(1921-1969). Compositeur, chef d’orchestre, interprète et comédien.
De son vrai nom Khaled Amraoui, Al-Missoum naquit à la Casbah d’Alger où son père détenait un petit commerce. Il a fréquenté, à l’âge de 15 ans, l’école coranique et française, puis l’école pratique du commerce et de l’industrie. Quatre ans plus tard, il apprend le solfège chez Jean Estang, professeur de musique bien connu à Alger à l’époque. Ses dons d’artiste se manifestèrent alors qu’il n’avait que neuf ans. Son oncle qui était Imam lui apprit à psalmodier le Coran à la mosquée de Sidi M’Hamed Chérif. Elève de Rey Malek, il apprend à jouer de la guitare avant de faire le conservatoire et se spécialiser dans le genre oriental. Il adorait tellement le chant et la musique de l’égyptien Mohamed Abdelwahab qu’il a tout fait pour l’imiter. Il jouait du luth avec beaucoup de maitrise. Sa voix forte et harmonieuse ainsi que ses touches au luth faisaient le régal de ses nombreux admirateurs. Avec Maâmar Ammari, il formera en 1946, le premier orchestre moderne dans lequel son frère Hadj Omar, le futur dramaturge, était le chanteur qui assurait l’animation des fêtes familiales en interprétant des chants patriotiques, des qacidates chaâbies et des Mouachahates. Khelifi Ahmed, Mohamed Tahar Fergani et Mustapha Slim y avaient collaboré. Ses chansons Elli galbak khayan galbi (celle dont le cœur a trahi mon cœur), Ya nass elyoum( Ô gens d’aujourd’hui) et Kiffah tgoul anssak (Comment t’oublierais-je) furent des succès. Les années 40, c’est aussi le triomphe des chansons de spectacle qu’interprétaient dans les cafés maures, des artistes venus de partout, de toutes les régions du pays. Bien sur il y avait les Cheikhs Mohamed El Ghelizani, El Afrit, Selim Halali, Amar Outtada dont le thème privilégié était l’amour révolté à contre-courant de la morale ambiante mais bien adaptées aux transplantations urbaines. Alors que les juifs algériens avec Lili Boniche (Wahra El Bahia, Lil ou nhar Zahia) ; Renaut Journaud, Lila El Abassia, Sassi, Marie Soussan chantaient en arabe populaire, l’étoile d’El Bar Amar de Ouled Djelal, le brillant interprète de Ya ras el mahna ne cessait de monter. Dans ce monde hybride effervescent, qui porte aux nues la marginalité d’une Algérie décomposée, des femmes proscrites, sans instructions trouvent un refuge, à l’image des Masmaâtes telles que Latifa, Lila El Djazaïria, Keltoum El Blidia (danseuse puis brillante comédienne), Meryem Fekkaï, Chérifa, Hnifa et bien d’autres encore. Missous qui se produisait dans l’un des cafés Randon en a subi les influences bien que sa formation artistique fut celle des Medahines avec son apport religieux et patriotique des premières écoles de Hadj Bouchiba. Ce brassage culturel d’Alger de la fin des années 30 se retrouvera dans la dimension maghrébo-orientale qui caractérise l’évolution future de la musique de Missoum. C’est au profit du MTLD et pour assurer sa pénétration dans les milieux de l’émigration, qu’il part en France en 1949. C’est là qu’il composa la Casbah, Ya Fellah, en collaboration avec son demi-frère Hadj Omar, auteur et metteur en scène connu du théâtre. Son pus grand succès dans les milieux algériens de France fut alors Ana el Arbi (moi l’arabe) sur l’air d’Ana targui de Raoul Journo. Il mit à profit son séjour en France pour apprendre le solfège et quelques éléments d’harmonie et de contrepoint. De 1949 à 1958, il n’arrêta pas de collaborer assidument à l’action politique auprès de l’émigration algérienne, il fit même a cause de cela quelques mois de prison à Grenoble où il avait été arrêté pour avoir chanté en plus de Ana El Arbi, l’hymne nationalise algérien Fidaou El Djazaïr (Qassaman n’était pas encore parvenue en France), on le prenait pour un Messaliste ! En sa qualité d’ancien scout Musulman, Ahmed Hachelaf a pu lui transcrire les paroles de Min Djibalina, l’hymne national avant Qassaman, et de Chaâbou El Djazaïr pour compléter son répertoire de chants patriotiques avant de lui rapporter une copie de Qassaman obtenue à radio-maroc en 1958. Tout rentra finalement dans l’ordre et Missous poursuivit son action nationaliste dans les milieux de l’émigration. En 1954, il rencontre Iguerbouchene et Jamoussi à Paris et s’inscrit à l’Institut Supérieur de Musique. A partir de 1955 et malgré la répression de la police métropolitaine, il a été le premier chef d’orchestre algérien, à avoir assuré à l majeure partie des chanteurs algériens notamment un savoir qui leur a permis de passer de l’oralité a l’orchestration. Généreux et persévérant, il a consacré sa vie à l’émergence d’une véritable école artistique. Ses interprètes furent Salima, Thouraya, Saloua, Noura, Meryem, Abed, Nadia, Mustapha El Anka, Driassa, Akli Yahiaten et bien d’autres encore. En 1962, il rentre à Alger juste pour fêter l’indépendance. Ce grand compositeur de l’Algérie moderne mourut au mois de mars 1969, à la suite d’une opération du foie à l’hôpital de la cité universitaire de Paris. Il fut enterré à Sidi Abderrahmane Thaâlibi, à Alger.
nous vous signalons que Amraoui Missoum est decede le 21 decembre 1967 ,un jour de Ramadhan.
DJELLOULI SAMI - retraite - alger, Algérie
09/03/2015 - 246090
Est qu'il existe des chansons en solfège du regreté Cheikh El Missoum pour les répéter
KAMEL AKRAM - Fonctionnaire - Alger, Algérie
16/02/2015 - 241899
ana
Ayoub Les Homme, Algérie
28/10/2014 - 217754
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Posté Le : 19/09/2011
Posté par : musiquealgerie
Ecrit par : Achour Cheurfi
Source : Dictionnaire des musiciens et interprètes algériens.