s'exprime sidi Ahmed ben Daoud El-Andaloucy , en parlant de ce personnage : « C'est notre professeur, l'élite des hafidhs, le modèle des hommes de lettres, l'illustre savant, fils du très docte imam Abou Mohammed Abdallah. » On rapporte même que le cheikh sidi Ahmed ben Daoud El-Andaloucy, ayant été interrogé, après son départ de Tlemcen, sur le mérite particulier des savants de cette ville, répondit : « La science est l'apanage d'Et-Tenessy, la piété caractérise Es-Senoûsi, et c'est à Ibn Zekri qu'appartient l'excellence du professorat. »
On lui doit, entre autres ouvrages :
Le Collier de perles et d'or vierge ou Histoire de la dynastie des Beni-Zian (2) ;
Le Brodeur, qui est un commentaire sur le Traité de l'orthographe par (le docteur Abou Abdallah Ech-Cherichy, connu plus communément sous le nom d') El- Kherraz (Le savetier). Ce traité (en vers redjez) fait partie d'un autre traité (également en vers redjez) du même auteur, lequel porte le titre général d'Er-Rasm (L'écriture);
La Récréation des dures, où sont rapportées les poésies d'Abou Hammou Mouça II ; on dit aussi que ce livre traite des louanges du Prophôte (3).
J'ai ouï dire qu'il a annoté le Kitab el forou' (Traité de jurisprudence) d'Ibn El Hadjib. Il est enfin l'auteur de la Longue réponse â la question des Juifs de Touat (4), dans laquelle il a déployé une grande érudition. Son contemporain, l'imam Es-Senoûsi, a fait le plus grand éloge de cette réponse. Voici d'ail-leurs comment il s'exprime sur le mérite de ce travail : « Le cheikh, l'imam, le modèle à suivre, l'homme le plus distingué d'entre les hommes distingués, le savant, le hafidh accompli Abou Abdallah Et-Tenessy est, selon moi, celui qui a le mieux réussi à établir la réponse qu'exigeait cette affaire, qui a étalé le plus de savoir et d'érudition dans la démonstration de la vérité, et qui a assouvi pleinement la soif des partisans de la vraie foi en traitant cette question. C'est le seul qui ait puisé dans la force de ses croyances et la sincérité de ses convictions, le mépris de la joie diabolique qu'on éprouve en flattant les personnes dont la puissance est à redouter et dont la malveillance est à craindre. Pour mettre au jour la vérité et en déployer les étendards, il a prodigué tous ses efforts et toute la vigueur de sou esprit. Il a su faire valoir à l'appui de sa thèse les preuves tirées des auteurs aussi bien que les arguments fournis par la raison. Enfin, ses efforts ont été si puissants que, par la lumière de sa foi, il est venu à bout de dissiper entièrement les ténèbres de l'incrédulité. »
Telles sont, résumées, les paroles d'Es-Senoûsl.
Mohammed Et-Tenessy eut un grand nombre de disciples, tels que : le très docte cheikh Abou Abdallah ben Saad ; le prédicateur, petit-fils du petit-fils d'Ibn Merzouq ; le savant cheikh Abou Abdallah, fils de l'imam Ibn El-Abbés, qui a écrit quelque part : « J'ai fréquenté pendant dix ans l'école du cheikh, le savant jurisconsulte, le célèbre sidi Et-Tenessy, et j'ai assisté à ses leçons sur l'exégèse coranique, les traditions, le droit, la langue arabe, etc. » ; le cheikh Belgacem Ez-Zouawy ; le cheikh Abdallah ben Djellal et autres.
El-Ouenchericy a enregistré dans son Étalon une quantité de fetouas rendues par Et-Tenessy, et le désigne par ces mots : « Notre ami, le jurisconsulte, le lbafidh. » Dans ses notes nécrologiques (El wafaiat), le même auteur dit, après avoir qualifié Et -Tenessy de hafidh, de lettré, d'historien et de poète : « Il mourut eu l'année 899 (inc. 12 octobre 1193) » (5).
Note1 Voyez Complément de l'histoire des Beni-Zeïyan, p. X et suiv. de l'Avertissement, et p. 379 et suiv.; Journal asiatique (numéro de novembre décembre 1851, p. 585 et suiv.), Notice sur Et-Tenessy, par Cherbonneau.
2 L'abbé Bargès, de scientifique mémoire, a donné la traduction française de la portion de cet ouvrage qui est consacrée h la dynastie de Tlemcen (histoire des Beni-Zeïyan, rois de Tlemcen, Paris, Benjamin Duprat, 1852).
3 Voyez un extrait de Rah el-arouah, à la page 129 de Nahlat ellabib bi-akhbar er rihla 'ila'l-habib, par sidi Ahmed ben Ammar, (Alger, 1904).
4 Voyez la biographie de Mohammed ben Abd-el-Kerim ben Omar El-Meghily, p. 288.
5 Et-Tenessy mourut le mois de Djoumada 1e 899 de l'hégire (7 février-9 mars 1494), sous le règne du sultan Abou Abdallah Mohammed Et-Thabity.
Cette notice biographique est extraite du Neïl el-iblihadj, p. 353.
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Posté Le : 08/09/2008
Posté par : nassima-v