MOHAMMED Ben IBRAHIM BEN ABDERRAHMAN BEN MOHAMMED BEN ABDALLAH (1)
Il portait les surnoms d'Ibn El.Imam et d'Abou'l-Fadhl, et naquit à Tlemcen.
C'est le très docte imam, l'argument, le connaisseur accompli, l'érudit, le contemplatif, l'homme doué d'un esprit vif et pénétrant, le savant vers lequel les étudiants de tous les pays accouraient, l'un des émules de l'imam Ibn Merzouq El-Hafid dont nous avons donné plus haut la biographie.
Voici comment s'exprime le hafidh Et-Tenessy en parlant de ce cheikh : « C'est notre professeur, le plus distingué des hommes éloquents, la couronne des mystiques, la merveille des temps actuels, Abou'l Fadhl,' plus connu sous le nom d'Ibn Et-Imam. Il est issu d'une illustre et célèbre famille de savants. »
Es-Sakhaouy dit ceci: « Il partit de Tlemcen en l'année 816 (inc. 3 avril 1413) et se rendit à Tunis où il séjourna un mois ; de là, il vint au Caire qu'il quitta pour effectuer le pèlerinage de La Mecque. Après avoir accompli ce devoir, il retourna au Caire; puis il parcourut la Syrie pendant douze ans et visita Jérusalem. Quand les étudiants, à Damas, connurent son mérite, ils se rendirent en foule à ses leçons et lui firent une immense réputation. C'est El-Maqrizy qui rapporta cela dans son Oqoud (2) ; cet auteur dit aussi qu'Ibn El-Imam connaissait à fond diverses sciences rationnelles et traditionnelles et qu'il n'y avait aucune science sur laquelle il ne possédât des connaissances suffisantes.»
Voici ce que dit le cheikh Abou'l-Abbès Et-Ouenchericy : « Abou'l-Fadhl Ibn El-Imam était profondément versé en rhétorique, en soufisme, en lettres, en poésie et en médecine. Il est le premier qui ait introduit dans le Maghrib le Chamil de Behram (3), le commentaire sur l'Abrégé de cet ouvrage, les gloses d'Et-Taftazany (4) sur El-'Adhed ; celles d'Ibn Hilal sur le Précis d'Ibn El-Hadjib et autres livres curieux. Il mourut en 845 (inc. 22 mai 1141). »
Admed Baba ajoute ce qui suit : « El-Ouenchericy a transcrit dans son Mi'iar (l'Étalon) un très grand nombre de fetouas données par Ibn El-Imam. J'ai rapporté dans un autre ouvrage les disputes qu'Ibn El-Imam engagea avec El-Maqqary sur l'interprétation du Coran, à propos de questions traitées par ce dernier et relatives à cette science.
«Ibn El-Imam eut pour disciple le cheik Ibn Merzouq El-Kafif (l'aveugle) qui parle de lui en ces termes : Nous avons eu pour professeur le savant imam, le connaisseur accompli, l'argument Abou'l-Fadhl Ibn El-Imam. »
«Il faut citer, parmi ses autres élèves, le cheikh, le très docte hfidh Mohammed ben Abd El Djalil Et-Tenessy et le cheikh'Taqyed-Din Ech-Chemeny, le commentateur du Moghny.
«Abou'l-Hacén El-Qalaçady en parle' dans la relation de son voyage d'études, et dit : « J'ai assisté à ses leçons ; c'est un jurisconsulte, un imam de premier ordre et un savant dans les sciences rationnelles» (5).
Notes
1 C'est le fils d'Ibrahim ben Abderrahman ben El-Imam dont la biographie se trouve plus haut.
2 Le Neïl el-ibtihadj porte : El-Maqqary.
3 Le titre complet est.: Ech-Chamil fi forou'el malikiya (Traité complet de jurisprudence malékite). Voyez Hadji Khalfa, tome III, p. 471, n° 6.180. Le nom entier de Behram est : Behram ben Abdallah El-Demiry. Ce docteur, qui appartenait à la secte malékite, mourut en 805 de l'hégire (inc. 1er août 1402).
4 Et-Taftazany est le surnom de Sa'd-eddin Meç'oud ben 'Omar, auteur de plusieurs ouvrages, qui mourut l'an de l'hégire 792 (inc. 20 décembre 1389) dans la ville de Marach.
Ce docteur a commenté le livre intitulé Aqaïd en-Naçafy (les Articles de foi), d'Eu-Naçafy, en l'an 718 (inc. 5 mars 1318) ; on a de lui aussi un ouvrage intitulé lrchad et hadi fi'n-nahou, qui est une grammaire arabe qu'il a composée l'an 788 (inc. 21 mai 1376), et un commentaire sur les Arbaïn. Il est encore l'auteur de Miftah el fiqh (la Chef de la jurisprudence), livre qui a été commenté par Séïrany ; d'un commentaire sur le Miftah el-'oloum, d'Es-Sekkaky, composé en 789 (inc. 22 janvier 1387) et d'un autre sur le Telkhis el-Miftah, du Djelal-eddin El Qazouiny, appelé El-Motawel.
5 Cette notice biographique est extraite du Neïl el-ibtihadj, p. 320.
Posté Le : 07/09/2008
Posté par : nassima-v
Source : Ouvrage "El Bostan" d'Ibn Maryam, trad par F. Provenzali