Algérie

Biographie de Benyoucef Benkhedda



Biographie de Benyoucef Benkhedda
Éducation et engagement nationaliste

Benyoucef Benkhedda est né à Berrouaghia (wilaya de Médéa) le 23 février 1920. Fils d’un Cadi, il fréquente l’école coranique et l’école française. Il rejoint ensuite le lycée Ibn Rochd (ex collège colonial) à Blida où il fait la connaissance de plusieurs pionniers du nationalisme algérien dont Mohamed Lamine-Debaghine, Saad Dahlab, Abane Ramdane, Ali Boumendjel et M’hamed Yazid. «Vous êtes des couteaux qu’on aiguise contre la France!» leurs répétait inlassablement le Proviseur du lycée.

Après l’obtention de son baccalauréat il entre à la faculté de médecine et de pharmacie d’Alger en 1943 et après interruption des études, obtient le diplôme de pharmacien en 1951. Il adhère au Parti du peuple algérien (PPA) en 1942. Une année après, il est arrête et torturé dans les locaux de la DST pour avoir fait campagne contre la conscription des algériens pour combattre l’Allemagne dans le cadre de l’affaire dite « des insoumis de Blida ». Il sera libéré 8 mois après.


Lutte dans la guerre d'indépendance

Il est membre du Comité Central du PPA-MTLD en 1947 et en devient le Secrétaire Général de 1951-1954. Arrêté en Novembre 1954, il est libéré en Mai 1955, et rejoint le Front de libération nationale (FLN) quelques semaines après. Il devient le conseiller assistant de Abane Ramdane à Alger. En Août 1956, il est désigné par le Congrès de la Soummam membre du CNRA et du CCE avec Abane, Larbi Ben M'hidi, Dahlab et Krim Belkacem. Avec Abane et Ben M’hidi il constituera le triumvirat politico-militaire qui dirigera l’organisation de la Zone Autonome. Alger était alors Capitale de la Résistance.

Il seconde directement Abane Ramdane dans le lancement et la réalisation de plusieurs projets dont le journal «El Moudjahid», la création de l’UGTA, l’hymne national « Kassaman ». Il échappe miraculeusement aux mains des « paras » de Général Massu et quitte la capitale après l’assassinat de Ben M’Hidi par les soldats de Bigeard. Il se rend à l’étranger au nom du FLN et accomplit plusieurs missions. Visite des capitales arabes 1957-1958, Yougoslavie, Londres (1958), Amérique latine (1960) ou encore la Chine à 2 reprises.

En août 1961 il est désigné président du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA). Il achève les négociations avec la France commencées par le Gouvernement Ferhat Abbas et proclame le cessez-le-feu la veille du 19 mars où la France reconnaît officiellement l’intégrité de l’Algérie, le Sahara compris et la souveraineté nationale. Il est accueilli par la population algéroise en liesse le 3 juillet 1962, jour de la reconnaissance officielle de l’indépendance de l’Algérie par la France.


Engagement politique pour la démocratie

Il vit comme un drame personnel la crise de l’été 1962 entre le GPRA et Ahmed Ben Bella soutenu par l'« armée des frontière » surarmée et se retire volontairement au profit de se dernier pour éviter « un bain de sang fratricide ». En 1976, il signe avec 3 anciens dirigeants de la lutte de libération (Ferhat Abbas, Hocine Lahoue, Kheir-Eddine) un manifeste qui réclame une Assemblée nationale constituante élue au suffrage universel, pour définir une charte nationale. Les 4 signataires sont alors placés en résidence surveillée et leurs biens confisqués.

Sous le gouvernement Chadli Bendjedid qui a proclamé le multipartisme, il fonde avec Abderahmane Kiouane, et des anciens amis du mouvement national, « El Oumma » qui se fixe comme objectif la Proclamation du 1er Novembre, c'est-à-dire: « L’État Algérien indépendant souverain et démocratique dans le cadre des principes Islamiques »

Le but d’« El Oumma » est d’œuvrer pour un rassemblement entre les islamistes et les nationalistes partisans d’un projet de société islamique. Le président Liamine Zeroual qui succède au Président Chadli promulgue une loi interdisant l’usage de la constante « Islam » par les partis sous peine de dissolution. « El Oumma » s’auto dissous. En même temps il fonde avec Cheikh Ahmed Sahnoune « le Tadhamoune » dont le but est de dénoncer l’état d’exception et les violations graves de droits de l’homme qui ont suivi le coup d’État militaire de janvier 1992.


Reconnaissance populaire et nationale

Après une longue maladie il décède à son domicile à Alger le 05 Dhou El Hidja (4 février 2003). Une foule nombreuse l’accompagne au cimetière de Sidi Yahia où il est enterré au côté de son compagnon de toujours Saad Dahlab. En son honneur, l'université d'Alger porte son nom.


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