Algérie

Biocarburant: Le projet Nakhoil tombe à l'eau



Le projet Nakhoil pour la fabrication de carburant, le bioéthanol, à partir de palmiers dattiers, ne risque pas de voir le jour en Algérie. Selon le président directeur général de la société Oasis Ltd, qui a mis au point le bioéthanol comme alternative aux carburants fossiles, le projet Nakhoil est irréalisable pour ce qui concerne l'Algérie. Les raisons avancées par le PDG de Oasis Ltd, M. Brahim Zitouni, sur cet arrêt sont liées à une opposition du ministère de l'Energie. Dans un communiqué rendu public, le premier responsable de Oasis Ltd affirme «qu'après avoir donné son accord de principe, le ministère de l'Energie s'est rétracté sans aucune explication». « Je ne saurais vous expliquer les raisons de cette opposition», dira-t-il, «mais ce que je peux vous assurer, c'est que le ministère nous a signifié son refus de coopérer à travers un courrier».

Selon M. Zitouni, «pour ce qui concerne l'Algérie, la faute est donc ailleurs et ne réside pas à notre niveau car, pour notre part, nous avons tout essayé, y compris adresser notre projet à la Présidence de la République». Pour notre pays qui produit 300.000 tonnes de dattes par an, la société Oasis Ltd a voulu exploiter la quantité de dattes non commercialisée, à savoir 150.000 tonnes qui servent d'aliment pour le bétail, pour la fabrication du bioéthanol. Sur l'utilité de ce biocarburant, le PDG a expliqué que «le bioéthanol à usage de carburant à partir des palmiers dattiers, le Nakhoil, est une extraordinaire opportunité pour l'Algérie et le monde arabe pour bâtir une très forte agriculture sur le modèle des espaces oasiens en expansion mais entrepris d'une façon moderne. Le bioéthanol répondra aux besoins de carburants propres dans un environnement semi-aride et permettra de lutter efficacement, c'est-à-dire à moindres frais, contre la désertification de zones entières, tout en assurant notre sécurité alimentaire».

Pour la société, ce nouveau carburant représente «un bouclier contre la mondialisation dans un contexte où les souverainetés nationales sont largement menacées par la course vitale à l'accaparement des énergies fossiles au profit des centres de la globalisation».

Selon la même source, l'ensemble des constructeurs automobiles garantissent une utilisation à hauteur de 10% de bioéthanol dans les carburants, et cela sans aucun dommage pour les moteurs. Mieux, le bioéthanol permet, fait remarquer le PDG, de lubrifier les moteurs et nettoie les réservoirs.

Il estime que «les difficultés liées à la réalisation du projet sont essentiellement relatives à la volonté politique. Le monde arabe doit faire sa révolution copernicienne et considérer que le développement ne se réduit pas à la construction de raffineries et de gazoducs». «Une économie basée sur le bioéthanol à usage de carburant à partir des palmeraies», indique M. Zitouni, «comprend le secteur de l'amont agricole et la distribution agroalimentaire créera 20 fois plus d'emplois pour tout dollar investi que le secteur des hydrocarbures ! Aux politiques de cerner les priorités qu'ils souhaitent pour leur peuple ou pour eux-mêmes».

Enfin, le PDG d'Oasis Ltd conclut que «l'après-pétrole ne se construit pas le jour où il n'y a plus de pétrole. L'après-pétrole, c'est maintenant. L'après-pétrole, c'est d'abord la rupture avec la mentalité rentière et se retrousser les manches».




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