Algérie - Mhamed Benzerga

Biographie de Mhamed Benzerga



Biographie de Mhamed Benzerga
(1936-1956). Figure de la chanson oranaise des années 50. Né le 6 janvier 1936 à Misserghin. Aîné d’une famille de quatre enfants, il sera élevé à Oran, notamment par sa grand-mère Khedija Chakour don le mari était employé comme garde-champêtre dans la région de Boutlélis. Il fera l’école primaire en Ville Nouvelle avant d’obtenir son C.E.P et de poursuivre ses études jusqu’en classe de quatrième, au collège Ardaillon (Lycée Ibn Badis) qui se trouve au bout de la rue Hadj Salah. C’est dans cette rue au Numéro 52, à Sidi Mokhfi, qu’en octobre 1954, il entre comme écrivain public dans le bureau appartenant à Chakour Lahouari, Dit Bouchakour qui avait épousé sa mère, à la mort de son père en1951. Il a pour camarades et collègues de travail Benaceur Baghdadi, qui fera lui aussi une carrière fulgurante sous le nom d’Ahmed Saber et Bellal El Ghali, deux jeunes qui venaient du Lycée Lamoricière. Ce trio d’inséparables amis va alors fréquenter « Mederssat el Fellah », dont l’un des responsables était Dellal Ghaouti. Tout en se perfectionnant dans la langue arabe, ils participent aux sketches montés par des enseignantes comme Melles Anissa Zaânane et Khedija Taïb. Ils fréquenteront également le petit théâtre de la rue Chanzy avec Ahmed Khachaï, et joueront dans la pièce d’Ahmed Bentouati intitulée El Kenz. Mais la grande école de formation va être le bureau, ce local de 12 mètres carrés, de la rue Hadj Salah, avec sa soupente, ses quelques chaises et les trois Remington pour taper les lettres, les doléances des nombreux plaideurs, la plupart des gens de modeste condition. Saber et lui se mettront à leur écoute. Mhamed, ce fils doué d’un chauffeur d’autocar de la société des transports Amoros, sur la ligne Oran-Misserghin, écrira ici une grande partie de ses chansons, tambourinant sur le bureau, entre la rédaction de deux lettres, pour trouver la mesure, le rythme. La Ville Nouvelle, Mdina Jdida marque sa présence, avec son atmosphère de guérilla urbaine, son quotidien difficile, ses gens, ses magasins, ses peines aussi. Le militant Bouchakour, après plusieurs arrestations, mourra mystérieusement en 1957, à l’hôpital d’Oran. La vie continue, vaille que vaille et Benzerga après des radio-Crochet et l’animation des mariages, enregsitrera en 1957, son premier Bellah ya Selma, un 78 tour, à Marseille, aux éditions Tam-Tam. C’est à cette époque qu’il fréquentera l’échoppe de la rue Mohamed Stambouli, en Ville Nouvelle, où Blaoui Houari tenait un petit commerce de mercerie, plus précisément de fabrication de boutons. Les deux hommes qui se connaissent depuis 1950, vont nouer des relations purement artistiques. Benzerga transmettra ainsi les textes et les phrases musicaux à Blaoui qui se chargera de faire les arrangements de la plupart de ses chansons. Blaoui décrochera aussi pour Mhamed un contrat avec la maison Dounia dont le siège se trouvait à Paris. De 1957 à 1959, Benzerga enregistrera 8 chansons qui connaitront une large audience et gagneront les faveurs d’un public jeune. Des succès dont il a écrit les paroles et qui donneront au genre oranais un cachet particulier. Légèrement myope, de constitution chétive, de taille moyenne, dégageant un grand charme, cet amoureux fou de la vie, qui aimait aussi rouler en Lambretta, ce poète de l’amour mourra foudroyé, en pleine jeunesse, dans un stupide accident de la circulation, le 8 aout 1959, en pleine cœur d’Alger où il effectuait un séjour. Il repose au cimetière d’El Alia.



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