Algérie

Biographie d'Ahmed ben Ahmed



Ce cheikh était un savant juriste qui, versé dans la science des traditions, composa de nombreux ouvrages, un sait voué à la vie spirituelle et à l’ascétisme, un Qotb, un Ghauth (1), un professeur vers lequel les étudiants des régions les plus lointaines accouraient en foule, un pèlerin ayant habité les lieux saints. Il est célèbre en Orient et en Occident. Plein de louables qualités, il était toujours prêt à faire profiter les autres de ses avantages.
Il nous fait lui-même connaître sa généalogie, ses maîtres et ses actes dans un livre intitulé : Le registre, et dans d’autres de ses compositions.
Je suis né, dit-il, le jeudi 23 Moharrem 846 (7 juin 1442), au laver du soleil. Je perdis mes parents dans l’espace d’une semaine : ma mère mourut le samedi après ma naissance, et, le mercredi suivant, mon père la suivit au tombeau. Je demeurai sous la garde de Dieu et la tutelle de mes deux grand’mères : Oumm El-Benin, femme versé dans la connaissance de la loi, et El-Faqira-ila-rahmat-Allah. Oumm El-Benin prit soin de moi jusqu’à ce que j’eus atteint ma dixième année et appris le Coran ;après quoi, elle me mit en apprentissage chez un cordonnier. Puis à l’âge de seize ans, Dieu me lança dans la voie de l’étude et j’appris à fond et en détail la Riçala, sous le cheikh Ali El-Basty (2) et le cheikh Abdallah El-Fekhkhar. J’appris aussi le Coran d’une manière utile et profitable, sous la direction de plusieurs maîtres, parmi lesquels je citerai :
1° El-Qaoury (3)
2° Le vertueux Ez-Zerhouny (4)
3° El-Madjacy (5)
4° El-Oustadh Es-Seghir (le petit docteur (6)
Je m’occupai ensuite de théologie et après L’épître sainte (7) sous le professeur sidi Abderrahman El-Medjdoult (8) élève d’El-Obby (9), qui m’enseigna aussi les Articles de foi d’El-Senoùci (10) ; une partie du Tenouir, sous le cheikh Abderrahman El-Qaoury, à qui j’entendis faire plusieurs fois la lecture expliquée du Sahih d’El-Bokhary. C’est auprès de ce dernier maître que je fis également une étude approfondie des Préceptes mineurs d’Abd-el-Haqq (11) et du Recueil d’Et-Termidhy (12). Je fréquentai enfin une foule innombrable de contemplatifs, tant jurisconsultes que simples ascètes. »
Telle est l’autobiographie de Zerrouq. Ce nom s’écrit avec un zâ , un râ surmonté d’un techdid et d’un dhamma, un waw quiescent et un qâf.
Ce nom, dit-il, me vient de mon grand-père paternel qui avait les yeux bleus ;il tenait cette particularité physique de sa mère. Cette femme était d’origine noble, mais je n’ai pu connaître sa généalogie à cause de la mort de mon père. Au surplus, la noblesse de l’homme consiste dans la pureté de sa foi, dans son naturel, dans ses qualités viriles, et il n’y a pas de plus grande noblesse que la piété, car, ainsi que le dit le Très-Haut, dans son Livre sacré : » Le plus noble des hommes, aux yeux de Dieu, est celui qui est le plus pieux. »
Voici comment s’exprime le cheikh Ibn Ghazi (dans son Catalogue, en parlant de Zerrouq : » c’est compagnon le plus cher, notre ami le plus intime, le juriste versé dans les traditions, l’ascète adonné au soufisme. Il est originaire de Bernous (13). Ce mot, qui s’écrit avec un noun surmonté de la voyelle dhamma et avec un râ, est le nom d’une tribu arabe du Maghrib. »
Es-Sakhaouy (14) dit : « Zerrouq fut l’élève de Mohammed ben Qacim El-Qaoury. Il commenta les Sentences d’Ibn’At’aï’llâh, l’ouvrage de droit intitulé : El Qortoubiya (15), et mit en vers redjez la section des ventes ou marchés à termes avec avance du prix fait par l’acheteur » (16)
J’ajoute, dit Ahmed Baba, que Zerrouq eut pour professeurs, en Occident, les cheikhs suivants :
1. Abderrahman Et-Thaâleby (17)
2. Le saint Ibrahim Et-Tazy
3. El-Mecheddaly (18)
4. Es-Serradj Es-Seghir
5. Ahmed ben Saïd El-Habbak (19)
6. Er-Ressâa’
7. Le Hafidh (20) Et-Tenessy (21)
8. L’imam Es-Senouci
9. Ben Zekri
10. Abou Mehdy Iça El-Maouacy (22)
11. Le cheikh Ahloulou
Et, en Orient, un grand nombre de savants dont les principaux sont :
1. Nour-ed-Din Es-Senhoury (23)
2. Le Hafidh Ed-Demiry (24)
3. Le Hafidh Es-Sakhaouy
4. Le Qotb Abou’l-Abbès Ahmed ben Oqba El-Hadharamy
5. Le saint Chihab Ed-Din El-Ibchihy (25)
On lui doit un grand nombre d’ouvrages écrits avec concision et précision, et renfermant de nombreuses observations et de précieux éclaircissements. Ces observations et éclaircissements abondent surtout dans ceux de ses livres qui traitent de soufisme, doctrine dans laquelle il se distingua spécialement par la profonde connaissance qu’il en avait et par son exquise façon d’écrire sur cette matière.
Voici la liste des ouvrages qui sont sortis de sa plume :
1- deux commentaires sur la Riçala
2-un commentaire sur l’Irchad (Bonne direction) d’Ibn Asker (26)
3-un commentaire du Précis de Sidi Khalil, dont j’ai pu voir certaines parties écrites de sa main
4- un commentaire de la Oughliciya (27)
5-un commentaire de la Qortoubiya
6-un commentaire de El Qafia et qodsiya (Le saint poème) d’El-Ghazaly (28)
7-vingt et quelques commentaires sur les Sentences d’Ibn’At’aï’llah ;j’en vu les quinzième et dix-septième. Mon père m’a dit tenir, de certain Mecquois, que le nombre de ces commentaires est de vingt-quatre
8-deux commentaires sur les Litanies de la mer (29)
9-deux commentaires sur la Grande oraison d’Abou’l-Hacèn Ech-Chadily (30)
10-un commentaire des parties difficiles et obscures de la Grande oraison
11-un commentaire des Vérités et subtilités (31) d’El-Maqqary
12-un commentaire des Fragments d’Ech-Chochtéry (32)
13-un commentaire des noms de Dieu
14-un commentaire des Observatoires, ouvrage sur le soufisme de son professeur Ahmed ben Oqba
15-un livre intitulé : « Conseil désintéressé et complet donné à celui à qui Dieu a fait la grâce particulière de le préserver de tout mal »et l’abrégé du même ;
16- un livre dont le titre est : « L’aide du malheureux qui se dirige dans la voie qui mène à la grâce et réussite » ;
17- un livre qui traite des règles fondamentales du soufisme ;
Ces trois derniers ouvrages, d’un mérite parfait, sont très remarquables dans leur genre et n’ont pas leurs pareils.
Citons parmis ses compositions ayant trait aux innovations en matière de religion :
18-Le conseil très utile, ou bouclier de celui qui veut se garder des hérésies en suivant la loi traditionnelle (33) ; je n’ai pas pu me procurer ce livre ;
19- des choses qui doivent faire l’objet de la haine du sincère aspirant soufi (34) ou Exposition des règles de la vie spirituelle et Récit des événements du temps présent, livre remarquable en son genre ; il renferme cent sections.
Zerrouq est aussi l’auteur des ouvrages suivants :
20- Des principes touchant les saisons ( ?)
21- Cadeau offert à l’aspirant soufi ;
22- Le parterre verdoyant ;
23- Ce qui fait tomber le voile qui nous cache la connaissance des secrets des cinq règles fondamentales (la profession de foi, la prière, la jeûne, la dîme aumônière et le pèlerinage) ;
24- le Registre ;
25- un commentaire du poème d’Ibn El-Benna El-Facy sur le soufisme ;
26- un opuscule en deux feuillets sur la science des traditions. C’est un excellant abrégé ;
27- des gloses sur El-Bokhary, en vingt cahiers environ, dans lesquelles il se borne le plus souvent à donner l’orthographe de certaines expressions et à les expliquer à ceux qui veulent s’exercer dans la connaissance de Dieu et la pratique extérieure de la religion (35). Dieu nous fasse profiter de leurs exemples ! Amen ! J’ai lu aussi cet ouvrage.
On lui doit aussi des épîtres adressées à ses amis ;elles renferment toutes des sentences, des exhortations, des règles de conduite et des subtilités relatives à la doctrine des soufis, et sont écrites avec une concision qu’on trouve rarement dans les ouvrages des autres écrivains.
En somme, son mérite est bien supérieur à ce qu’on en dit, et si nous voulions mentionner tous ses actes, toutes ses remarques utiles, toutes ses sentences morales et toutes ses épîtres, cela fournirait la matière d’un gros volume. Peut-être un jour les réunirons-nous, s’il plait à Dieu, dans un ouvrage à part. Au surplus, voici en quels terme Ahmed Baba parle de notre savant : « C’est lui qui clôt la série des doctes pontifes qui joignaient à la connaissance de la loi divine positive celle du mysticisme ou du sens caché qu’elle renferme. Il fit de nombreux miracles, accomplit plusieurs fois le devoir du pèlerinage et eut pour disciples un groupe d’hommes remarquables parmi lesquels je citerai : Chems-ed-Din El-Laqany, le savant cheikh Mohammed ben Abderrahman El-Hattab (36) et le cheikh Zéin-ed-Din El-Qocentiny (de Constantine), qui habitait La Mecque. Il mourut à Takran (37), village du district de Mesrata, en Tricolitaine, en Safar 899 (nov-déc. 1493).
Voici une pièce de vers que j’ai trouvée (c’est Ahmed Baba qui parle ) et qu’on lui attribue :Je commence par ces mots : Au nom de Dieu Glorieux, et demande au Libéral son aîde bienveillante.
« Gloire à celui qui dirige les hommes par un effet de sa bonté, ouvre, par sa générosité, les portes des ceux,
« Accorde sans cesse ses faveurs et ses grâces, et répand à flots les sciences de la Vérité !
« L’ignorant ne peut mesurer l’entendue de l’Océan : ce n’est que par la grâce de Dieu que ma barque échappe au naufrage.
« Si tu es doué d’intelligence, sache, ô toi qui m’écoute, que notre barque ne court sur les flots qu’avec l’aide de notre science de Dieu, et des lumières qui nous viennent de notre amour pour lui.
« Ses rames repoussent les malheureux et les épreuves, et son capitaine conduit au salut.
« Dans l’espoir de voir, de mes yeux, l’Objet de l’amour de mon cœur, j’ai abandonné tout le monde sans exception :
« Mes amis, ma famille, mes voisins, mes enfants, dont j’ai fait des orphelins, et mes parents.
« J’ai tourné mon visage vers le Créateurs des cieux en le détournant des globes lumineux suspendus dans l’espace.
« J’ai inspiré à mon cœur la passion de la gloire. On m’a révélé la vérité et je possède avec certitude.
« Pour égayer ma vue, je l’ai promenée sur les choses immatérielles. A tous les degrés de la vie spirituelle, je me suis enfoncé dans les océans qui mènent à la découverte du divin mystère.
« J’ai ceint le sabre de la puissance sur le champ de bataille et suis devenu le glorieux pontife des temps actuels.
« Je suis le roi de tous les pays occidentaux, sans exception, et l’Orient tout entier dans mon poing fermé.
« Celui qui m’en a rendu maître était un roi, il m’a choisi pour son successeur à cause de mon excellente conduite.
« J’élève et j’abaisse les hommes en mettant des petits à la place des grands, et des grands à la place des petits.
« Je destitue, à mon gré, ceux qui détiennent le pouvoir et les remplace par d’autres (38). J’élève le rang de certains au-dessus des trônes,
« Relève celui qui succombe, rends célèbre celui qui est obscur, et celui qui occupe une situation humble, par la puissance de ma volonté.
« Je subjugue le tyran, repousse l’oppresseur et assiste l’opprimé par la puissance de mon prestige.
« On m’a communiqué des secrets et donné la sagesse. Je possède un rang élevé et brillant.
« Je suis l’arbitre souverain des âmes. Je donne une vie nouvelle aux cœurs morts au monde des sens (39).
« Je rétablis l’ordre des affaires de celui qui, victime du sort, sollicite mon assistance.
« Si jamais tu te trouves dans la gêne, les soucis, le malheur, l’affection, la maladie ou le besoin,
« Fais rapidement un pas en avant comme si tu voulais te rapprocher de moi et crie : « O Zerrouq ! » Je volerai à ton secours.
« Que de peins se dissipent quand on invoque notre nom !
que de fruits nouveaux l’on cueille dans ma seule société ! »
« Mon disciple, ne crains rien ni ne redoute aucun oppresseur, car tu es sous la surveillance de mon œil protecteur.
« Je suis, n’en doutez point, toujours près de mon disciple ;je le regarde à tout moment et à tout instant.
« Je l’observe du regard tant qu’il cultive mon amitié, qu’il est attaché à mon groupe, à mon ordre et à ma personne.
« Je rétablis l’ordre des affaires de mon disciple, victime de l’injustice du sort.
« Je me sui arrêté seul, à la porte de Dieu, en proclamant son unité, et il m’a crié : « entre auprès de ma Majesté, ô Zerrouq ! »
« Puis il m’a dit : « Tu es le Pôle de toute la Terre. » C’est ainsi que tous les humains sont devenus mes sujets.
Je dispose de tout, par ordre de Celui qui commande toute chose. Dieu m’a honoré de son estime et a jeté sur moi un regard de sympathie.
« Ma renommée s’est répandue dans tous les pays, et les habitants des cieux et de la terre connaissent ma puissance.
« Je suis l’ami de Dieu, le Secours de ses serviteurs, et le sabre de ses décrets pour le méchant qui épie les fautes des autres pour les relever.
« O toi qui m’écoutes, prends garde et soumets-toi en toute circonstance aux hommes de Dieu.
Ce n’est pas par orgueil que je dis cela mais j’y ai été autorisé pour que vous sachiez ce que je suis réellement.
Tout homme doué d’intelligence connaît Dieu dans ce qu’il a de secret, et laisse de côté les discours oiseaux des gens du monde.
Tout aspirant à la vie spirituelle qui viendra dans le but d’entrer dans mon ordre avec sincérité et pureté d’intention,
Je l’honorerai de mon estime, puis je l’abreuverai d’un vin pur et le revêtirai du parfum pénétrant de la crainte respectueuse que j’inspire.
Je le ferai entrer dans le groupe de mes amis et il découvrira des secrets avec les yeux de l’intelligence.
Il aimera Dieu éperdument, tant qu’il vivra et jusqu’à ce que la mort l’anéantisse.
Je suis, qu’on n’en doute point, toujours présent auprès de mon disciple qui, en prononçant la profession de foi musulmane, voit mon être caché.
Quand Dieu lui demandera compte de ses actes, et au moment terrible de la résurrection universelle, je le délivrerai de tout mal et de toute épreuve.
Mon secret se confond avec celui de Dieu qui m’a dévoilé le sein, et ma lumière se confond avec celle du très-Haut. Quel beau présent il m’a fait !
J’ai pénétré soixante-dix mille secrets, et c’est en Dieu très Saint que se réunissent les amis.
C’est par ordre de Dieu que je tiens ce discours, et c’est avec sa permission que j’ai tous mes amis (absents) sous les yeux.
Tous mes instants sont occupés par le souvenir de Dieu dont je répète sans cesse le nom, aussi bien éveillé qu’endormi.
Je n’ai pas cessé d’aimer Dieu éperdûment ;celui qui, en effet, parvient à contempler son essence, est aussitôt mort au monde des sens ;
J’aime de la même manière la meilleure de ses créatures parmi ses serviteurs, c’est-à-dire Mohammed, l’Elu, l’élite des êtres crées.
Que la bénédiction et le salut de Dieu soient sans cesse sur lui, ses compagnons et sa famille.
Que le Maître de l’Univers bénisse et salue Ahmed, l’Envoyé, la meilleure des créatures. »
Voici un extrait de ces épîtres :
Après avoir couru le monde de l’Orient à l’Occident à la recherche de la Vérité (Dieu, dans la langue des soufis), après avoir employé tous les moyens recommandés pour guérir l’âme de ses défauts, après avoir fait tout mon possible pour plaire à Dieu, j’ai consulté que lorsque je faisais un pas vers la Vérité, la Vérité s’éloignait de moi ;que si je m’appliquais à soigner mon âme, Dieu l’aidait à se guérir ;et qu’enfin, lorsque je m’efforçais de plaire au Seigneur, il ne m’aidait pas atteindre mon but.
Après cette constations, je recourus en toute circonstance à Dieu Puissant et Grand, et ce recours eut d’abord pour résultat de me faire trouver la cause de la vision des moyens ;puis je m’abandonnai entièrement à Lui et cet abandon me fit découvrir son Essence, cause première de toutes choses. Alors je me prosternai à ses pieds. Que sa gloire soit proclamée !C’est ainsi que j’acquis la certitude que pour être à l’abri de tout mal, il faut s’affranchir de tout ;que pour réussir en tout, il faut recourir à Dieu, en considération de sa sagesse et de sa puissance, et veiller attentivement sur notre naturel pour en surprendre les tares, et qu ‘enfin, tout ce qui nous vient du Très-Haut :ordre, défense, bien, épreuve, servitude, ne peut être ni évité, ni obtenu, par des incantations ou par la ruse, comme le dit le poète dans ces vers :
J’avais cru qu’en t’offrant de grandes richesses on pouvait acheter ton amitié.
Dans mon ignorance, j’avais pensé qu’il était facile d’obtenir ton affection, alors que, pour la mériter te sacrifient leurs âmes généreuses.
Mon illusion dura jusqu’au jour où je m’aperçus que tu n’accordes tes faveurs et tes grâces qu’à ceux que tu choisis. Et qu’on n’obtient rien de toi par la ruse. Alors, tel un oiseau, je me suis caché la tête sous mon aile. et ne quitte plus mon nid d’amour, ni le matin ni le soir. »
On prétend que le cheikh Zêïtoun aurait dit, en parlant de son disciple Zerrouq : « C’est le chef des sept badil ou remplaçants (40).

Notes

1 Pour le sens de ces mots, voyez la biographie de Mohammed ben Yahia ben Mouça el Maghraouy, p311 et suiv. Cf vie de Cidi Abou Médien par l’abbé bargès, note des pages IV et V de l’introduction.
2 C’est Ali ben Mohammed ben Ali El-Qorêchy el Basty, plus connu sous le nom d’El Qalaçady
3 Abou Abdallah Mohammed ben Qacim ben Mohammed ben Ahmed ben Mohammed El-Qaoury El-Lakhmy, célèbre jurisconsulte et auteur de plusieurs ouvrages, naquit à Méquinez, l’an 800 de l’Hégire (inc 24 Septembre 1397) et mourut à Fez en 872 (inc 2 août 1467). Son tombeau se trouve dans cette dernière ville, prés de El-Bab-El-Hamra (la porte rouge)
Voyez sa biographie dans neil el ibtihadj, p.337 et dans Djedhouat el-iqtibas p.202
4 Voyez sa biographie dans Djedhouat el-Iqtibas.p259
5 C’est Abdellah ben Abd-el-ouahid ben Ibrahim El-Madjacy
6 Abou Abdellah Mohammed ben el Hocein en-Nadjiby, plus connu sous le nom d’El Oustadh es-seghir, était le prédicateur à la mosquée des Andalous à Fez. Il mourut dans cette ville l’an de l’Hégire 887 (inc.20 Février 1482)
Voyez sa biographie dans Djedhouat el-iqtibas, p.150 et dans neil el ibtihadj, p341
7 Cet ouvrage dont le titre complet est : Er-riçalatou’l-qodsiya bi-adillatiha’l borhaniya, la sainte épître, avec ses preuves convaincantes, traite de théologie scolastique. Il a pour auteur El-Ghazaly. Voyez Hadji Khalfa, tome III, p426, n°6,266
8 Abderrahman El-Medjdouly, plus connu sous le surnom d’El Tounecy (le tunisien), était très versé sur les sciences métaphysiques et c’est auprès de lui qu’à Fez, on venait s’instruire dans ces sciences. Il avait été le disciple d’El Obby
Voyez sa biographie dans Djedhouat el-iqtibas, p260 et dans neil el-ibtihadj, p 147
9 Abou Abdellah Mohammed ben Khalifa el-ouechtaty el-Obby (d’el Obba, ville située à 4 lieues O. de Laribus) de la secte de Malik, est mort en 827 de l’Hégire (inc.5 Décembre 1423). Il est l’auteur d’un commentaire sur le Sahih de Moslim. Ce commentaire comprend quatre volumes.
10 Le neil el Ibtihadj porte : les articles de foi d’Et-Thoucy
11 « Le cheikh Abou Mohammed Abd-el-Hakk, originaire de Séville, quitta l’Espagne pour se rendre à Bougie, où il remplit les fonctions de cadi jusqu’en l’année 586 (inc.8 Février 1190). Epoque de sa mort. On lui doit plusieurs ouvrages remarquables, entre autres :
1. « L’éclaireur اامصيئ sur la rhétorique » ; et « Les prunelles des yeux حدق ااعيون
Qui est un traité de l’art de guérir
2. Le résultat des avertissements moraux, ااعافية في ااوعض
3. « Les commandements principaux, tirés des traditions » الاحكام الكبرى في الحديث
4. « les commandements d’une importance secondaire, tirés des traditions », الاحكام الصغرى في الحديث
5. « les commandements les plus essentiels (idem) » احكام الاحكام في الحديث
6. « l’ensemble des notions lexicographiques » الحاوي في اللغة, en dix huit volumes
(Journal Asiatique de Juin 1856, article : notice et extraits du Eu’nouan ed-diraia fi mechaikh Bidjaia, ou galerie des littérateurs de Bougie au VIIe siècle de l’Hégire, par Cherbonneau)
Cf. chronique des Almohades et des Hafcides, p.18 de la traduction de M.Fagnan, et l’histoire des Almohades, p235
12 Abou Iça Mohammed Et-Termidhy est l’auteur d’un recueil de traditions qui a pour titre El-Djami (recueil complet). Et d’autres ouvrages. C’était un élève d’El Bokhary ; il naquit à Bouch, prés de Termidh, petite ville sur les bords de l’Oxus, et mourut dans la même localité en 892 de J - C
Voyez sa biographie dans Ibn Khallikan, tome II, p283
13 Tribu du Maroc entre Fez et Taza
14 El-Hâfidh Chihâb eddin Abou’l-Fadhl Ahmed ben Ali Ibn Hadjar naquit à Ascalon, en Cha’ban 763 (mai-juin 1362) et mourut au Caire le 28 dhou’l-hidja (février 1449). Il a beaucoup travaillé sur l’histoire d’Egypte. Son principal ouvrage historique a pour titre Inba el-ghomr fi abna el’omr (Nouvelles données à l’ignorant sur les enfants du siècle). Cet ouvrage est mentionné par Hadji Khalfa (tome I, p.441, n°1282) et se trouve à la bibliothèque nationale (ancien fonds, n°658) ; il contient l’histoire politique et littéraire de son temps (1371-1446), en Egypte et en Syrie, avec son autobiographie et des détails sur les traditionnistes de son époque. Il est également l’auteur de Ed-dorerel-kâmina fi a’ïan el-mia et-thamina (les perles cachées ou histoire des hommes illustres du VIIIe siècle de l’hégire). (V. Hadji Khalfa, tome III, p.217, n°5,008). On lui doit aussi « les vies des cadis du Caire », Ref’ou’l-isr’an qodati’l-Misr. (V. Hadji khalfa, tome III, p.473, n°6,487. Son disciple Chems-eddin Mohammed ben Abderrahman es-Sakhaouy, mort en 902 de l’hégire (inc.9 septembre 1496), a composé un complément de ce dernier ouvrage, qu’il a intitulé Dheïl el-qodat oua boghiat el’olama oua’r-rouat (ذيل الناقضات و بغية العلماء و الرواة), complément de l’histoire des cadhis et objet désiré par les savants et les narrateurs.
Ibn Hadjar a écrit aussi un commentaire sur El-Bokhary qu’il a intitulé : Fath el-Bari. Cf. sur ce commentaire de longue note que lui a consacrée Quatremère ap. Sultans mamlouks, tome I, p.209 et suivantes.
15 El-Qortoubiya est un petit poème sur les cinq pratiques fondamentales d l’islam, par Abou Bekr Yahia ben Omar el Qortouby, mort en 567 de l’Hégire (inc 4 Septembre 1171)
16 Voyez précis de jurisprudence musulmane, par sidi Khélil. Traduction du Dr Perron, tome III, p439
Le neil el-ibtihadj et Djedhouat el-iqtibas portent فصول السامي, les articles d’Es-Selmy
17 Le cheikh Abou Zeid Abderrahman Et-Thâaleby est né à Alger en 786 ou 87 de l’Hégire (1384-85 de J-C). Il était originaire de la tribu des Thâaleba, établie ans les plaines de Mitidja, sur le territoire d’Alger, prés de la porte Bab-el-Oued, dans une mosquée qui porte son nom. Ce cheikh mourut en 873 de l’Hégire
Cf. complément de l’histoire des Béni Zaïyan, par l’abbé Bargès, p 393 et suivantes
18 Mohammed ben Abou’l Qacim ben Mohammed ben Abd essamed El-Mecheddaly, mort à Bougie, l’an 866 de l’Hégire (inc 6 Octobre 1461), était muphti et prédicateur à la grande mosquée de cette ville
Voyez sa biographie dans neil el-ibtihadj, p330. cf. Ez-zerkechy chronique des Almohades et des Hafcides, p 256 de la traduction) qui prétend qu’il mourut vers la fin de Ramadhan 867
19 Ahmed ben Saïdel-Habbak etait prédicateur de la mosquée El-Qarouiyin, à Fez. Né dans cette ville en 804 de l’Hégire (inc 11 août 1401), il y mourut vers l’an 870 (inc 24 août 1465)
Voyez sa biographie dans neïl el-ibtihadj, p67 et dans Djedhouat el-iqtibas, p63
20 On lit ce qui suit dans le précis de jurisprudence de sidi Khelil, traduction du Dr. Perron, tome VI, p487 :
Dans le mouzhir fi’oloum el-lor’a, le parterre de la philologie de la langue, ou jardin des fleurs de la langue, ou plutôt la flore de la philologie arabe, Djelal eddin es-Souïouty dit ceci :
« Le lettré ou linguiste, devenu réellement savant, arrivé au but de ses vœux et de ses travaux, est appelé hafiz (qui sait de mémoire, qui sait beaucoup) ; on donne aussi ce nom à celui qui est parvenu au plus haut degré de l’intelligence des traditions ou paroles des prophôtes. Les hoffaz linguistes ou philologues et les hoffaz traditionnistes ont quatre devoirs à remplir pour le bien des autres. Le premier et le plus important est de faire des dictées (ou amali) publiques. Le second est de se poser comme direction consciencieuse et comme lumière pour ceux qui viennent les consulter et les questionner ; c’est l’ifta ou la fonction de moufti ou savant consultant »
(Es-Souïouty ne parle pas de deux autres devoirs qui sont tout à fait secondaires : - l’idjaza, ou permettre à tel ou tel de donner aux autres la connaissance d’un livre, et de leur faire leçon sur ce qu’il contient, - le mououâdjada, le trouvé c'est-à-dire expliquer un livre qu’on a trouvé écrit de la main même d’un cheikh, auteur de ce livre, ou connu pour sa science et réputé comme autorité digne de confiance)
Voyez la biographie d’Et-Tenessy, à la page 284.
21 ibid
22 Abou Mahdy Iça ben Ahmed ben Mehdy El-Maouacy El-Betaouy El Facy fut un savant jurisconsulte. Il avait été le disciple des professeurs de Fez de Tlemcen, tels que : Abou mohammed Abdallah El-Abdoucy, l’imam el-Qaoury, etc, et fut l’un des docteurs que l’on consulta lors de l’affaire des juifs de Touat (voyez la biographie d’Et-Tenessy, p284, et celle d’El Meghily, p288). C’est à fez qu’il mourut, le 11 Redjeb 896 (20 Mai 1491), à un age très avancé
Voyez sa biographie dans neil el-ibtihadj, p176 et dans djedhout el iqtibas, p 282
23 Le savant Nour-Eddin Ali ben Abdallah es-Senhoury habita le Caire. On lui doit des commentaires sur El-Adhed, la riçala, le précis de Khelil, le talqin et la Djarroumiya. Il mourut au Caire le 19 Redjeb 887 (3 Septembre 1482)
Voyez sa biographie dans neil el-ibtihadj, p200.
24 Abd el-Qadir ben Ahmed ben Mohammed Ed-Demiry, plus connu sous le nom d’Ibn et-Taqy, naquit au Caire en Djoumada II 824 (ce mois a commencé le 3 juin 1421). Il professa d’abort le droit Malékite à la Médersa Ech-Cheikhouniya, puis fut nommé cadi Malékite du Caire. Sa mort arriva le 18 Dhou’l Hidja 895 (3 Novembre 1490)
Voyez sa biographie dans Neil el-Ibtihadj, p166
25 Nous ferons remarquer que tous les manuscrits du Bostan ainsi que neil el Ibtihadj et Djedhout el-Iqtibas portent الابشيطي El-Ibchity
Chihab eddin Ahmed El Mirsy El-Ibchityest l’auteur du fameux ouvrage intitulé : El mostatref a été souvent réimprimé au Caire et vient d’être traduit en français par M.G.Rat
Chihab eddin El Ibchity professa dans les diverses contrées de l’Egypte et mourut au milieu du IX siècle de l’Hégire (1446 de J.C)
Si la date de sa mort est exacte, Chihab eddin El-Ibchiby ne peut avoir été le professeur de Zerrouq, qui est né en 1442 ; il faudrait alors admettre la leçon (El Ibchity) des manuscrits et croire qu’il s’agit d’un autre personnage
26 Chihab eddin Abderrahman ben Mohamed ben Asker el Baghdady docteur de la secte de Malek, fut professeur au collège El-Mostansiriya, de Bagdad, on lui doit un grand nombre d’ouvrages, entre autres le kitab el-irchad qui est un traité de jurisprudence. Ibn’Asker mourut l’an 732 de l’Hégire (inc.4 Octobre 1331)
Voyez sa biographie dans Dibadj, page 160
27 Abou Zeid Abderrahman ben Ahmed El-Oughlicy était muphti de Bougie. Il mourut dans cette ville l’an de l’Hégire 786 (inc.24 février 1384). On lui doit un traité de droit intitulé d’El-Moqaddema, appelée aussi El-Oughliciya, et des décisions juridiques.
Voyez sa biographie dans neil el-Ibtihadj, p.142
28 Le neil el-ibtihadj et le djedhouat el iktibas portent
و شرح الغافية و شرح العقيدة القدسية , un commentaire de la Ghafiqiya, un commentaire de l’Aqida el Qodsia…
29 On peut lire ces litanies, qui sont d’Abou Hacen ech-Chadhely, dans Ibn Batouta, tome, p40 et suivantes. Voyez la note suivante.
30 Abou’l Hacen Ali ben Abdallah ben Abd el-Djebbar ech-Chadhily, fondateur de l’ordre des Chadheliya, naquit à ghomara prés de Ceuta, vers l’an 593 de l’Hégire (inc 24 novembre 1196) suivant certains auteurs ; à Chadhila, fraction de l’Ifriqiya, prés du djebel Za’fran (Tunisie) en 571 de l’Hégire (inc 22 juillet 1175), d’après la plupart des écrivains. Il mourut en 656 (inc 8 Janvier 1258), à Homaïthira (haute egypte)
Voyez Marabouts et khouan par Rinn, p32 et les confréries religieuses musulmanes, par Octave Depont et Xavier Coppolani, p443 et suivantes
« L’assassinat du cheikh Abd es-Salam ben Mechiche (625 de l’Hégire, inc 12 Décembre 1227) fut la cause du voyage que fit en Orient, son disciple Abou’l Hacen ech-Chadhily auquel un magnifique mausolée a été érigé à Tunis. Le tombeau d’Abou’l Hacen se trouve dans un endroit écarté de la haute egypte. L’un des meilleurs disciples de cet homme éminent fut Abou’l Abbès El Morsy (de Murcie)
(Revue Africaine, année 1881, p 374, article : « voyages extraordinaires et nouvelles agréables » par Bou Ras, traduction de M. Arnaud, interprète militaire
31 Hadji Khalfa mentionne un ouvrage intitulé : haqaïq er raqaïq, sans nom d’auteur ; c’est peut être celui d’El Maqqary. Voyez la biographie d’El Maqqary, page 181, ligne20.
32 Abou’l-Hacen Ali ben Abdallah ech-Chochtéry, soufi éminent, habita Bougie et eut pour maître Ibn Seb’in. Il mourut à Et-tina dans le district de Jérusalem, le mardi 7 Safar 668 (6 Octobre 1269). Ses Fragments ont d’après les musulmans, la propriété de préserver ceux qui les récitent des atteintes des méchants.
Voyez sa biographie dans neil-el-ibtihadj, p.190 et dans les analectes d’El Maqqary, chapitre V, p583
33 Le mot Sonna signifie proprement ce que les hébreux appellent Michna, la seconde loi ou la loi orale, qui n’a point été écrite par le législateur et qui est seulement tirée de ce qu’il a dit ou fait, et conservée par tradition, par des personnes autorisées.
34 Le Djedhouat el-iqtibas donne au lieu de ÚÏÉ le mot ÚãÏÉ, l’appui, le soutien
35 « L’on rapporte du prophète, qu’ayant été interrogé par quelqu’un, qu’elle était l’œuvre la plus excellente d’un fidèle. Il répondit que c’était de connaître dieu et la loi. Alors, celui qui l’avait interrogé lui dit : « je vous interroge sur les œuvres et vous me répondez sur la science ». Mahomet répliqua aussitôt : « C’est que la science de dieu, c’est-à-dire la foi, peut servir sans les œuvres et que touts les œuvres sont inutiles sans la science »
(Bibliothèque Orientale, par d’Herbelot, article Ilm)
36 Abou Abdallah Mohammed ben Abderrahman ben Hoceïn er-Ro’aïny el-Andaloucy et-Tarabolocy, plus connu sous le nom d’El Hattab, était originaire d’Espagne. Il naquit à Tripoli de Barbarie, qu’il quitta pour aller se fixer à la Mecque. C’est dans cette ville qu’il vivait encore en 944 de l’Hégire (inc.10 Juin 1537). Son fils, Mohammed el Hattab, est l’auteur d’un commentaire sur le précis de Khelil
Boyez sa biographie dans neil el-ibtihadj p363.
37 Le Neil el-ibtihadj donne Takrin, et le Djedhouat el-iqtibas porte : « Il mourut à Azliten, prés de Tripoli de Barbarie, entre Tadjoura et Qasr Ahmed ; c’est là que se trouve son tombeau qui est visité par les fidèles »
38 Voyez à ce sujet, vie de Cidi Abou Médien, par l’abbé Bargès, note des pages IV et V de l’introduction
39 Le mot Qati’a ÞØíÚÉ, qui signifie proprement rupture, séparation, désigne dans la langue des Soufis, le monde, c'est-à-dire la chose avec laquelle il faut rompre
40 Voyez pour le sens de ce mot, la biographie de Mohammed ben Yahia ben Mouça el-Maghraouy, à la page 312. La notice biographique d’Ahmes zerrouq est extraite de neil el-ibtihadj, p71


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