IBRAHIM BEN ABOU BEKR BEN ABDALLAH BEN MOUCA EL-ANSARY ET-TLEMCENY EL-OUECHQY SURNOMME ABOU ISHAQ (1)
Il résidait à Ceuta et fit ses études à Malaga, auprès des docteurs Abou Bekr ben Dahman (2), lascète Abou Salih Mohammed ben Mohammed, Abou Abdallah ben Hafid et Aboul-Hacèn Sahl ben Malik . il suivit aussi les leçons dAbou Bekr ben Mohrez, qui lui délivra un diplôme de licence. Aboul-Hacèn ben Tahir ed-Debbadj et Abou Ali Ech-Cheloubiny (3) lui adressèrent chacun une lettre dans laquelle ils déclaraient lautoriser à enseigner. A Ceuta, il fréquenta les conférences dAboul-Abbès Ali ben Asfour el-Hawary (4), celles dAboulMotref Ahmed ben Abdallah ben Omaïra (5), lesquels lui donnèrent aussi des diplômes de licence. Dans cette même ville, il se fit aussi lauditeur dAbou Yaqoub ben Mouça El-Ghomary El-Hassany. Cest ainsi quil devint un juriste très habile dans la rédaction des stipulations des contrats, et quil se distingua dans la science du calcul et du partage des successions. Fin lettré, poète habile, il réussissait dans tous ce quil entreprenait. Il était à peine âgé de vingt ans quand il composa, sur le mètre redjez, poème sur le partage des successions, uvre dune bonne facture et très correcte (La Tlemcéniya).
Il est lauteur de compositions en vers sur les vies des hommes illustres, de dizains sur la métrique arabe, et dun poème sur la naissance du noble Prophète, pièce, dans laquelle il a inséré le contenu du livre dEl-Aoufy (6). On lui doit aussi un poème sur les maximes morales et des écrits sur la prosodie.
Voici ce que dit de lui Ibn Abd el-Malik :
« Abou Ishaq était doué dun esprit vif et éveillé et dune mémoire prompte et fidèle. Modeste, affable, accueillent et sociable, son généreux concours était toujours assuré à ceux qui le priaient de se charger de quelque affaire ennuyeuse. absorbé par ses occupations, il était peu soucieux de ce qui concernait sa vie matérielle, le soin de sa personne et de ses vêtements, et sa négligence, sous ce rapport, était même tant soit peu exagérée. Telle était sa manière dagir, ce qui était connu de tout le monde à Ceuta.
« Il naquit à Tlemcen la dernière nuit de Djoumada second, première de Redjeb de lan 609 (nuit du 26 au 27 novembre 1212) (7). Il passa avec son père en Andalousie, à lâge de neuf ans et séjourna à Grenade pendant trois ans. Puis il se transporta à Malaga, quil habita un certain temps. Cest dans cette ville quil fit la plus grande partie de ses études. Il se rendit enfin à Ceuta où il épousa la sur de Malik ben El-Morahhal (8), laquelle lui donna plusieurs enfants. Cest dans cette ville quil mourut postérieurement à lannée 690 (inc. 4 janvier 1291) (9). »
(Extrait de louvrage intitulé : Objet désiré par ceux qui sont à la recherche de lhistoire des rois de la dynastie des Beni Abdel-Ouad).
Notes1 Voyez sa biographie dans complément de lhistoire des Béni-Zeïyan, par labbé Bargès, p30 et suiv ; dans le dibadj, p90 et dans lihata, édition du Caire, 2vol, 1139 de lHégire, p181 et suivantes du premier volume
2 Je crois quil faut lire : Abou Bekr ben Abderrahman ; voyez en effet, Djedhouat el Iqtibas , p221, lig. 4 dans la biographie de Malik ben Morahhal, qui fut le contemporain dIbrahim el-Ouachqy. Dans lihata (édition du Caire, 2 vol, 1139 de lHégire, p182 du premier volume, on lit : Abou Bekr ben Desman (دسمان)
3 Abou ali Omar ech-Chzloubiny fut un grammairien de grand mérite. On lui doit un grand nombre douvrages, entre autres, un commentaire sur le traité de grammaire intitulé : El-Djezzouliya. Il était originaire de Salobrena (شلوبينية) , port de mer de la province de Grenade. Sa mort arriva lan 645 de lHégire (inc.8 Mai 1247)
Voyez la biographie dech-Cheloubiny dans Ibn-Kallikan, tome II, p.97 ; dans le Dibadj, p190, et dans dHerbelot, bibliotheque orientale, article Chaloubini
4 Le Bostan et le Dibadj portent : Aboul Abbes Ali ben Asfour el-Hawary, mais le véritable nom de ce personnage est Aboul Hacen Ali ben Mouça ben Asfour. Ce grammairien naquit à Séville et fut disciple dAbou Ali Omar ech-Cheloubiny. Il quitta lEspagne et se rendit à Tunis où le sultan El-Montacir ben Abou Zakaria le fit jeter tout habillé, en hiver, dans le grand bassin (ÇÇÌÇÈíÉ ÇÇßÈíÑÉ). Après avoir séjourné trois jours dans leau, Ibn Asfour mourut lan 667 (inc.10 Septembre 1268), daprès Ibn el-Khatib el-Qocentiny, ou lan 669 inc.20 Août1270), selon dautres auteurs. Ahmed Baba (neil el ibtihadj, p198) lui a consacré une courte notice, mais il ne donne pas la date de sa mort. Cf. chronique des Almohades et des Hafcides, page 53 de la traduction où il est dit quil mourut dans la nuit du Samedi au Dimanche 25 Dhoul-Qada 669. Voyez aussi El-Kotoby (Faouat-el-ouafaïat, II, 93)
5 Voyez, pour ce personnage, histoire des berbères, traduction, vol.II, p246, et chronique des Almohades et Hafcides, traduction, p52. Il mourut à Tunis en 659 de lHégire (inc.5 Décembre 1260)
6 El-Aoufy est le surnom de Mohammed ben Ibrahim, auteur dune grammaire arabe. Il vivait lan 315 de lHégire (inc.8 Mars 927)
7 Le Dibadj porte fautivement : « Il naquit à Tlemcen lan 699 » (inc.28 Septembre 1299)
8 Célèbre poète de Ceuta, mentionné par El-Maqqary. (voyez Analectes sur lhistoire et la littérature des arabes dEspagne, tome I, p.615, et tome II. P520). Il naquit à Malaga, lan 604 de lHégire (inc.28 Juillet 1207 et mourut à Fez en 699, le 17 Redjeb (8 Avril 1300). Son tombeau se trouve en dehors de la ville, à droite, en sortant de la porte El-Guiça. Voyez sa biographie dans Djedhouat el-Iqtibas, p221
9 Daprès le Boghiat er-Rowad, Ibrahim et-Tlemceny serait mort en 697 (inc.19 Octobre 1297). Dans lihata (p.183 du 1er volume) on lit : « il mourut très âgé à Ceuta, en 690 »
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Posté Le : 19/02/2008
Posté par : nassima-v
Source : Ouvrage "El Bostan", Ibn Maryem