Né en 1907 à El Bayadh, Kadda Boutarène après avoir fréquenté l’école primaire dans sa ville natale et le cours complémentaire à Mascara, achève ses études à l’école normale d’instituteurs de Bouzareah Alger en 1927 et commence alors une carrière d'enseignant à Brézina qu’il poursuivra à El Bayadh et Ghassoul. Là il prend alors conscience de sa qualité « d’indigène » et commence à subir les vexations et les mesures discriminatoires de l’administration coloniale.
Il s’éveille à l’activité politique et syndicale et ses prises de position hostiles à l’administration lui valent une affectation à Mostaganem où il présidera la section du congrès musulman.
Dès lors, les autorités coloniales remarquent ses activités politiques et particulièrement pendant la seconde guerre mondiale et le soumettent à une sévère surveillance et tentent de le neutraliser. C’est ainsi qu’il fait l’objet d’une série de déplacements et d’assignations à résidence notamment à Telagh, Ghriss et à El-Ghitoun (frontière algéro-tunisienne)
C’est dans ces conditions qu’il arrive à Tiaret en 1943 où il est responsable du mouvement des « Amis du manifeste et de la liberté » et participe dans cette ville à l’organisation des manifestations du 08 mai 1945 ce qui entraîne son arrestation.
Après sa libération, en 1946 il est membre fondateur sous la présidence de Ferhat Abbes du parti de « l’union démocratique du manifeste algérien » U.D.M.A. et dirige la section locale de tiaret.
C’est sous cette étiquette, qu’il est élu adjoint au maire de Tiaret, député à l’assemblée constituante en 1946, délégué à l'assemblée algérienne et conseiller général.
Après l’expérience politique et à la suite du déclenchement de la glorieuse révolution du 1er novembre 1954 il rejoint les rangs du FLN en 1955. Il crée alors en compagnie d’autres militants notamment Kaid Ahmed son adjoint la première cellule FLN à Tiaret.
A partir de 1956 après avoir échappé aux forces coloniales, il active au sein de la fédération de France avant de rejoindre le Maroc où il est intégré dans les réseaux de résistance. Il est d’abord responsable fédéral avant de prendre la direction du service de presse et de propagande.
A ce titre il est responsable des émissions de radio, de la rédaction du journal « El-Moudjahid » et participe à la création de l’agence de presse « A.P.S ».
Ensuite il est membre du cabinet du président Ferhat Abbes et il effectue différentes missions à travers le monde et notamment en Amérique Latine et aux États Unis durant 9 mois afin de faire connaître à l’opinion internationale la question algérienne.
A l’indépendance de retour dans sa patrie, il est le premier président de la délégation spéciale à Tiaret et peu de temps après (août 1962) le premier préfet de l’Algérie indépendante à El Asnam avant d’être muté à Annaba.
Appelé à servir au ministère de l’intérieur, il occupera différentes fonctions au cabinet du défunt Ahmed Medeghri avant de faire valoir ses droits à la retraite en 1969 avec le sentiment du devoir accompli.
Les années de retraite, il les consacre à l’écriture et publie plusieurs ouvrages dont la série autobiographique des « Kaddour », un recueil de « proverbes et dictons populaires algériens » muni d'un commentaire dans deux éditions l'une en langue nationale et la seconde en langue française et un roman "Dléla et si-Azzouz". Il a fait plusieurs manuscrits qui n’ont pas encore fait l’objet de publication.
Kadda Boutarène s’éteindra sereinement au milieu des siens à Alger le 1er octobre 1996 à l’age de 89 ans.
Il a été décoré de l’ordre du mérite des arts et des lettres pour l’ensemble de son œuvre littéraire.
Il lui a été décerné par le président Abdelaziz Bouteflika le 09 juillet 1999, à titre posthume la médaille de l’ordre du mérite rang ATHIR / promotion Houari Boumediene.
Posté Le : 27/09/2006
Posté par : hichem
Source : boutarene.ifrance.com