Algérie

Biographie d'Abdallah ben Mohammed ben Ahmed



Abdallah ben Mohammed ben Ahmed(1)
Il naquit à Tlemcen et portait, en sa qualité de descendant d’El Hacèn, ben Ali ben Abou Talib, le titre de Chérif ou noble. Ce savant accompli, ce hafidh habile et éminent était fils du docte imam, l’argument, le profond érudit Abou Abdallah Ech-Chérif. Il fut l’un des plus illustres et des plus érudits savants de Tlemcen, ainsi qu’un connaisseur du plus haut mérite. D’après le témoignage de l’un de ses propres disciples, il était venu au monde l’an 748 (inc. 13 avril 1347). Elevé dans l’amour de la chasteté, de la pudeur, du sérieux et de l’affection, il avait un caractère agréable et des manières charmantes ; il se faisait remarquer par la distinction de son esprit, par son intelligence, par sa franchise et par son zèle pour l’étude de la science. Pendant qu’il était encore dans le sein de sa mère, son père vit en songe quelqu’un qui lui annonça cette bonne nouvelle :
« Tu seras père d’un enfant qui deviendra un savant et tu ne mourras point sans l’avoir vu enseigner la science »
cette prédiction s’accomplit à la lettre. En effet, l’enfant apprit le coran sous la direction du docteur Abou Abdallah ben Zeïd, dans la ville de Fez, pendant que son père résidait dans cette capitale, où le haut mérite du docteur en question lui avait valu l’honneur d’enseigner la grammaire et le coran aux enfants des nobles et des grands de la cour. Le jeune Abdallah donna dès lors des pruves de la supériorité de son esprit. Il apprit le coran de mémoire et l’étudia d’une manière profitable. C’est sous la direction du même professeur qu’il lut d’un bout à l’autre le Sommaire (Djomal) du docteur Ez-Zedjadjy (2), ainsi que l’Alfiya d’Ibn Malik. Il apprit ensuite, sous la direction du vertueux juriste et savant professeur Abou Abdallah ben Haïyaty (3), le Djomal et le Moghni, ouvrages qu’il vit d’un bout à l’autre ; puis une bonne partie du livre de Sibaoueïhi, ainsi que le Teshil (4). Il retira le plus grand profit des leçons de ce dernier maître et s’appuya sur son autorité. Sous le cheikh El-Khatib ben Merzouq, il étudia aussi une bonne partie d’El Bokhary, et une portion de la Modawana sous le juriste Abou’l Amran Mouça El-Abdoucy. Sous le vertueux juriste Abou’l Abbès El-Qabbab(5), il étudia le Talqin du cadi (Abd-el-Wahhab)(6), la riçala et la kafifiya sur les principes fondamentaux de la religion. A l’ecole du juriste El-Hacèn El-Ouenchericy et à celle du pieux cheikh Abou’l Abbès ben Ech-chemmâa(7), il apprit le livre d’Ibn El Hadjib, intitulé : « Précis de jurisprudence, et sous les yeux du cadi Abou’l Abbès Ahmed ben El-Hacèn, le Mowatta de Malik. Cet ouvrage fut étudié d’une manière sérieuse. Il apprit enfin, sous ce dernier professeur, le Tehdib et le précis de jurisprudence d’Ibn El-Hadjib. Après avoir terminé ces études préliminaires, le jeune homme, ayant l’esprit entièrement prêt à recevoir les grandes vérités et à comprendre les points les plus subtils de la science, retourna auprès de son père qui lui confia le dépôt des connaissances qu’il avait acquises lui-même sur les principes fondamentaux de la religion. Il étudia donc, sous la direction de son père, le traité d’El Ghazaly, intitulé : le juste milieu dans la foi(8), le traité de l’imam Fakhr ed-Din Er-Razy, intitulé : El-Mohassal, un certain nombre de chapitres du traité d’Ibn Sina(Avicenne)(9), intitulé : En-nadja (le salut), le traité des buts que l’on se propose (El-Maqacid), par El Ghazaly, et le chapitre des sciences naturelles et divines du livre intitulé : théorèmes, par Ibn Sina(10).
Pour l’étude des principes du droit, il apprit aussi, sous la direction de son père, le traité intitulé : la guérison du malade (11), par El-Ghazaly, puis le précis d’Ibn El-Hadjib et l’ouvrage intitulé : la clef avec laquelle on arrive à fonder les branches sur leurs racines, qui est une composition de son père . L’idah(12) et le telkhis ; pour la dialectique, le traité d’El Braouy, intitulé : l’improvisateur(13) ; pour la géométrie, le livre d’Euclide ; pour la logique, le sommaire d’El Khounedjy, ouvrage auquel il revint plusieurs fois en le lisant lui-même ou en l’(entendant lire par un autre, et le traité qui a pour titre les levers des lumières, par le cheikh Siradj-ed-din El-Ourmaouy (14) ; puis pour l’étude du soufisme, il étudia : la balance des actes, par El-Ghazaly. Il lui entendit expliquer la plus grande partie des deux sahih, d’après son cheikh Batr El-Hidjazy et autres docteurs ; une grande portion des commandements mineurs, par Abd-el-Haqq , qu’il apprit d’une manière sérieuse, en écoutant l’explication ; enfin, la vie du prophète par Ibn Ishaq (15), et le traité Ech-Chafa (la guérison), par Ayyadh (16). Il assista à l’explication du coran, faite par son père, à partir de la sourate de l’abeille (XIIe) jusqu’à la fin, et une seconde fois depuis le commencement du livre sacré jusqu’à ces paroles du très haut : « ils se réjouissent à cause des bienfaits de Dieu et de sa générosité (sour. III, v. 165) » la nuit, il étudiait, sous la direction de son père, un livre d’explications exégétiques sur le coran.
Abdallah, ayant appris une foule de sciences du vivant de son père, put donner des leçons et se livrer à l’enseignement. Il étudia longtemps la langue arabe et en retira le plus grand profit. Son père était encore vivant quand il acheva l’explication de la riçala d’Ibn Abou Zeïd. Il fut élevé au milieu d’un groupe considérable de disciples de son père, tous gens d’intelligence, de mémoire, de savoir et d’esprit, auxquels le cheikh (son père), quand il s’élevait entre eux une dispute au sujet d’une question difficile, ordonnait de faire une dissertation sur la question pour les exercer à écrire et à raisonner. Les jurisconsultes les plus renommés ne dédaignaient pas d’assister à ses conférences, et les réponses qu’il leur dictait paraissaient à tous les esprits si justes et si raisonnables, qu’il arriva un jour qu’un des docteurs présents se leva de sa place pour aller lui baiser le front. Après la mort de son père, quand il le remplaça dans les fonctions de l’enseignement, il s’appliqua à l’imiter en tout, dans ses habitudes comme dans sa méthode, soit pour la discussion des questions, soit pour la citation des autorités, soit qu’il s’agit de confirmer ou d’approfondir une question, si bien qu’aucun des disciples de son père ne se sépara de lui et que tous le reconnurent pour leur maître et leur supérieur, voire même le cadi Abou’l-Hacèn Ali El-Maghriby qui se plaisait a reconnaître hautement la supériorité de son maître, et qui disait en parlant de lui : « Dans l’étude des principes du droit, j’avoue avoir tiré infiniment plus de profit de ses leçons que de celles de son père, tant à cause de l’étendue de son savoir que de la clarté de son exposition et de la bonté de sa méthode. » ses succès dans l’enseignement l’ayant amené à s’installer dans la grande mosquée, il se mit à expliquer les Commandements mineurs d’Abd-El-Haqq, et le précis de jurisprudence d’Ibn El-Hadjib, et cela en présence d’un groupe d’étudiants originaires de Fez, qui ont pour habitude d’apprendre de mémoire le texte des questions et celui des commentaires, usage contraire à celui qui est pratiqué par les étudiants Tlemcéniens. Or, les deux partis fréquentaient ses leçons, et il savait s’accommoder aux désirs de chacun. Voici ce qui m’a été raconté par le juste et impartial jurisconsulte Mohammed ben Salih, de Fez : « un groupe d’étudiants de la ville de Fez, qui fréquentaient ses leçons, s’y prenaient ainsi qu’il suit pour éprouver sa mémoire et l’exactitude de ses citations : ils arrivaient à ses conférences avec un recueil de notes ou tout autre livre où il puisait lui-même ses commentaires, et quand, dans le cours de sa leçon, il disait : « telle est l’opinion d’Abou Mohammed (Abdallah ben Abou Zeid, de kairouan) » ou « telles sont les paroles d’El Lakhmy », celui des étudiants qui avait en main le livre ou le recueil d’où était tiré le commentaire y jetait les yeux et s’apercevait ainsi que le cheikh faisait cette citation sans en changer un seul mot. » il en était de même pour n’importe quel commentaire, et l’on était obligé d’avouer qu’il possédait une mémoire fidèle et des connaissances exactes. Quand il avait achevé de rapporter les divers sentiments de docteurs sur une question, il donnait les raisons pour lesquelles il fallait préférer telle opinion ou telle autre et expliquait comment il fallait entendre la question, car il était doué de beaucoup d’intuition, de sagacité et d’intelligence. Ses succès finirent par être connus du juriste Abou’l Qacim ben Ridhouan (17), doyen des secrétaires d’état du Maghrib, qui le signala au sultan Abd El-Aziz (18) et le lui recommanda comme un sujet d’une grande valeur scientifique et ayant atteint un très haut degrés dans la carrière des connaissances humaines. C’est pourquoi le sultan lui accorda une pension considérable qu’on lui payait chez lui chaque mois, sans qu’il eut fait une démarche pour obtenir cette faveur, ni intrigué dans ce but. Après la restauration de l’empire des Beni Zian(19), le chérif reprit dans son école de Tlemcen le cours de son enseignement, en suivant la méthode qu’il avait déjà adoptée. Il se mit donc à expliquer tous les jours les commandements mineurs, par Abd-el-Haqq, et le livre sacré, depuis la prière du matin jusqu’aux environs de midi, en citant force textes et en exposant les choses d’une manière exacte et parfaite. Cela dura plusieurs années. Durant l’été, il traitait des sciences rationnelles en suivant les auteurs qui se sont occupés des fondements de ces sciences, à quoi il ajoutait la rhétorique, la langue arabe et les autres branches de sciences ; il consacrait toute la journée à cet enseignement, ne l’interrompant qu’aux heures de prière. Lorsque les étudiants trouvaient trop court le temps qu’il leur consacrait, ils se le partageaient entre eux à l’aide su sablier. Dans tout le Maghrib, il était impossible de rencontrer un professeur plus zélé pour l’enseignement que le chérif. Voici, à ce propos, ce qui m’a été dit par le cheikh, le vertueux jurisconsulte, le docteur versé dans la science des règles de lecture du Coran, le prince de la science, le consciencieux Abou’l Abbès Ahmed ben Mouça le Bougiote, lequel, étant venu assister, avait puisé auprès de lui une somme considérable de connaissances et retiré de son enseignement les plus grands avantages : « quiconque voudrait aujourd’hui se rendre dans ce pays dans le but de s’instruire ne saurait trouver un maître comparable à notre cheikh Abou Mohammed, soit pour l’érudition, soit pour la facilité de l’exposition, soit pour la patience et la douceur » Cet Abou’l Abbès faisait les plus grands éloges du chérif et disait qu’il ne se souvenait pas d’avoir eu un maître auprès de qui il avait pu assouvir sa soif d’apprendre, si ce n’est auprès de lui. C’est qu’en effet le chérif fut un des princes de la science. Il savait de mémoire toutes les questions de jurisprudence et était expert dans les décisions juridiques, les lois et les affaires litigieuses ; il était grammairien jusqu’au bout des ongles et connaissait parfaitement la lexicographie, l’arabe classique, la poésie, les proverbes, la biographie des savants et les opinions des diverses sectes ; il n’y avait aucune science dont il ne posséda une connaissance suffisante. Il se montrait charmant et agréable dans ses conférences, doux dans son langage, éloquent et disert dans son raisonnement. Ajoutez à toutes ces qualités qu’il avait de l’affection pour ses parents qu’il comblait de bienfaits, qu’il aimait tendrement ses élèves, qu’enfin il était constamment appliqué à chercher les décisions juridiques les plus conformes à l’esprit de le loi. Lorsque le chérif donna par écrit sa décision sur une question que lui avait adressé les Bougiotes touchant les dogmes de la religion, et que sa réponse tomba sous les yeux du cadi Abou Othman El-Oqbany, celui-ci traça les mots suivants au bas de l’écrit : « Puisse Dieu dilater ton cœur de joie et élever ton rang parmi les gens de science ! Salut ! »
Tels sont, dit Ahmed Baba, les renseignements biographiques fournis par l’auteur auquel je les ai empruntés et qu’il nous a laissés dans ses notes écrites. Maintenant, ajoute-t-il, je reprend mon récit et je dis : plus tard, le chérif se rendit à Grenade, ville d’Andalousie, où un grand nombre d’étudiants suivirent ses leçons ; mais quelque temps après, s’étant embarqué à Malaga pour retourner à Tlemcen, il périt dans un naufrage, au mois de Safar 792 (janv-fev 1390) ; c’est ainsi que d’après son disciple, l’imam Abou’l Fadhl Ibn Merzouq El-Hafid, il termina sa carrière, âgé d’environ quarante-cinq ans.
Parmi ceux qui suivirent son enseignement, on compte Abou Bekr ben Acim (20) et d’autres personnages. Les fetoua du chérif ont été transcrites dans le Mi’iar (l’étalon)
Voici ce que dit Mohammed ben Abbès en parlant de lui : « le chérif Abou Mohammed fut un jurisconsulte fort savant, très versé dans les traditions, un océan de science ; il clôtura la série de ceux qui ont su toutes les branches des sciences, il avait une âme pure et intègre et fut le professeur de nos professeurs »
Note. – L’imam Ibn Merzouk El-Hafid a dit : « Voici une réponse que j’ai entendue sortir de la bouche de notre cheikh, le très docte imam Abou Mohammed Abdallah, fils de l’imam, le chérif Tlemcénien. Dans une conférence consacrée à l’explication du Coran, comme il arriva à ces paroles du très Haut : « Pour ceux qui sont infidèles et meurent infidèles, autant d’or que la terrenen peut contenir ne saurait les racheter du châtiment cruel » (coran, sour. III, V. 85), on lui demanda la raison pour laquelle l’or se trouvait ici mentionné de préférence aux rubis et autres joyaux qui sont plus estimés que l’or ; car, étant donné qu’on a voulu exprimer avec énergie que rien absolument ne serait accepté de la part des infidèles pour se racheter, il semblerait que le but eût été mieux atteint si l’on avait fait mention de choses plus précieuses que l’or. – ce qui fait la grande valeur des joyeux et autres objets précieux, répondit-il c’est la grande quantité d’or pour laquelle on les vend ; ce que l’on recherche avant tout, c’est l’or, et le reste n’est qu’un moyen propre à se le procurer. » C’est là, dit Ibn Merzouq, une des plus belles explications que l’on puisse donner ; du reste, toutes les réponses que l’on obtenait de lui, quand on lui adressait quelque question, étaient aussi ingénieuses que celle-là » (21)

Notes
1 Voyez sa biographie dans complément de l’Histoire des Beni-Zeïyan, par l’abbé Bargès, page 195 et suivantes. C’est le fils d’Abou Abdallah Mohammed ben Ahmed ech Cherif, dont la biographie se trouve à la page 182 du Bostan. Voyez la biographie de son frere Abderrahman à la page 139
2 Le titre complet de cet ouvrage est El-Djomal-el-kebir finnahou ( le grand sommaire grammatical). Il est mentionné par Hadji Khalfa (vol.II, p.625, n°4.197)
Abou’l-Qacim Abderrahman ben Ishaq ez-Zedjadjy, né à Nehawend, fut élevé et habita à Bagdad. Puis il se rendit à Damas où il enseigna les sciences. Il mourut en redjeb 337 (ce mois a commencé le 4 janvier 949) ou 339 (ce mois a commencé le 14 décembre 950) ; d’autres disent dans le mois de ramadhan 340 (ce mois a commencé le 31 janvier 952). Il y en a même qui prétendent qu’il mourut à Tibériade. Voyez sa biographie dans Ibn Khallikan, tome I, page 497
3 Abou Abdallah Mohammed ben Ali ben Haïyaty-el-Ghafiqy était très versé en grammaire et dans la lecture du coran. Il naquit l’an 716 de l’hégire (inc.26 mars 1316) et mourut à Fez en 788 (inc.2 février 1386) selon les uns, ou en 781 (inc. 19 avril 1379) selon d’autres. Voyez sa biographie dans Neil el-Ibtihadj, p.279, et dans Djedhouat el-Iqtibas, p.147
4 Ouvrage grammatical d’Ibn Malik. Voyez supra la note 65
5 Abou’l Abbès Ahmed ben Qacim ben Abderrahman El-Djodhamy, plus connu sous le nom d’El-Qabbab, mourut à Fez en 777 de l’hégire (inc.2 juin 1375). On lui doit plusieurs ouvrages entre autres, un commentaire sur le Qawaïd el-Islam, du cadi Ayyadh. Voyez sa biographie dans le Dibadj, page 57 ; dans neil el-Ibtihadj, page 52 et dans Djedhouat el-iqtibas, page 60. la bibliothèque d’Alger possède, sous le n°570, un ouvrage d’El Qabbab
6 Le cadi Abou Mohammed Abd-el-Wahhab ben Ali ben Nasr, né à Bagdad, était très versé dans la jurisprudence malékite, et composa plusieurs ouvrages sur les doctrines de cette secte. Il quitta sa ville natale et se fixa au Caire, où il mourut en 422 de l’hégire (inc.29 décembre 1030), âgé de 62 ans. Voyez sa biographie dans le Dibadj, page 170
7 Abou’l Abbès Ahmed ben Mohammed El-Khazradjy, plus connu sous le nom d’Ibn Ech-Chemma, né à Marrakech, se fixa à Fez où il enseigna les sciences. Il eut pour professeurs : l’imam Ibn El-Benna le mathématicien, et Ibn El-Khatib El-Qocentiny et Ibn El-Ahmar. Voyez sa Cet ouvrage est mentionné par Hadji Khalfa (tomeI, p.376, n°1,042)
8 biographie dans Neïl el-ibtihadj, p.54
9 « Abou’Ali el-Hoséïn Ibn Sina (Avicenne) était le fils u gouverneur d’une petite ville prés de Bokhara ; né en août 980 de J-C, il étudia à la fois la philosophie et la médecine dans le chef lieu de la province. A peine âgé de dix-sept ans, une cure merveilleuse qu’il fit au prince Sassanide Nouh, fils de Mançour, lui ouvrit l’accès du palais. A vingt-deux ans, ayant perdu son père, il se rendit auprès du roi du Kharizm (Khiva)’Ali ben Mançour, voyagea dans le Khorasan et dans le Djorjân, où il resta quelque temps comme professeur et composa son chef d’œuvre médical, le Qânoûn fi-tibb (canon de la médecine). Plus tard, il se rendit à Réï et à Kazvin, arriva à Hamadan, où il devint ministre du prince Bouïde Chems-eddaula, puis dut résigner ses fonctions sous l’influence du parti militaire ; sous le fils et successeur de ce prince, Tadj-Eddaula, il fut accusé de haute trahison et enfermé dans une forteresse dont il put s’échapper au bout de quelque temps et se réfugier à Ispahan, auprès d’Alaeddaula Abou Dja’far Ibn Dochmanziyar. Epuisé par un travail excessif et par la débauche, il mourut dans le cours d’une maladie contractée pendant une campagne contre Hamadan en 1037
« Ses ouvrages embrassent tout le domaine des sciences cultivées dans l’orient à cette époque. En matière théologique, il a écrit des risâla ou opuscules sur différentes sourates du Koran, sur le jugement dernier, sur les miracles, les songes, la magie et les talismans ; mais la philosophie fut son domaine principal. Le chifa est un traité de logique, de physique, de mathématique et d’astronomie ; accusé de s’y être montré de la doctrine du koran, il écrivit à son élève préféré Obaïd-Allah de Djôzdjan une lettre pour s’en disculper ; l’Ichârât wet-tanbihat, manuel de logique, a été publié et traduit, sous le titre de livre des théorèmes et des avertissements, par M.J.Forget, à Leyde. L’Oyoun el-hikma (sources de sagesse) est consacrée à la logique, à la physique et à la théologie. Son Hayy ben Yaqzhan, traité mystique, a été traduit par Mehren. M. le baron Carra de Vaux a publié, traduit et commenté son ode sur l’âme. Sa khotbat el-gharrâ (sermon brillant) a été éditée par Golius. L’opuscule des oiseaux (risâlet-et-taïr) est une parabole mystique sur les oiseaux prisonniers. Une réfutation de l’astrologie montre comment le grand médecin s’est dégagé des plus tenace des préjugés de son temps, qui est encore loin d’avoir disparu de l’orient de nos jours. Son poème didactique sur la logique, en deux cent quatre-vingt-dix vers, a été publié par Schmoelders
« Dans le domaine des sciences physiques et naturelles, en dehors d’une dizaine d’opuscules sur l’astronomie et la physique, nous trouvons le code de la médecine, le fameux Qânoûn, si souvent commenté, et des poésies didactiques, telles que la Manzhoûma ou poésie sur la médecine, en mille trois cent seize vers, et une autre sur l’anatomie » (Cl. Huart, Littérature arabe, p.283 et suiv)
Voyez la biographie d’Ibn Sina dans Ibn Khallikan, tome I, p.271
10 Voyez la biographie de Hadji Khalfa, tome I, p.300, n°743
11 Le titre complet de cet ouvrage est Chafa el’-alil fi’l-qias oua’t-ta’lil (la guériqon du malade ou traité du raisonnement et de l’indication des causes). Voyez Hadji Khalfa, tome IV, p.54, n°7,604
12 Idah fi’n-nahou, par Abou ali Hacen ben Ahmed El-Faricy, mort en 377 de l’hégire (inc.3 mai 987). Voyez Hadji Khalfa, tome I, p.511, n°1,564
« Abou’Ali el-Hassan ben Ahmed el-Fârist, né à Fasâ en 901, vint étudier à Bagdad à l’âge de dix-huit ans, se rendit à la cour de Sétif-Eddaula à Alep, en 952, et du Bouïde ‘Abod-Eddaula à Chiraz, auquel il dédia son Kitab el-Idâh (livre de l’explication grammaticale), et son Takmila (complément). De retour à Bagdad, il y mourut en 987 » (Cl. Huart, Littérature arabe, p.149)
Voyez la biographie d’El Fericy dans Ibn Khallikan, tome I, p.232
13 Abou Mansour Mohammed ben Mohammed ben Mohammed ben Sa’d ben Abdallah El-Baraouy était un jurisconsulte de la secte chaféite. On lui doit un traité de dialectique très estimé, qu’il a intitulé El-Moqtarih fi’l mostalih. Cet ouvrage a été commenté par Taqy eddin Abou’l-Fath Modhaffir ben Abdallah El-Misry, plus connu sous le nom d’El-Moqtarib, parce qu’il savait cet ouvrage par cœur. El-Baraouy se rendit à Bagdad en 567 de l’hégire (inc.4 septembre 1171) et fut nommé professeur à la Medersa El-Haïya, qui se trouve prés de la Medersa En-Nidhamiya. Il naquit à Thous, le mardi 15 dhou’l-qa’da (4 janvier 1124) et mourut à Bagdad, le jeudi 16 ramadhan 567 (9 août 1172)
Voyez sa biographie dans Ibn Khallikan, tome II, p.251
14 Siradj-eddin Abou’t-Thana Mahmoud ben Abou Bekr El-Ourmaouy, qui mourut l’an 682 de l’hégire (inc. 1er avril 1283), est aussi l’auteur d’Acilat el-Qadhi, qui est une introduction pour les juges et d’un Telkhis ou scollies sur les Arba’in de Fakhr-eddin Er-Razy
Le Matali el-Anouar est mentionné par Hadji Khalfa (tome V, p.595, n°12, 233)
15 Abou Bekr et abou Abdallah Mohammed ben Ishaq ben Yaçar ben Djebbar El-Madany (de Médine) El-Motalliby, auteur d’El maghazi oua’s-siar (les conquêtes de la vie du prophète), mourut à Bagdad l’an 150 (inc.6 février 767) ou 154 de l’hégire (inc.24 décembre 770). L’original d’El-maghazi oua’s-siar est aujourd’hui perdu, mais nous en avons conservé une grande partie dans la compilation d’Ibn Hicham (Abd-el-Malik el-Himyary El-Basry, mort en 834 de J-C, au vieux-Caire), Sirat er-Raçoul (biographie du prophete), publiée par Wustenfeld et traduite en allemand par G.Weil.
Hadji Khalfa (tome III, p.639, n°7, 320) mentionne un ouvrage intitulé Siar-en-Naby (la vie du prophète), dont l’auteur : Abou ‘Amr Salih Ibn Ishq El-Djormy En-Nahouy (le grammairien), est mort l’an 225 de l’hégire (inc.12 novembre 839)
Voyez la biographie d’Abou Bekr Mohammed ben Ishaq ben Yaçar dans Ibn Khallikan, tome II, p.282
16 Le cadi Abou’l-Fadhl Ayyadh ben Mouça, dont le nom est resté fameux, naquit au milieu de Cha’ban 476 de l’hégire (ce mois a commencé le 14 décembre 1083), étudia à Cordoue et fut nommé cadi à Ceuta, sa ville natale, à la défense de laquelle il prit une part glorieuse lorsqu’elle fut attaquée par l’émir Abd-el-Moumen. Ibn Khaldoun le cite avec éloges à cette occasion (histoire des berbères, tome II, p.176)
En 1137 de J-C, il passa en la même qualité à Grenade, puis retourna à Marrakech, où il mourut le jeudi 9 Djoumada II de l’an 544 (14 octobre 1149). Il fut inhumé dans cette ville, le vendredi, à Bab-Ilan, à la mosquée neuve
On lui doit un certain nombre d’ouvrages, entre autres :
Akhbar el-Qortobiyin, qui est une histoire de Cordoue
Azhar er-riadh (les fleurs des prairies), qui est un livre de dévotion
Ech-Chafa fi t’arif hoqouq el-Mostafa, qui traite des prérogatives de Mahomet ; il a été imprimé au Caire et commenté par Ech-Chemny et par Chihab-eddin El-Khafadjy
Machariq el-anouar (les levers des lumières), sur les traditions authentiques et l’explication des expressions obscures qui s’y rencontrent
El-Ilma, théorie de la tradition, de ses sources et de ses principes
El-Ilam fi hodoud el-Ahkam, définitions des préceptes du coran
Tertib el-modhakara, sur les noms propres du rite de Malik
Ikmal el-ma’alim fi charh Moslim, complément du traité intitulé El-Ma’alim, ou commentaire de Sahih de Moslim
Adjouibat’adjiza ‘an el-açilat el-mokhbera, réponses péremptoires aux questions annoncées
Voyez la biographie du cadi Ayyadh dans Ibn Khallikan, tome II, p.116 ; dans le Dibadj, p.177 ; dans Djedhouat el Iqtibas, p.277 ; dans Ibn Bachkoual (Es-Sila), p.446 ; dans Dhabby, p.425 ; et dans le manuscrit n°1,377, ancien fonds de la bibliothèque nationale (2106 du catalogue imprimé). Cf. chronique des Almohades et des Hafcides, p.10 de la traduction de M.Fagnan
17 Abou’l-Qacim et Abou Mohammed Abdallah ben Youçof ben Ridhouan en-Nedjary, originaire de Malaga, quitta son pays natal et alla se fixer à Fez, où il fut nommé secrétaire du sultan Abou’l Hacen le mérinide. Après le désastre de Kairouan, il retourna en Espagne ; mais plus tard, le sultan Abou ‘Inan, fils d’Abou’l-Hacen, le prit à son service. On lui doit plusieurs pièces de vers. Il mourut à Anfa et fut inhumé dans le cimetière d’El-Hadjj Salih, l’an 733 de l’hégire (inc.15 juillet 1371). Voyez sa biographie dans Djedhouat el-iqtibas, page 246 ; Cf. Ibn Batouta, tome I, p.281
18 Le sultan mérinide Abd-el-Aziz, fils d’Abou’l Hacen régna de novembre 1366 au 23 octobre 1372
19 Janvier 1359
20 Abou Bekr Mohammed ben Mohammed ben Mohammed ben Mohammed ben ‘Acim El-Andaloucy, originaire de Grenade et cadi de la communauté de cette ville, est l’auteur de Tohfat el-hokkam fi noket el-‘oqoud oua’l ahkam (cadeau offert aux juges, ou traité des minuties à observer dans les actes authentiques et les jugements), qui est un manuel de jurisprudence en vers ; il a été traduit par MM. Houdas et Martel. Ibn ‘Acim naquit le jeudi 12 Djomada 1er 760 (14 mars 1359) et mourut le jeudi 11 Chawal 829 (17 août 1426)
Voyez sa biographie dans Neïl el-ibtihadj, p.299
21 Cette notice biographique est extraite de Neil el-ibtihadj, p.126


salam
fadwa maroni - tilmida - tetouan, Maroc

26/11/2010 - 8664

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