Algérie - Abdallah El-Madjacy

Biographie d'Abdallah El-Madjacy



Abdallah Ben Abd-El-Ouahid Ben Ibrahim El-Madjacy
Pendant son séjour à la Mecque, on lui donna le sobriquet d’El Bekka (le pleureur), sous lequel il est connu. Il fut le professeur d’Ibn merzouq El-Khatib l’aïeul, qui a rapporté les paroles de son maître dans plusieurs passages de ses livres, et de l’imam El-Maqqary. Celui-ci s’exprime ainsi en parlant de son cheikh : « c’est le plus savant des hommes vertueux, et le plus vertueux des savants ; il ne fait que réciter le coran, pleurer et se lamenter, j’étais allé un jour de fête, lui faire visite avec le jurisconsulte Abou Abdallah Es-Satty (1), et après qu’il nous eut servi une collation : « vous voudrez bien, lui dis-je, manger avec nous, car nous espérons bénéficier ainsi des avantages promis par le hadith qui porte que quiconque mangera avec quelqu’un dont les péchés sont pardonnés jouira de la même faveur que lui » A ces mots, il sourit et me dit : « Un jour ou j’étais allé voir Sidi Ali El-Facy, à Alexandrie, il m’offrit un repas et je l’interrogeai sur le hadith en question ; voici sa réponse : « j’entrai un jour chez Cheref-ed-Din Ed-Dimiaty, et celui-ci m’ayant servi à manger, je le questionnai sur cette tradition. Voici ce qu’il me répondit : « comme j’avais éprouvé des doutes sur l’authenticité de ce hadith, je vis en songe le prophète et l’interrogeai sur ce sujet : « je n’ai rien dit de pareil, me répondit-il » C’est du reste, ce que je crois »
J’ajoute, dit Ahmed baba, que le hadith attribué au prophète ne repose sur aucune autorité, ainsi que le disent les hafidhs ; au surplus, Dieu sait le mieux la vérité à ce sujet (2)
« Abdallah ben Abd-el’Ouahid El-Madjacy fut un dévot, un extatique et un ascète : il pleurait si fréquemment qu’on le surnomma le pleureur. Jamais il ne levait les yeux au ciel, tant il avait honte de Dieu et le craignait. Il donnait des sermons, enseignait la science et se livrait à des actes de piété. Il fut favorisé de plusieurs révélations célestes. J’ai appris qu’il fit vingt-quatre fois le pèlerinage de la Mecque, n’ayant pour toute monture qu’un âne qu’il n’enfourchait que lorsqu’il était fatigué de marcher. On rapporte qu’un Tlémcenien nommé Ibn El-Gherib, qui séjourna plusieurs années à Médine, vit en songe notre seigneur Mohammed qui lui dit : « Transmets mes salutations à Abdallah El-Madjacy et fais-lui savoir que, de mon tombeau, je l’entend réciter le Coran »
les mérites de ce saint personnage sont innombrables ; nous avons résumé ceux dont nous avons pu trouver la mention. Son tombeau, qui est célèbre, se voit à Aïn Ouanzouta, en dehors de Bab el-Djiad, près d’El Eubled Inférieur

Notes
1 Le jurisconsulte Abou Abdallah Mohammed ben Ali ben Soleïman es-Satty fut élevé à Fez. On lui doit plusieurs ouvrages. Il mourut dans un naufrage que fit la flotte du sultan Abou’l-Hacen El-Meriny sur les côtes de Bougie, le mois de chawal 749 (ce mois a commencé le 23 décembre 1348), suivant les uns, le 8 de Dhou’l-qa’da 750 (18 janvier 1350), d’après les autres
Voyez sa biographie dans neil el-ibtihadj, p.242, et dans Djedhouat el iqtibas, p.142
2 Tout ce qui précède est extrait de Neil el-ibtihadj, page 121



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