Algérie

Biographie de Mohammed El-Adghem



MOHAMMED BEN MOHAMMED BEN ABDERRAHMAN Es-SOUEIDY, dit EL-ADGHEM (Le noir).
Cet illustre jurisconsulte, cet homme vertueux et ami de Dieu, ce contemplatif, fut un mortel comme les femmes n'en ont jamais enfanté. Il était très versé en droit, dans la science des traditions, en soufisme, en prosodie et en grammaire. Il avait étudié la jurisprudence, la grammaire, le calcul,le partage des successions, le soufisme, L'exégèse coranique, les dikrs, les oudhifas et les oraisons, sous la direction du cheikh sidi Ali ben Yahia El-Gadiry (d'Agadir) et la prosodie, sous sidi Mohammed ben Ahmed Bou Zouba'. On lui attribue plusieurs miracles.
Miracle de ce cheikh. Un Bédouin ayant trouvé dans son champ de céréales des veaux appartenant au douar du cheikh El-Adghem, les tua tous, sans exception. Lorsque le cheikh apprit cette nouvelle, il resta toute la journée sans sortir de sa lente, ni parler à personne. Quant au Bédouin, on dit que tout son corps s'enfla et que le malheureux ne cessa de crier; « Portez-moi chez El-Adghem l » jusqu'à ce qu'il eut rendu l'aune.
Autre miracle. — Un Arabe s'étant rendu aux silos du cheikh, en trouva un appartenant au fils de celui-ci et voulut y enfermer ses grains. « A qui est ce silo ? demanda-t-il au gardien. — Au fils de sidi Mohammed El-Adghem, répondit l'interpellé. — Que ma femme me soit défendue si je n'enferme mon grain dans ce silo ! s'écria alors le Bédouin. » Puis il accomplit sa menace et partit. Ce jour-là, les Turcs qui campaient avec leur armée, dans le voisinage, vinrent réquisitionner du fourrage dans le douar, et, ayant eu, à cette occasion, des discussions avec les habitants, ceux-ci se soulevèrent et leur livrèrent combat. Or, le Bédouin qui avait proféré ces paroles: « que ma femme me soit défendue si je n'enferme mon grain dans ce silo! Je verrai bien ce qu'on me fera », vint à passer au moment de la bataille et fut frappé d'une balle qui l'étendit raide mort.
Sidi Mohammed El-Adghem était la providence des musulmans: il hébergeait les étrangers, protégeait l'opprimé contre l'oppresseur et faisait l'aumône aux malheureux qui imploraient sa charité. Il mourut vers l'an 980 (inc. 11 ruai 1572).


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