MOHAMMED BEN ABD-EL-DJABBAR BEN MEïMOUN BEN HAROUN (1)
Il appartenait à une famille originaire des Beni-Meç'oud et naquit au Figuig. Cet homme vertueux et ami de Dieu, ce thaumaturge, composa plusieurs poèmes en l'honneur du Prophète. Il compta parmi ses disciples Mohammed ben Abderrahman El-Kafif Es-Soueïdy et Ahmed El-Hadjj En-Nemich El-Amiry. On lui doit une zaouia qui se trouve dans le pays qu'il habitait, lequel est connu sous le nom de Haddouch, dans le Tessala. Il y a fait aussi construire, près d'une source, une mosquée et une maison pour les fakirs encore novices dans la vie spirituelle, établissement où ils sont entretenus et nourris gratuitement. Ayant vendu tout ce qu'il possédait en fait de terres, il en consacra le prix à l'entretien des fakirs qui passent leur temps à prier Dieu, qui ne se lassent jamais de lire le Coran et de réciter les louanges du Seigneur. Les progrès qu'il fit dans les voies du mysticisme furent tels qu'il parvint au rang suprême de Qotb ou Pôle du monde spirituel. On venait le visiter de tous les pays. Voici, à ce propos, ce qui m'a été raconté par une personne digne de foi: « Un jour, il arriva auprès de lui plusieurs visiteurs qui venaient du Maroc: c'était une année où sévissait une horrible famine. Ils se présentèrent un peu après l'heure du midi : ils étaient cruellement tourmentés par la faim et ils ne trouvèrent rien à manger chez lui. Sa femme lui dit : Nous n'avons rien à donner à manger à nos hôtes. C'est toute une caravane ; il nous est impossible de les nourrir. Le cheikh se contenta de lui répondre : Sois tranquille, leur nourriture arrivera ! En attendant, il fit la prière du midi en compagnie de tous ces nouveaux venus; puis il se mit à lire dans le livre sacré jusqu'au moment de l'Asr (prière qui se fait vers trois heures). La prière achevée, on vit paraitre un homme avec un âne portant un sac de blé et une grande écuelle de beurre; il avait avec lui une chèvre. S'étant arrêté devant la tente du cheikh, il cria : « Hé ! les gens de la tente ! Voici un sac: videz-le ; rentrez l'écuelle et attachez la chèvre. Sa femme, ébahie, lui dit : « Mais d'où peut nous venir un pareil secours? — De la bonté divine, lui répondit-il. »
Parmi ses disciples proprement dits, nous mentionnerons Ahmed El-Ghomary Et-Tlemcény, qui fut un jurisconsulte et un théologien distingué. Quant à ses compagnons et amis, il serait impossible d'en préciser le nombre.
Le cheikh Mohammed ben Abd-el-Djabbar fut un habile poète. Il mourut en 950 (1543) , l'année même où Tlemcen tomba entre les mains des chrétiens. Que Dieu les extermine !
Note1Voyez sa biographie dans Complément de l'Histoire des Beni-Zeïyan, p. 446 et suiv.
On lit dans la Revue africaine (année 1881, p. 373, article : Bou Ras) :
« Certains biographes du cheikh Abd-el-Kader El-Djilany soutiennent que le cheikh Abd-el-Djabbar El-Figuiguy est de sa postérité.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 13/09/2008
Posté par : nassima-v
Source : Ouvrage "El Bostan" d'Ibn Maryam, trad par F. Provenzali