D’aucuns prétendent qu’il était issu d’une famille originaire de Mediouna et non du pays des Maghraoua ; quoi qu’il en soit, il naquit aux Beni-Ournid et y avait sa demeure. Tous ses ancêtres furent de savants et sages personnages à l’abri de tout reproche en ce qui touchait l’accomplissement de leurs devoirs religieux. Voici quelle fut la cause de sa vocation religieuse : il enfourcha un jour une jument pleine et se mit à gravir le flanc d’une montagne. Cette ascension fatigua beaucoup l’animal. Quand sidi Hamza fut parvenu au sommet de la montagne, Dieu, qui a donné la parole à toute chose, fit parler la jument : « Tu m’as bien fatiguée, à” Hamza, dit-elle, en s’adressant à son maître » A ces mots, le cheikh mit pied à terre, donna la liberté à sa monture, et reprit tout soucieux le chemin de sa demeure. Arrivé chez lui, sa femme le voyant si triste, lui dit : « Ta jument t’a parlé, ô Hamza, et c’est pourquoi tu es soucieux » il faut dire que son épouse était une grande sainte et que Dieu lui avait révélé l’aventure qui était arrivée à son mari.
Sidi Abd es Salam, cheik des Beni Ournid-Miknaça, m’a rapporté ce qui suit : « Quiconque, m’a-t-il dit, ose nuire aux troupeaux, aux terres, aux récoltes, en un mot, à tout ce qui appartient aux trois fractions suivantes de la tribu des Beni-Ournid, ou manquer de respect aux gens de ces fractions, ne tarde pas à être puni de son méfait. Ces trois fractions sont : les Ouled sidi-Hamza-el-Maghraouy, les Ouled-Addouet et les Ouled Beliaça » qui sont les Ouled Beliaça ? lui demandai-je. – Ce sont les Ouled El-Hadjj, me répondit-il ; sidi Ahmed ben El-Hadjj et ses enfants rendirent visite à sidi Hamza jusqu’à sa mort »
Tout malade qui allait visiter sidi hamza ne manquait pas d’obtenir sa guérison, et Dieu comblait les vœux de tous ceux qui allaient voir le cheikh dans le but de réussir dans quelque affaire. Les prières adressées sur son tombeau sont exaucées et l’endroit où la jument lui parla est encore aujourd’hui un lieu de pèlerinage très fréquenté. Les visiteurs en emportent de la terre et Dieu guérit tout malade qui suspend de cette poussière à son corps. On lui doit des poésies en l’honneur du prophôte et des invocations tirées du Coran. Il décéda en l’année 998 de l’hégire (inc. 10 nov. 1589) (1)
NotesTous les manuscrits que j’ai consultés, sauf un, celui qui appartient à M.Marçais, directeur de la Médersa d’Alger, sont muets sur la date de la mort et sur les œuvres de Sidi Hamza. Quand à la date que donne ce manuscrit, elle ne peut convenir, car si Sidi Hamza avait vécu jusqu’en 998, sidi Ahmed, qui, lui, est décédé en 930, n’aurait pas pu, comme il est dit dans la notice du premier, lui rendre visite jusqu’à sa mort
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Posté Le : 20/02/2008
Posté par : nassima-v
Source : Ouvrage "El Bostan", Ibn Maryem, trad par F. Provenzali