Né le 14 février 1924 à Taka (M´kira) dans la commune mixte de Draâ El Mizan (Tizi Ouzou).
Son père, imam, lui donne une solide instruction en langue arabe inspirée de la religion. En 1945, il adhère au PPA (Parti du Peuple Algérien), qui le nommera chef de secteur de sa région une année plus tard.
En 1947, il fait son entrée à l´OS (Organisation Spéciale, qui est une branche clandestine de combat du PPA), et prend part à son congrès de Blida les 16, 17 et 18 février 1947. Ayant la ferme conviction que l´Algérie ne pouvait se libérer que par les armes, il commença à en distribuer aux militants. Son intense activité d´explication et de sensibilisation en faveur du MTLD (Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques) lors de la campagne électorale de 1947 le révèle à la police colonialiste qui le recherchera. Il fuit sa région et est nommé chef de Tigzirt-sur-Mer.
Dans les années 1948-49, il enseigne à Aïn Bessam où, de nouveau, ses activités politiques le désignent à la vindicte coloniale. Le parti le rappelle dans la région de Dellys où il exerce la responsabilité de chef de région. En 1952, il est successivement chef des régions des Ouadhias, Sidi Naâmane, Tigzirt et Azazga où il déclenchera la révolution.
Ses compagnons de lutte reconnaissent à Si Chérif son sens aigu de l´organisation. Le 1er Novembre 1954, il commande lui-même les opérations de Azazga. Le 14 novembre, ses hommes tuent 14 soldats français.
Le 25 janvier 1955, il réussira à récupérer un important lot d´armes sur l´armée française après un accrochage réussi. Blessé à la jambe en juin de la même année, il se replie sur la région de Aïn El Hammam où il est soigné et d´où il continue à diriger ses troupes. En novembre 1955, Cheikh Amar, alors chef de la région, laisse à Ali Mellah l´honneur d´organiser l´assaut contre le poste militaire français de Aïn El Hammam. Réussite totale. La même année, il assure l´intérim à Tizi Ouzou en remplaçant Amar Driss.
En fin stratège et responsable politico-militaire confirmé, Si Chérif réussit à bien asseoir les structures du FLN (Front de Libération National) dans sa région et participe activement à la préparation du congrès de la Soummam.
En juin 1956, il quitte la wilaya (préfecture) III à la tête de 200 djounoud de l´ALN en direction de Ouzana, à Blida, (wilaya VI) pour y rencontrer Salah Zamoum, Dhiless Slimane, Amar Ouamrane, Abane Ramdane et Amara Rachid dans le cadre des préparatifs du congrès. En route vers la Soummam, Si Chérif rebrousse chemin à cause d´une urgence signalée dans son secteur. Il rate les assises du congrès et c´est Amar Ouamrane qui lit son rapport sur le Sahara qui sera désormais érigé en wilaya IV sous son commandement.
Sa sagesse, sa lucidité et son dévouement total pour la cause nationale lui valent d´être promu colonel et membre titulaire du CNRA (Conseil National de la Révolution Algérienne). Il entreprend dès septembre 1956 d´organiser sa wilaya commençant par dynamiser l´OPA (Organisation Politico-Administrative) et la structuration des groupes armés qui ne cesseront de harceler les troupes françaises sur le vaste territoire du Sahara.
Très conscient de l´importance des relations avec les wilayas environnantes, Ali Mellah entreprend un déplacement dans la wilaya V pour étudier avec les responsables de celle-ci les questions d´armement et de coordination des actions militaires. C´est en cours de route qu´il fut assassiné par un de ses hommes à Oued Bedj, douar Haïdouria, djebel Chaoun, actuellement commune de Tarek Ben Ziad, daïra de Miliana. Certains avancent la date du 31 mars 1957 et d´autres parlent du mois de mai de la même année. Aussi tragiquement et en une journée qui aurait échappé à l´histoire, se terminait la vie de celui qui disait à ses hommes : "Prenez votre patience, la guerre ne finira pas avant cinq ans, mais ne dépassera jamais dix ans". Aux historiens de rétablir les faits.
Posté Le : 28/11/2007
Posté par : hichem
Source : kabylie.ath.mohli.free.fr