(1909-1959). Maître de la chanson bédouine oranaise. Né à Laouana (Chlef) où il a grandi, bercé par la chanson bédouine pour laquelle il a eu un grand penchant dès son plus jeune âge. Il commença sa vie artistique en 1948, encouragé par les Cheikh Mohamed Ghalizani et Ahmed Boutbal. Il anima de nombreuses fêtes dans sa région et même à Alger, surtout les nuits de Ramadan où les soirées étaient organisées au café El Fessian ou au café Ben Haddadn ainsi que les fêtes organisées à Blida, à Chlef et dans d’autres villes de l’Ouest algérien. La radio d’Alger l’engagea alors pour des récitals, son nom devint célèbre. Il avait comme flûtiste Ami Boualem et Achour, Messaoud et Yesri et El Qablouchi. L’annonceur de la troupe El Berrah était Amar Staïfi ; d’autres fois Chaïb Erras, Ahmed El Maadi ou alors Si Saïd. En 1950, il enregistre certaines de ses œuvres sur disques : Megouani, paroles de Hadj Amar El Moqrani…Ses accompagnateurs lors de ses enregistrements furent Ould Ezzahaf el Maassakri et son ami le Cheikh Boualem. Dès la sortie de ses disques sur le marché, le succès atteindra les plus hauts sommets en ce qui concerne les chansons Megouani et surtout Biya Dag el Mour (Les temps deviennent durs pour moi), où le poète parle longuement de ces hommes qui ont affronté le feu de l’ennemi avec courage et fermeté. ; il fait le parallèle entre leurs actions d’éclat et les lâchetés de ceux qui fuyaient leurs responsabilités et se dérobaient à leurs devoirs. Cette œuvre déplut aux autorités coloniales qui interdirent sa diffusion. Elle reste une œuvre de lutte pour l’indépendance du pays. Cheikh Abdelkader Bouras était un artiste inspiré qui avait un gout sûr pour le choix des poèmes qu’il allait chanter ; il préférait toujours les poèmes où s’exprimaient les réalités de la vie du peuple, où les idées étaient clairement exposées. C’était certainement dû à ses qualités de poète puisque lui-même écrivait ; on lui connait un certain nombre de poèmes écrits au début de la Révolution algérienne et qui lui valurent d’être arrêté et torturé au poste de police ; il décrira d’ailleurs cette scène dans un de ses poèmes. Abdelkader Bouras périra dans un accident de chemin de fer en 1959 près de Chlef.
Posté Le : 20/10/2011
Posté par : musiquealgerie
Ecrit par : Achour Cheurfi
Source : Dictionnaire des musiciens et interprètes algériens.