Il naquit à Oran et vint se fixer à Tlemcen. C'est dans la grande mosquée de cette dernière ville qu'il enseignait la Riçala à l'aide de commentaires. Le jeudi, il expliquait El Kharraz (traité sur l'écriture), le traité de l'Orthographe (du même auteur) et 1bn Berry. Il avait étudié le Coran sous la direction du cheikh Ahmed ben Ata'a-Allah et la jurisprudence sous le cheikh Mohammed ben Mouça El-Ouedjdijeny. Voici ce qu'il m'a raconté : « Je m'étais rendu chez sidi Mohammed ben Mouça. Mon père, qui m'accompagnait, dit au cheikh: « Mon fils Mohammed désirerait étudier la Riçala sous votre direction. — Volontiers, répondit le cheikh, après un moment de silence, mais à la condition que votre fils remplisse à chaque séance l'office de lecteur du commentaire. — Oui, sidi, répondis-je. — Quel commentaire as-tu ? — Celui d'Abou Amran Ez-Zenaty (1). — C'est bien, dit-il. » « A partir de ce jour, je suivis ses leçons. Je lui lisais le commentaire d'Ez-Zenaty, en me tenant debout devant lui comme un jeune enfant qui récite à son maître la leçon écrite sur sa tablette. « Répète! » me disait-il de temps en temps, et lorsque je lui avais répété le texte du commentaire, il s'adressait aux étudiants et leur disait : « Voilà ce qu'a voulu dire Ibn El-Hadjib dans telle question. » Il fit plusieurs prodiges, mais il ne les faisait connaître à personne. Une fois, me dit-il, étant allé faire une visite au tombeau de Sidi Youçof, qui est situé sur le chemin appelé Et-Tariq el-harra (le chemin brûlant), j'y trouvai un homme qui implorait Dieu contre le vent : « Seigneur ! s'écriait cet homme, faites que le vent souffle dans les arbres et non dans les maisons ! » Or, sa prière fut exaucée. »
Note
1 Abou 'Amran Mouça ben Ali ez-Zenaty naquit à Azemmour (Maroc). Il se fixa à Marrakech, où il professa. Il a commenté la Riçala, la Modawana et les Maqamat, d'El-Hariry. Sa mort arriva à Marrakech en 702 de l'hégire (inc. 26 août 1302). Voyez sa biographie dans Neïl el-ibtihadj, p. 374.
Posté Le : 10/09/2008
Posté par : nassima-v
Source : Ouvrage "El Bostan" d'Ibn Maryam, trad par F. Provenzali