Biographie de Daoud Ben Soléiman

C’était un docte et vertueux imam versé dans l’arithmétique et le partage des successions. Voici ce que dit de lui Es-Sakhaouy : « il naquit en 832 (inc. 11 octobre 1428) à Tlemcen et y fut élevé. Il apprit de mémoire le coran, la Omda (1), la Riçala, le précis de jurisprudence d’Ibn El-Hadjib, et l’Alfiya d’Ibn malik. Parmi ses professeurs, il convient de citer : Qacim Ben Said El-Oqbany et Djamal-ed-Din El-Aqfahsy (2). Il ouvrit un cours d’enseignement et donna des Fetwa. Les étudiants venaient profiter de ses leçons, surtout de cellesqu’il faisait sur le partage des successions, et c’est à son école qu’un groupe de jurisconsultes illustres ont appris cette branche de la loi. D’après ce que l’ont dit plusieurs personnages, il composa des livres de commentaires sur la Riçala, la Badiat ed-daqqouniya lil-malikiya (improvisation d’Ed Daqqoun sur la doctrine malékite) (3) et sur d’autres ouvrages. (variante : Au Caire, il professa le droit malékite aux collèges El-Menkoutemriya, El Bedriya, El Berqouqiya et autres). Il mourut en 863 (inc. 8 novembre 1458) (4)

Notes
1 Il y a plusieurs ouvrages qui portent le titre de Omda, entre autres :
1. la Omda d’Es-senoûsi
2. Omdat et-ahkam min kalam seyid el-anam, « les paroles du prophète qui servent de base aux maximes du droit musulman ». L’auteur, Abd-el-Ghany ben Abd-el-Ouahid ben Ali ben Abou Serour, natif de Jérusalem, mourut en 600 de l’hégire (inc. 10 septembre 1203). La bibliothèque nationale en possède un manuscrit sous le n°290 supplément
3. Omdat el-‘aqida li-ahl es-sonna, « la colonne du dogme des partisans de la Sonna », (bibliotheque nationale, ancien fonds, n°486), par le cheikh Hafidh eddin Abdallah ben Ahmed En-Naçafy, mort en 1310 de J.C. Cet ouvrage a été publié à Londres par W.Cureton, sous le titre de pillar of the creed of the Sunnites ; il a été commenté par son auteur lui-même sous le titre d’El-l’timad fi’l-i’tiqad
4. Omda fi forou ech-chafi’iya, « la colonne de la jurisprudence chaféite », par Abou Bekr Mohammed ben Ahmed Ech-Chachy, de la secte chaféite, mort en 507 de l’hégire (inc.18 juin 1113). (V. Hadji Khalfa, tome IV, p.263, 264)
Ce dernier ouvrage a été commenté :
1. par Tadj eddin Omar ben Ali El-Fakihany, mort en 731 (inc.15 octo.1330)
2. par Taqy eddin Mohammed ben Ali, plus connu sous le nom d’Ibn daqiq El-Id, mort en 702 (inc.26 août 1302)
3. par Chems eddin Abou Abdallah Mohammed ben Ahmed ben Merzouq l’aïeul, né en 710 (inc.31 mai 1310) et mort en 781 (inc.19 avril 1379). Voyez sa biographie infra.

2 Djemal eddin Abdallah ben Meqdad ben Ismaïl El-Aqfabsy, cadi au Caire, avait été le disciple du cheikh Khalil. Il mourut le 13 ramadhan 823 (21 sept.1420). Voyez sa biographie dans neil el-Ibtihadj, p.129.
On lit ce qui suit dans le journal asiatique, n°de mai 1844, à l’article : « Autobiographie d’Ibn Khaldoun », traduite par le baron de Slane.
« Au mois de Ramadhan de l’année 803 (ce mois a commencé le 15 avril 1401), Ibn Khaldoun fut nommé grand cadi malékite d’Egypte, en remplacement de Djemal eddin El-Acfehsi… »
Voyez aussi Histoire des berbères, traduction de Slane, tome I, p.62 de l’introduction.
3 Ahmed ben Mohammed ben Youçof Es-Sanhadjy, plus connu sous le nom d’Ed-Daqqoun, disciple d’El-Oustadh Es-seghir, d’Ibn Ghazi et de l’imam El-Maouwaq, fut prédicateur de la mosquée des Kairouaniens à Fez. Il mourut dans cette ville, le 1er Cha’ban 921 (10 septembre.1515). Voyez sa biographie dans neil el-Ibtihadj, p.75 et dans Djedhouat el-Iqtibas, p.66
4 Cette notice renferme certaines inexactitudes qu’il convient de signaler. Il y est dit en effet, que Daoud ben Soleïman ben Hacen naquit en 832 (inc.11 octobre 1428), et certains manuscrits portent meme 852 (inc.7 mars 1447). Or, aucune de ces deux dates ne peut convenir pour les raisons suivantes ; s’il est né en 832, il ne peut avoir été le disciple de Djemal eddin El-Aqfahsy qui est mort en 823 (inc.17 janvier 1420) ; s’il est né en 852, il ne peut avoir suivi les leçons de Qacim ben Saïd El-Oqbany qui est mort en 854 (inc.14 février 1450). Il y a lieu aussi de faire remarquer que s’il est décédé en 863 (inc.8 novembre.1458), il ne peut avoir commenté un ouvrage d’Ed-Daqqoun, qui, lui, est mort en 921 (inc.45 février 1515)