Alger - Aïssat Sadek


Biographie Aissat Sadek
Né en 1953 à Alger, Sadek a consacré toute sa vie à l’art et à l’écriture. C’était un poète, un homme de talent et de cœur qui rêvait d’amour et de paix dans un monde tronqué. Le poète, c’est aussi cette folie d’aimer l’autre :

«La folie, c’est la pensée des autres, les gens normaux. Je demeure un être social et donne à tous l’impression réconfortante de faire partie d’un monde où l’on assigne une place à chacun. Dans ma tête seulement, je suis libre. Et c’est là que je suis marginal et sauvage. C’est là que je suis seul.»
Cet ancien journaliste d’Algérie Actualité a animé une chronique qui paraissait chaque jeudi dans le journal Le Matin "Cafémort" , mais il était surtout connu pour ses romans l’Année des chiens et la Cité du précipice, parus chez Anne Carrière, et un essai : Algérie, une guerre à la société et Je fais comme fait dans la mer le nageur édité aux éditions Barzakh.
Dans ses écrits, il accordait une attention particulière au style et à l’esthétique, en leur donnant le ton et la mesure. Écriture fouillée aux accents poétiques qui conte la douleur de l’être, l’exil et le désarroi dans ce monde fait pour les brutes.
Sadek Aïssat avait encore beaucoup de choses à donner à la littérature en particulier et à l’art en général. Dans son exil, il décrit les paumés et les êtres marginalisés. «Lui ne tire pas plus vite que les maux, il y revient pour panser les plaies des mots.

Ses œuvres sont une méditation où se mêlent l’amour, la détresse et la mélancolie, et ses personnages, qu’il puise de la banlieue parisienne, sont souvent arrachés à leur terre… Il écrivait pour les humbles.

En éditant ses deux premiers romans aux éditions Anne Carrière en 1996 L’année des chiens et La Cité du précipice en 1998. Depuis, il n’a pas cessé de porter une contribution de qualité à la littérature algérienne, se faisant distinguer surtout par une écriture fouillée. Timide et très réservé, pour lui, l’écriture était une sorte de pulsion, il disait à ce propos : “Je suis parti en France en 1991, à la veille des évènements tragiques. Plus tard, je ressentais les répliques du "séisme" qui frappait le pays, et c’est là qu’a commencé mon expérience d’écriture.” Cette expérience n’était pas nouvelle pour Sadek Aïssat qui avait déjà les matériaux nécessaires, vu qu’il était journaliste . Mais c’est vrai que l’écriture romancée est une autre étape et la plume de Sadek Aïssat fut une révélation, une écriture universelle, essentiellement faite d’images, qui s’apparente sans équivoque aux écrivains précurseurs tels que Kateb Yacine.
Il nous livre dans ses romans une longue et profonde méditation sur la douleur de l’exil, les vicissitudes de la mémoire et surtout la nécessité de l’écriture. Et à propos, il s’est investi, dira-t-il, dans l’écriture parce qu’il avait “le sentiment que l’Algérie est une ogresse qui avalait les Algériens”. Dans son dernier et troisième roman Je fais comme le nageur dans la mer, paru aux éditions Barzakh 2002, puis réédité récemment aux éditions de L’Aube, Sadek Aïssat, qui a emprunté son titre à un couplet d’une q’sida chaâbi chantée par El Hadj M’hamed El Anka qu’il affectionna aux côtés de Amar Ezzahi, dira au sujet de ce roman “n’avoir pas voulu écrire sur l’Algérie dans Le Nageur parce que, d’une part, l’Algérie et ses évènements étaient devenus presque un fonds de commerce et, d’autre part, c’était trop douloureux de porter ce pays comme une tortue porte sa maison sur le dos”. En refusant de parler de l’Algérie, car finalement il voulait non pas couper avec elle mais panser ses blessures, alors il s’est ouvert sur l’univers de l’exil, dans une description minutieuse et hypersensible de la banlieue parisienne, des foyers Sonacotra, des immigrés paumés et déchirés. Ce qui est frappant, c’est que dans cette coupure, Sadek Aïssat va inconsciemment, peut-être, choisir comme initiales de son personnage principal deux lettres révélatrices D. Z. (pour El-Djazaïr), se liant en définitive à ce pays qu’il aimait tant mais qu’il voulait tout aussi fuir



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