Algérie - Ali ben Mohammed El-Qalaçady


Ali Ben Mohammed Ben Ali El-Qorèchy El-Basty
Il est plus connu sous le nom d'El-Qalaçady. Ce savant et pieux jurisconsulte, ce professeur vers lequel on accourait de tous les pays, cet auteur versé dans la science du partage des successions, clôt la série des docteurs espagnols qui ont produit de nombreux ouvrages.
Voici ce qu'en dit son disciple, le cheikh Abou Abdallah EI-Mellaly : « EI-Qalaçady était un savant éminent, pieux, noble de caractère et sincère. Il composa des livres qui, pour la plupart, traitent d'arithmétique et du partage des successions, tels que son merveilleux commentaire sur le Telkhis d'Ibn El Bennà, et son admirable commentaire sur El-Haufy. Un grand nombre d'étudiants profitèrent de ses doctes leçons. Il fut le professeur de notre professeur Abou Abdallah Es-Senousi, qui, après avoir étudié sous sa direction une bonne partie du code des successions et de l'arithmétique, reçut de lui un diplôme l'autorisant à enseigner tout ce qu'il lui avait appris. A son arrivée d'Espagne, il se fixa chez sidi Mohammed ben Merzouq El-Kafif (l'aveugle), fils de Mohammed ben Merzouq El -Hafid (le petit fils), et ouvrit un cours d'enseignement qui fut fréquenté par un très grand nombre de personnes. C'est sous sa direction que j'ai appris, en les lisant moi-même, ses ouvrages sur la langue arabe. »
Son disciple, le savant cheikh Ahmed ben Ali ben Daoud El-Belaouy (1), dit ceci : « EI -Qalaçady est originaire d'El-Basta (Albacete, en Espagne), où il étudia le droit sous lu direction du professeur des savants de cette ville, l'élite de nos maitres, Abou'l Hacén Ali ben Mouça EI-Qorbany (2). De là, il se transporta à Grenade oit il se fixa pour continuer ses études. Il suivit les leçons des plus illustres professeurs de cette ville, tels que le docteur Abou Ishaq ben Fetouh (3), l'imam Ech-Chaouy Abou Abdallah Es-Saragosty (de Saragosse) (4), et autres savants. Puis il se rendit en Orient, où il rencontra un grand nombre de maitres dont il suivit les cours avec profit. Citons parmi les professeurs dont il fut l'élève à Tlemcen : l'imam Abou'l-Fadhl Qacim, fils du cadi Abou Othman EI-Oqbany, l'imam Abou Abdallah ben Merzouq, l'imam et soufi Abou'l-Abbès ben Zaghou et autres docteurs. A Tunis, il se fit le disciple des, maitres sui¬vants: l'imam Abou Abdallah Mohammed ben Ibrahim ben Oqab El-Djodhamy qui avait été le disciple d'Ibn A rafa, l'imam Abou'I¬Abbés Ahmed El-Qalchany (5), le cheikh Abou'l Abbés Ahmed ben Abderrahman ben Mouça ben Abd-et-Haqq El-Yazliteny, plus connu sous le nom d'Ahloulou, et autres. Ensuite, il fit le pèlerinage de La Mecque et rencontra dans cette ville d'illustres savants. A son retour, il se fixa à Grenade et séjourna dans cette ville jusqu'à l'époque où s'abattirent sur son pays les malheurs que l'on sait. (Allusion aux événements qui amenèrent la chute du royaume de Grenade.) Il s'ingéniait à tirer sa patrie du filet que la Ruine avait jeté sur elle, quand la mort vint le surprendre ( à Bougie, en Ifriqiya, le 15 du mois de Dhou'l-hiddja 891 (12 déc. 1486). Il se faisait remarquer par son assiduité et son application à l'enseignement de la science. Parmi les ouvrages qui sont sortis de sa plume, il convient de citer : 1° un livre intitulé La plus noble des voies qui conduisent â la connaissance de la doctrine de Malik; 2° un commentaire sur le Précis de Khalil 3° un commentaire sur la Riçala ; 4° un commentaire sur le Talgïn ; 5° un livre intitulé: Le guide des humains pour l'étude du Précis des dogmes de la loi (6); c'est un commentaire utile 6° un commentaire sur le traité en vers du mètre redjez d'El-Qortouby ; 7° un commentaire du livre intitulé : :Aver¬tissement donné à l'homme sur la science de la logique (7) 8° un ouvrage intitulé : El-Medkhel ed dhrorour'y (L'iutroduction nécessaire ) ; 9" un commentaire sur l'Isagoge de Porphyre (8) 10° un commentaire sur le livre intitulé : Les lumières resplendissantes (9); 11" un commentaire sur le traité en vers redjez d'Ech-Cherran (10) ; 12° un commentaire sur les Sentences d'Ibn At'ài'llàh ; 13° un commentaire sur le poème d'Abou Amr ben Mandhour (11), cadi de la communauté; ce poème est du mètre redjez et traite des noms du Prophète, 11° un commentaire de la Borda (Manteau du Prophète, par El-Bouciry ; 15° un commentaire sur le traité en vers redjez d'Ibn Berry : 16° un commentaire du traité en vers redjez d'Abou Ishaq ben Eetouh, sur les astres; 17° un commentaire sur le traité en vers redjez d'Abou Migra' 18° un livre intitulé : Conseil désintéressé donné aux Grands et aux Petits sur la politique; 19° un livre qui porte le titre de Guide de ceux qui connaissent bien le livre intitulé : Cadeau des règles et des secrets (12) ; 20° un ouvrage intitulé : Chute du voile qui cache la science du calcul; 21° un traité intitulé: Chute du voile qui cache les lumières et les secrets de la science du Ghobar• (13); 22° un livre qui porte le titre de : Eclaircissement; 23° un livre de la grosseur du Tel/chis, intitulé : Règles du calcul; 21° le commentaire de ce dernier ouvrage; 25° un livre intitulé Traité complet du partage des successions; 26° le commentaire de cet ouvrage ; 27' deux commentaires sur le Telkhis : un grand et un petit ; 28° un commentaire sur le traité d'algèbre et d'équation d'Ibn Et -Yasmin; 29° un abrégé de ce commentaire ; 30° un livre intitulé : L'indispensable pour l'étude de la science des successions; 31° un ouvrage intitulé : Livre qui traiteài fond toutes les questions d'El-Haufy; 32° deux commentaires de la Tlemeêniya: un grand et un petit ; 33° un commentaire sur le traité des successions par Salih ben Cherif ; 34° un commentaire sur le traité des successions par Ibn Ech-Chatt (14) ; 35° un commentaire du chapitre des successions du Précis de Khalil; 36 un commentaire du chapitre des successions du Talqin; 37' un commentaire du cha¬pitre des successions d'Ibn Et-Hadjib; 38° un livre intitulé: Aperçu sur le partage des successions ; 39° un livre qui porte le titre de : Richesse des grammairiens; 40° un grand et un petit commentaire de cet ouvrage; 41° un traité intitulé: Livre qui rend accessible et facile l'étude des successions et extrême limite que peuvent atteindre les esprits chercheurs; 42' un commentaire resté inachevé sur l'Abrégé d'EI-Oqbany susmentionné (15) ; 43° ouvrage qui porte le titre de : Premier livre des étudiants ; 44° un utile précis de grammaire ; 45° un commentaire sur le traité en vers redjez (Alfiya) d'Ibn Malik.; 46° un commentaire de la Djerrouiniya ; 47° un commentaire du Sommaire d'Ez -Zadjadjy; 48° un commentaire du livre intitulé : Beauté de la syntaxe par El-Hariry (16) ; 49" un Précis de pro¬sodie ; 50° un commentaire de la Khazradjiya.
« Un de nos maîtres m'a raconté, d'après El-Qalaçady, que le dernier vers que celui-ci a entendu prononcer par son professeur, l'imam Ibn Merzouq, est. le suivant :
(«Je vous aime tant, que) si par impossible il vous arrivait de me demander de répandre mon sang pour vous, je ne considérerais pas votre demande comme excessive. »
« Les professeurs d'El-Qalaçady sont, d'après la Rihla (rela¬tions de voyage d'études) que suivant l'usage il leur a consacrée, au nombre de vingt et quelques. C'est un de nos maîtres qui nous a donné connaissance de cette relation de voyage. »
Tels sont les renseignements biographiques fournis par Ahmed ben Daoud sur El-Qalaçady.
Voici ce que dit le hafidh Es-Sakhaouy :
« El-Qalaçady s'écrit avec un Qâf, un Lâm et un sâd affectés d'un fatha. Ce docteur apprit, sous la direction d'Ibn Merzouq, l'explication du Coran, les hadith, le droit, le partage des successions, la géométrie, la syntaxe et les deux premières parties de la rhétorique : l'invention et l'exposition. Il étudia à Tunis, sous Mohammed ben Oqab (ce nom s'écrit avec un dhamma sur le aïn), cadi de la communauté, l'explication du Coran, les hadith, et le droit, et il entendit ce dernier expliquer les ouvrages de son professeur Ibn Arafa. n
Ahmed Baba ajoute ceci : « Il convient de citer parmi les professeurs d'El-Qalaçady : Youçof ben Soleiman Et-Tlemcèny, le docte Mohammed ben En-Neddjar (17), le cheikh Mohammed Ech-Cherif Et-Tlemcény, plus connu sous le nom de Hammou, le hafidh Ibn Hadjar, Zeïn-ed-Din 'Tahir En-Noueiry(18), Abou'l-Qacim En-Noueïry (19), Djelal-ed-Din El-Mehally , Taqy ¬ed-Din Ech-Chemny(20), Abou'l-Fath El-Meraghy (21) et autres docteurs. Tous ces noms sont d'ailleurs cités dans sa Relation de voyages d'études. El-Qalaçady est mentionné dans le Mi'iar (L'étalon) d'El-Ouenchericy, où son nom est accompagné de l'épi¬thète d'El-HadJJ (le pèlerin) » (22).

Notes

1 Abou Dja'far Ahmed ben Ali ben Ahmed ben Ali ben Ahmed Ben Daoud El-Belaouy El-Gharnaty- suivit les leçons de son père Abou'l-Hacen Ali, d'El-Qalaçady, d'Abou Mohammed Abdallah ben Ibrahim El-Djabery EI-Gharnaty, et de l'imam EI-Mawaq, puis il alla s'établir à Tlemcen avec son père et ses frères. Là, il devint le disciple d'Et-Tenessy, d'Es-Senoucy, d'Ibn-Merzouq el-Kafif ; ensuite il partit pour l'Orient, et mourut en 938 (inc. 15 août 1531).
Son commentaire de la Khazradjiya fut terminé à Qalata, en rebi' II 908 (ce mois a commencé le 4 octobre 1502). L'auteur est appelé Chihab eddin EI-Belaouy dans l'exemplaire de ce commentaire qui existe à la Bibliothèque nationale (n° 4,418).
2 Abou'l-Hacen Ali ben Mouça ben Abdallah El-Lakhmy El-Basty, plus connu sous le nom d'El-Qorbany, mourut de la peste, à Albacete, en Espagne, le 10 Safar 844 de l'hégire (11 juin 1440). Voyez sa biographie dans Neil et ibtihadj, p. 197.
3 Abou Ishaq Ibrahim ben Ahmed ben Fetouh El 'Aqily El Anda loucy EI-Gbarnaty, plus connu sous le nom d'Ibn Fetouh, mourut à Grenade, la nuit du lundi au mardi G l)bou'I-lliddja 867 de l'hégire (nuit du 22 au 23 août 1463), âgé de plus de 80 ans.Voyez sa biographie dans Neïl el-iblihadj, p. 22 et suivantes.
4 Mohammed ben Mohammed El-Ansary Es Saragosty El-Gharnaty, plus connu sous le nom d'Es-Saragosty, fut muphti de Grenade. Il naquit à Saragosse, la nuit du lundi au mardi 25 Hebi' II 781. de l'hégire (nuit du 7 au 8 juillet 1382), et mourut à Grenade, le mardi, 7 Hamadhan 865 (16 juin 1861). Voyez sa biographie dans Neïl el-ibtihadj, p. 331.
5 Abou'l-Abbès Ahmed ben Mohammed ben Abdallah EI-Qalchany Et-Tounecy, le commentateur de la Riçala d'Ibn Abou Zeïd El-Qaïrouny et du traité de droit d'Ibn El-Hadjib, fut successivement cadi de la communauté à Constantine et à Tunis, et imam de la mosquée Ez Ze'ïtou;a à Tunis. Il mourut l'an 863 de l'hégire (inc. 8 novembre 1458). Voyez sa biographie dans Neïl el-ibtihadj, 61.
6 Le Qawaid el-Islam est un ouvrage du cadi Ayyadh.
7 Les Arabes appellent la Logique 'ilm el mizan (la Science de la balance), qui est proprement. celle des syllogismes. Voyez d'Herbelot, (Bibliothèque orientale, articles Taïiah et Issagogi.
8 L’Isagoge de Porphyre a été traduite en arabe et commentée par Athir eddin Mofaddal El-Abhery, mort en 1264 de J.-C.
Ibrahim El-Mostabchiry l'a mise en vers arabes et a intitulé son poème Taïia parce que la dernière consonne de chaque rime est un t.
Les Arabes qui divisent ordinairement la logique en dix chapitres en font un (le 9') de l'Isagoge ou Introduction de Porphyre (Voyez d'Herbelot, Bibliothèque orientale, articles Taïia et Issa¬gogi).
On lit dans le Hadji Khalfa (tome I, p. 502, n° 1533) :
« Içaghoudjy est un mot grec qui signifie les cinq universalités ; genre, différence spécifique, espèce, les propres et les accidents. C'est un des neuf chapitres de la logique. »
Voici ce que dit d'Herbelot, à l'article Forforious Es-Soury :
« Porphyre le Tyrien, philosophe platonicien, disciple de Longin, de Plotin et d'Amélius, qui vivait sous les empereurs Carus, Carinus, Numerianus et Dioclétien, composa un Isagoge) que les Arabes appellent El-Medkhel et lçaghougy, du mot grec, pour servir de préambule ou préface aux oeuvres d'Aristote, à la réquisition de Chrysaurius son ami, qui avait peine à entendre ce philosophe.
« Abou'l-Faradj met au nombre des ouvrages de Porphyre un livre de syllogismes topiques, deux livres à Libanius, une réponse à Pammachius, fi'l aql oua'l-ma'qoul, de l'intellect et de l'intelligible, et une histoire des philosophes. Le même auteur dit que ces deux derniers ouvrages se trouvent traduits en syriaque, et ne fait aucune mention des quinze livres qu'il a écrits contre la religion chrétienne, que l'empereur Théodore fit brûler. On ne trouve en arabe que son lçaghougy. »
9 Le titre complet de cet ouvrage est: El-anouar es-saniya fi adjouibal el-acilat el-yamaniya (Les lumières resplendissantes ou Réponses aux questions yéméniennes). Ce sont des réponses que Nour-eddin Ali ben Mohammed Es-Semhoudy a faites aux questions posées par Abou Abdallah Mohammed ben Ahmed ben Modjir El-Yamauy, mort en 907 (inc. 17 juillet 1501). Voyez IIadji Khalfa, tome I, page 482, n° 1409.
10 Mohammed ben Ibrahim Ech-Cherran El-Andaloucy El-Ghar¬naty vivait encore l'an 837 de l'hégire (inc. 18 août 1133). On lui doit un poème sur les successions qu'El-Qalaçady a commenté. Il fut secrétaire d'Etat à Grenade.
Voyez sa biographie dans Neil el-ibtihadj, p. 327 et 328.
11 Abou `Amr Mohammed ben Mohammed ben Mohammed ben Mohammed ben Mandhour El-Audaloucy El-Gharnaty, cadi de la communauté à Grenade, a commenté le chapitre des successions du Précis de Khclil; on lui doit aussi des décisions juridiques dont quelques-unes ont été transcrites dans le Mi'iar d'E1-Ouenchericy. Il vivait encore en 887 de l'hégire (inc. 20 février 1182), et c'est vers cette époque qu'il mourut à un àge très avancé. Voyez sa biographie dans Neïl el-ibtihadj, page 343.
12 L'ouvrage intitulé Cadeau des règles et des secrets n'est pas mentionné par Hadji Khalfa.
13 « Le calcul Ghobar c'est le calcul par écrit,
en se servant de chiffres, par opposition au calcul de tète . Le calcul par écrit reçut sans doute le nom de ghobary, parce qu'on l'exécutait originairement sur des tables couvertes d'un sable fin,. (Voir la savante note donnée par
M. Reinaud à la fin de son Mémoire sur l'Inde, p. 399). Cette conjecture concorde singulièrement avec une étymologie du mot abacus faisant dériver ce mot de l'hébreu abak,« poussière », et proposée par M. Vincent, d'après MM. Chasles et Terquem, dans un savant mémoire sur l'origine de nos chiffres et sur l'Abacus des Pythagoriciens, inséré dans le Journal de mathématiques de M. Liouville, tome IV; voir p. 15 du tirage à part, la note. » (Journal asiatique, numéro 15, octobre-novembre 1851, article : Recherches sur l'histoire des sciences mathématiques chez les Orientaux d'après des traités inédits arabes et persans, par M. F. Woepcke, page 359, note 3).
14 Abou'l-Qacim ben Abdallah ben Mohammed hen Ech-Chatt. El-Ansary enseigna toute sa vie, à Ceuta, les principes du droit et le partage des successions dans lesquels il était très versé. Il avait été le disciple d’Abou Ali El-Hacèn ben Er-Rabi', d'Abou Ya'qoub El-Mohaciby et d'autres savants. On lui doit plusieurs ouvrages, entre autres:
1° Un livre intitulé: Anouar el-borouq fi ta'aqqoub maçaïl el¬qawaïd oua'l-forouq (Lumières des éclairs ou retouche des questions relatives aux règles fondamentales et aux points controversés du droit);
Ghoniat er-raïdh fi 'ilm el-faraïdh (Richesse de celui qui s'exerce dans l'étude du partage des successions);
3° Tehrir el-Djaouab fi taoufir et-thaouab (Claire réponse touchant l'ample récompense);
4° Une Fihriça ou liste de ses professeurs et de ses appuis.
Il naquit à Ceuta, l'an 643 de l'hégire (inc. 29 mai 1245) et y mourut en 723 (inc. 10 janvier 1323).
Voyez sa biographie dans le Dibadj , page 216. '
Il ne faut pas confondre cet Ibn Ech-Chatt avec Abou Mehdy Iça ben Ahmed El-Hendicy El-Bedjaouy (lui portait également le surnom d'Ibn Ech-Chatt et florissait à Bougie en 890 de l'hégire (inc. 18 janvier 1485).
La biographie de ce dernier se trouve dans Neïl el-ibtihadj, page 176.
15 C'est l'abrégé de l'Agida el-Borhaniya.
16 « La gloire de composer le plus brillant monument littéraire en prose rimée arabe était réservée à Abou Mohammed El-Qàsim El-Hariri, auteur des célèbres Séances. Il naquit à Bassora en 1054 de J.-C.; sa famille était de Machân, petit village malsain perdu dans les plantations de palmiers aux environs de la grande ville commerciale. Ses propriétés rurales lui fournissaient assez de revenus pour lui permettre de mener une vie indépendante et de se livrer en toute tranquillité à ses études linguistiques et littéraires. Il mourut en 1122. Son recueil de Séances, venant après celui de Hamadhani, avait ce dernier pour modèle, mais il le dépassa par la richesse de l'imagination et par l'emploi d'un vocabulaire encore plus développé et étudié. Il met en scène, comme son prédécesseur, un personnage feint, vagabond, nourri de littérature, Abou Zéid de Saroudj, qui se rencontre avec lui dans les situations les plus extraordinaires. Ce nom n'est pas tout à fait inventé; le fils de Hariri a raconté dans quelles circonstances il avait été adopté; un étranger d'une misérable apparence, entrant dans la mosquée et s'exprimant avec élégance, avait répondu aux demandes qui lui avaient été adressées: « Je suis Abou Zéïd de Saroudj. » Cette ville de Mésopotamie venait d'être prise de force par les chrétiens de la 1'e croisade et mise au pillage.; Abou Zéïd avait eu sa fille enlevée comme captive; dépouillé de tout, il vivait de la charité publique. Mais la richesse de style est encore plus merveilleuse que la trame légère qui réunit les uns aux autres, les cinquante contes du recueil.
Notre grand orientaliste Silvestre de Sacy, le maitre des études orientales au commencement du xix' siècle, en a publié le texte arabe avec une préface et un commentaire écrits par lui-même tout en arabe, ce qui n'est pas le moindre tour de force accompli par ce vaste esprit.
Hariri, à côté de cet ouvrage célèbre, a encore laissé d'autres compositions, telles que les deux lettres dans lesquelles chaque mot commence par un s ou un ch, jeu puéril, d'une difficulté considérable, où le moyeu âge occidental s'est aussi complu ; un ouvrage grammatical sur les fautes de langage usuelles chez les gens instruits, qu'il a intitulé la Perle du plongeur dans les idées fausses des gens du monde (Dhorret-et-Ghawas fï auham el¬khawàs); les Récréations grammaticales, Mothat el-I'rab, poème didactique qui a été traduit en français par M. L. Pinto. » (Cl, Huart, Littérature Arabe, p. 135, 136).
Voyez la biographie d'El-Hariry dans Ibn Khallikan, tome Il, page 165.
17 Abou Abdallah Mohammed ben Ahmed ben En-Neddjar mou-rut l'an 841 de l'hégire (inc. 5 juillet 1437). Voyez sa biographie dans Neil el-iblihadj, p. 323.
Ne pas confondre cet Ibn En-Neddjar avec celui dont la biographie se trouve à la page 255 de notre traduction.
18 Zéïn-eddin Tahir ben Mohammed ben Ali ben Mohammed En-Noné'ïry, professeur de lecture coranique, naquit postérieurement à l'année 795 de l'hégire (inc. 17 novembre 1392). Il [ut nommé professeur de droit malékite au collège El-Bargougiya, au collège Hacèn, et à la mosquée Et-Toulouny, au Caire. Il mourut en Rebi' Iet 856 (ce mois a commencé le 22 mars 1452). Voyez sa biographie dans .Neïl el-ibtihadj, page 112.
19 Abou'l-Qacim Mohammed ben Mohammed ben Ali ben Mohammed En-Nouéïry, naquit à Méïmoun, près de Nouéïra qui est une bourgade de la Thébaïde, en Redjeb 801 de l'hégire (ce mois a commencé le 9 mars 1399). Il vint au Caire, où il se fit le disciple des savants de l'époque. On lui doit divers ouvrages, entre autres, un commentaire sur le Précis de Khelil, qui avait été commencé par son professeur El-Beçaly; un autre sur le Précis de jurisprudence d'Ibn El-Hadjib; un troisième sur le Tenqih d'El-Qarafy, et un poème didactique sur la grammaire. Abou'l-Qacim En-Nouéïry mourut à la Mecque le 4 Djournada Ier 857 (13 mai 1453). Voyez sa biographie dans Neïl el-ibtihadj, page 327.
20 Taqy-eddin Abou'l-Abbès Abmed ben Mohammed Ech Chem’ny, de la secte hanéfite, est l'auteur d'un livre intitulé Mo'zil el-Khata `an alfadh ech-Chafa, ouvrage qui sert d'éclaircissement à ce qui est obscur dans les dictions ou façons de parler qui se trouvent dans le Chafa du cadi Ayyadh. On lui doit aussi un commentaire de l'Alfiya d'Ibn Malik. Il mourut en 872 de l'hégire (inc. 2 août 1467). Voyez la biographie de son père dans Neïl el-ibtihadj, page 322.
21 Voyez la biographie de son père dans Neil el-ibtihadj, p. 291.
22 Cette notice biographique est extraite du Neïl el-ibtihadj, p. 201.



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