Algérie - Maâzouz Bouadjadj

Biographie de Maâzouz Bouadjadj



Biographie de Maâzouz Bouadjadj
(Né en 1935). Brillant interprète de chaâbi. Né le 16 janvier 1935 à Mostaganem. Aîné de neuf enfants, fils de Mhamed, un petit commerçant, il fera ses études primaires à l’école Condorcet avant d’obtenir, en 1948, son certificat d’études. A huit ans, il découvre sur les genoux de son père, les joies qui entouraient les orchestres les soirs de mariages. C’est de cet âge que datera son gout pour la musique, le chant et son admiration pour les cheikhs de l‘époque, comme Belkacem Ould Said et Abderrahamane Benaissa, dont il sera plus tard l’élève. A quatorze ans il se met à apprendre à jouer de la flûte que son oncle paternel Mekki, tourneur à Paris chez Renault, fabriquait à partir de tubes de fer. Il rentre en 1948 comme commis à la pharmacie Viale avec un contrat d’apprentissage de trois années pour devenir préparateur en pharmacie. Métier qu’il exercera jusqu’en 1964. A 17 ans, il crée un petit orchestre pour animer les mariages, avec les musiciens Hamou Bensmain, Kaïd Benhenda et Bensaber Belmoulouka. En 1956, il rejoint la grande troupe d’El Masrah, dirigée par Abdelkader Benaissa, un enseignant. Il y a là, Ould Abderrahmane Kaki, dramaturge et metteur en scène, le chanteur et musicien Mohamed Tahar et le comique Ahmed Benaceur. Héritier d’une tradition inaugurée par le Cercle du Croissant et l’Association Culturelle Essydia, et ce depuis plusieurs décennies, cette troupe se produisait à travers tout le pays, notamment lors des saisons artistiques des opéras d’Oran et d’Alger. Offrant des spectacles de musique de théâtre, elle avait aussi parfois comme tête d’affiche Cheikh Hamada et Cheikha Rimiti. En 1961, Bouadjadj est arrêté pour ses activités militantes au sein du FLN et interné dans les camps d’Aïn Tedles et Sidi Ali, dans la région de Mostaganem. A l’indépendance, il fonde son orchestre chaâbi avec Abdelkader et Belyajin Belahouel, Djilali Benkaabouche et Medjoub Benkheira. En 1964, il fait une tournée en Europe avec la troupe d’Ould Abderrahmane Kaki pour lequel il compose les musiques de « Avant théâtre » et « Afrique An I ». A seize ans, l’adolescent Bouadjadj chantera sa première Qacida, celle d’el Achiqa du Cheikh El Mekki el Fassi, que lui confiera pour le mettre à l’épreuve, le Cheikh Abderrahmane Benaissa. Ce dernier qui vivait dans le quartier populaire de Tidjitt, interprète de chaâbi, de hawzi et de mgharbi, était souvent sollicité pour des textes, par les cheikhs el Anka, hadj Mrizek et Hadj Menouer. Bouadjadj, qui a vécu également à Tidjitt, au quartier de la carrière, fréquentait aussi les Cheikhs Menouer Ould Yekhlef, un ami de Hamada, Ali Benkoula, tidjini Berrezzam et le Cheikh Lazoughli qui fut également musicien du Cheikh belkacem Ould Said. Une grande rencontre va marquer sa vie et son art. Celle avec le Cheikh Hamada qu’il fréquentera assidument à partir de 1964. Attentif, perspicace, encourageant, Hamada lui corrigera et lui expliquera le sens parfois caché d’un mot, d’un vers, d’une Qacida. L’interprète qui a dans son répertoire près de 250 chanson, enregistrera son premier disque en 1974, un 33 T avec deux superbes textes Aïd El Kebir de Bentriki et ya Saqi du Cheikh Benslimane et trois cassettes. Admirateur de hadj Mhamed El Anka, hadj Menouer, Hsissen et Khlifa Belkacem, Bouadjadj fait partie de la génération des Amar Lachab, Boudemaâ el Ankis…Il a su élaborer son propre style, sa propre façon de faire qui consacre, avec ses succès, son travail, son art. Il se distingue ainsi avec des titres comme El Meknassia et Taoussoul de Hadj kaddour el Alami, Madoumch el hakma….Joueur invétéré de mandole, amateur de lecture, de musique classique et d’andalou (Dahmane Benachour et Cheikh Belhocine), il s’applique à élaborer des compositions musicales qui mettent en valeur la richesse, les subtilités, les finesses des poèmes. Ce préparateur en pharmacie, doté d’une mémoire prodigieuse, respecte l’authenticité, l’originalité qui fait la force d’un texte. Bouadjadj se défie de toute « modernisation » de ce genre. A partir de 1971, animateur culturel à la SN Sempac. Il s’installe à partir de 1976 à Oran, le futur quartier général du Raï.


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