Biographie de Mohammed Ben Ech-Cherqy

Mohammed Ben Mohammed Ben Ech-Cherqy (1)
Ce fut un savant jurisconsulte, un professeur, un imam, un muphti, un prédicateur, un homme équitable et un cadi. Il avait été le disciple de sidi Mohammed ben Mouça El-Ouedjdijeny et de sidi Saïd EI-Minauuy. Il savait par coeur le Mokhtaçar el-far'y (Précis de jurisprudence) d'Ibn El-Hadjib, ouvrage qu'il expliquait dans la grande mosquée, la Riçala d'Ibn Abou Zeid, la Tlemcéniya, le calcul et le partage des successions. II avait des connaissances très étendues en jurisprudence ; aucune des branches de la science ne lui était étrangère. Ce cheikh, qui fut notre maître, a été une des gloires de la nation, l'argument de l'Islam, le dernier venu des hafidhs du Maghrib, une autorité scientifique, un traditeur par excellence, un très docte traditionniste, un homme versé dans toutes les branches de la science, le modèle des hafidhs, un parfait érudit, le cheikh de l'Islam et de l'assemblée des savants les plus éminents, un génie, un océan de science, un critique littéraire, un homme influent, un conseiller, un soutien, un grand personnage dont le mérite a été unanimement reconnu par les hommes et par les génies. Je comparerais volontiers l'étendue de son savoir à celle de l'océan, niais l'océan est moins vaste que sa science; son éclat à celui de la pleine lune, mais la pleine lune pâlirait à côté de lui ; son éloquence à un flot de lait (le lait est le symbole de l'éloquence), mais le lait est moins éloquent que ses paroles. En somme, nul ne saurait énumérer toutes ses qualités; nul, parmi les personnages éminents de son siècle, ne s'est assis sur les hauts sièges d'honneur sur lesquels il s'est lui-même assis. Citadins et nomades venaient tailler les rayons de miel de la ruche de ses connaissances, et tous ceux qui avaient soif de science venaient se désaltérer à la source de son profond savoir. Il mourut en 964 (inc. 4 novembre 1556).

Note
1Voyez sa biographie dans Complément de l'Histoire des Beni-Zeïyan, p. 468, 469.