Khaled El Hachemi Ben Abdelkader (l'Emir) naquit à Damas le 20 Février 1875. Il effectua ses études primaires dans sa ville natale où il apprit les langues arabe et française, puis poursuivit ses études secondaires à Paris au lycée Louis Le Grand après le retour de sa famille en Algérie. En 1892, il entra à l'Académie Militaire de St-Cyr dont il sortit en 1897.
En 1907, il participa à des campagnes militaires au Maroc avec le grade de lieutenant avant d'être promu capitaine en 1908 après avoir bénéficié d'un congé spécial de trois ans.
En 1913, il participa de nouveau à la première guerre mondiale, en qualité d'officier spahi et se retira de l'armée française en 1919 pour s'établir en Algérie.
2- Activité politique
Selon le Docteur Saadallah, l'Emir Khaled peut être considéré comme le fondateur du mouvement réformiste. Après la première guerre mondiale, il exploita le bilan du militantisme de son grand-père l'Emir Abdelkader et sa connaissance de la civilisation arabo-islamique pour s'opposer à la politique colonialiste.
Après avoir pris sa retraite de l'armée française, il débuta ses activités militantes sur deux fronts : le premier, celui de l'opposition face aux tenants de l'assimilisationnisme ainsi que ceux qui appelaient à adopter la nationalité française et le deuxième, celui des extrémistes parmi les colons et les députés européens. L'Emir Khaled adressa une requête au président américain Wilson dans laquelle il exposait les revendications des Algériens.
En 1920, l'Emir Khaled créa le journal al Ikdam (la vaillance) pour exprimer ses idées et défendre l'idée de l'égalité des droits politiques entre Algériens et Français.
Il se présenta aux élections municipales, devint membre du conseil municipal d'Alger et fonda l'Association des Frères Algériens.
Lors de la visite effectuée en Algérie par le Président français Millerand en Mars 1920, l'Emir Khaled prononça devant lui un discours dans lequel il réitéra les revendications des Algériens.
Cette activité et ces revendications gênantes pour les autorités françaises amenèrent le gouvernement français à décréter, en juillet 1920, l'exil de l'Emir Khaled hors d'Algérie. Il se rendit en Egypte où il reçut un accueil chaleureux.
Toutefois, l'exil de l'Emir Khaled hors d'Algérie ne mit pas fin à son activité politique puisqu'il participa au congrès de Paris sur la défense des droits de l'homme, transposant ainsi le combat en France même.
En 1924, à partir de son exil, l'Emir Khaled adressa à Hériot, chef du gouvernement français un message dans lequel il renouvelait les revendications politiques des Algériens. Il eut également une activité intense avec les nationalistes syriens après son retour en Syrie en 1926 ainsi qu'au sein du monde musulman en appelant à la tenue d'un congrès islamique en Afghanistan, seul pays indépendant à cette époque.
A ses tentatives répétées de retour en Algérie, les autorités françaises continuèrent à opposer un refus catégorique jusqu'à sa mort à Damas le 09 janvier 1936.
Posté Le : 03/09/2007
Posté par : nassima-v
Source : www.1novembre54.com