(Né en 1926). Brillant interprète de la chanson oranaise. Né le 23 janvier 1926 à Sidi Blel (Oran). C’est son père Mohamed Tazi, un clerc d’avoué, mélomane qui jouait à la Kouitra, qui l’initiera à l’âge de quatre ans, à la musique. Son père devenu propriétaire d’un petit café à l’angle du bain de l’horloge, dotera son établissement d’un phonographe. A 7 ans, Blaoui fera ainsi son second apprentissage : celui de l’écoute. Chargé d’entretenir ce fabuleux appareil, de nettoyer son aiguille de saphir ; il fera également défiler sur la platine les 78 tours de vedettes egyptiennes, tunisiennes, des cheikh el Afrit, el Anka, Redouane, Mrizek, Hamad, Madani, Khlifa Belkacem, accompagnant certains d’entre eux de la voix, happant la mesure, le rythme. Autre influence, celle de son frère aîné Kouider qui lui fera découvrir et aimer les sonorités du banjo et de la mandoline. Il s’appliquera à apprendre à jouer de ce dernier instrument, tout en étant élève à l’école primaire pasteur de la Ville Nouvelle. Ecole qu’il quittera à 13 ans, au cours moyen 2ème année pour travailler au café de son père. Avide d’apprendre la musique, il se met à l’écoute des musiciens regroupés, autour du Cheikh Bouzembir, à Beit el Mhala. Il se familiarisera au karkabou, au ruthme soudanais qui imprègnera plus tard une partie de son répertoire. Au Douar El Balani, entre les quartiers de saint Antoine et Sidi El Hasni, il s’intéressera aussi dans son adolescence au genre chaâbi représenté à Oran par le Cheikh Mohamed Semmache. A partir de 1938, année où son père s’est installé dans le nouveau café ouvert à l’angle des rues de Paris et de Vienne au Derb, il s’imprègne cette fois de la musique moderne, genre qui était prisé par les Ouled El Agba et où l’on admirait entre autres, Tino Rossi et Rina Kitty. Il connaitra Ould bey qui traduisait les succès de l’époque en arabe et Sebaoune avec lequel il participera au radio-crochet qui se déroulait aux folies bergères (ex-Pigalle), actuelle salle El Feth. Il décrochera le premier prix avec la chanson en vogue « Le contrebandier ». Fort de ce succès, Blaoui doté d’une grande capacité de travail, se mettra, après le piano, à l’apprentissage de l’accordéon. Il y excellera. Réputé dans tout le Maghreb pour son art de jouer de cet instrument, il est sollicité à 20 ans, et après autorisation paternel, parla troupe de Keltoum qui l’engagera en 1946-1947 pour une tournée de deux mois à travers toute l’Algérie. En 1943, il avait déjà fondé, avec l’aide de son frère Maâzouzi et de l’arbitre international Kouider Benzelat, son premier orchestre musico-théâtral, avec notamment Abdelkader Haoues, Bhili Boubkeur, Meftah Hmida, Mokari Ali dit Boutlelis et Blaoui Kouider, répétant dans le petit local du boulevard de l’Industrie. En 1939, se sera sa première apparition en public, lors d’une soirée organisée à El Dara (actuel palais des sports) par les scouts musulmans algériens (SMA) auxquels il appartenait avec les regrettés Hamou Boutlelis, Abdelkader Kerouicha, Djeffal et Abdelkader Tahraoui. Le long des années 40, il animera avec son orchestre les mariages, les circoncisions, les fêtes familiales, transcrivant pour la première fois, la musique bédouine avec les instruments modernes, et ce, avec la célèbre Qacida de Cheikh Bensmir « bya El Mour ». En 1949, Mahieddine Bachetarzi lui confie la formation et la direction de l’orchestre chargé d’animer, tous les quinze jours durant six mois, la Saison de l’Opéra d’Oran. Devenu professionnel à cette date, il sera en 1950 membre de la SAGEM, tout en travaillant comme cachetier à Radio-Oran installée successivement au conservatoire de la rue Paixans, à l’ex marché Michelet, à la cité Perret, puis cachetier à Radio-Alger, rue Berthezen. En 1953, Blaoui enregistre, avec les musiciens Hadjouti Boualem, Abdelkhaled Rahal, Boutlelis et Kaddour Bekkar, son premier « 45 tours ». Il y gravera les chansons de Belkhiter Benchaâ Men saya saya, Billah ylik jaboni, biadek el mour de bensmir et kirani nycek fik de Cheikh Abdelkader el Khaldi. Le grand mérite de Blaoui, qui a appris l’arabe auprès de Benchaadel Khaddaoui, dit Benkhedda , aurau été de se mettre à l’écoute de grands Cheikhs, de les chanter avec talent, sur une musique qui reste fidèle à leur verbe, à leur sensibilité et à leur authenticité. Il composera et chantera ainsi les textes des cheikhs Benyekhlef, Miloud, Mostefa Benbrahim, Mohamed Benmsayeb, El hadj Khaled Benahmed et d’autres. Ainsi, parallèlement au succès qu’on connu ses chansons, il saura enrichir son répertoire, estimé à près de 500 chansons, par des œuvres très fortes. Il aura enregistré jusque-là dans une carrière de près d’un demi-siècle une trentaine de disque 78, 33 et 45 tours, des cassettes. Il composera la musique des chansons, entre autres d’Abderrahmane Aziz, Mohamed Lamari, Djalti, Saliha Saghira, Derkaoui, Serrour Hasni…D’autres reprendront ses œuvres come le groupe Raina Raï, Cheb Khaled, Sahroui, Benchenet…Ami d’enfance d’enfance du Chahid Zabana, il composera sur les paroles de Cheikh Chérif Hamani écrites le jour même de l’exécution de Hmida le 19 juin 1956, une œuvre à sa mémoire. Blaoui devait durant sept mois, en 1970, participer à l’animation de l’ensemble musical algérien qui se produisait à l’Exposition universelle d’Osaka, au Japon.
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Posté Le : 19/10/2011
Posté par : musiquealgerie
Ecrit par : Achour Cheurfi
Source : Dictionnaire des musiciens et interprètes algériens.