Algérie

Bilan et mesures de prévention en débat



Le dossier des intempéries qui ont touché la wilaya de Annaba était au menu de la réunion regroupant les principaux responsables d'entreprises et institutions qui ont eu à intervenir sur le terrain.Il y avait de quoi au regard des fortes intempéries ayant duré trois jours (du 24 au 26 janvier 2019). Elles sont à l'origine de sinistres. Tels les décès de trois personnes dont un étudiant palestinien électrocuté, un père de famille et une personne âgée de 70 ans, victime du froid.
Au plan matériel, l'on a noté notamment 312 habitations emportées par les eaux dont les familles sinistrées ont été hébergées dans deux mosquées à Sidi Salem, l'immersion de cités d'habitation, de 22 établissements scolaires, de centaines d'hectares, de dizaines de têtes de bétail à travers plusieurs communes dont le chef-lieu de wilaya. C'est ce qu'a révélé le directeur des ressources en eau (DRE) d'Annaba, Abdenour Aït Mansour. Il était intervenu lors d'une rencontre-bilan organisée ce dernier jeudi en son siège.
Y ont participé, outre les cadres de son secteur, plusieurs de ses homologues de différents secteurs d'intervention. Y a aussi participé au titre de principal intervenant à l'origine de nombreuses opérations de secours à destination des familles sinistrées, le directeur de la Protection civile, le lieutenant-colonel Benzidane Karim, le directeur de l'éducation, Ahmed Ayachi, le directeur régional de l'ONA, Gasmi, le directeur de l'environnement, Omar Khabbeche et le DUAC, Mohsen. A ce niveau, bien que des divergences soient apparues, l'unanimité s'est dégagée quant à la situation exceptionnelle du sinistre.
Pour le DRE, les fortes pluies ayant atteint 140 mm en 3 jours, l'équivalent de près de deux mois, ajoutées aux vents violents d'une vitesse de 90km/h ont mis les institutions dans l'obligation de faire appel à toutes les bonnes volontés en mesure de répondre avec efficacité à la situation durant les premières heures qui ont suivi le deluge. Il a été mis en relief les activités de la cellule de suivi sous tutelle du wali, Toufik Mezhoud. Celle-ci s'est investie dans une lutte acharnée contre cette catastrophe naturelle.
La main dans la main, entreprises publiques et privées n'ont pas hésité à s'impliquer avec leurs moyens humain et matériel dans un geste de solidarité dont seul l'Algérien a le secret. Ce qu'explique le lieutenant colonel Benzidane lorsqu'il affirme que : «Ces pluies diluviennes sont un fait naturel que l'on ne peut prévoir. La surprise passée, les interventions ont été à la mesure des attentes. Malheureusement, il y a eu mort d'hommes. Nous avons également effectué plusieurs opérations d'évacuation de familles sinistrées. Certaines résidaient en des lieux où l'eau a atteint plus de 2 mètres de hauteur. Il y a aussi l'implication de l'homme ne respectant pas son environnement. Et pour cause, nous enregistrons des dépôts de gravats, restes de chantiers jetés dans la nature, et de déchets un peu partout.» pour le Duac, la question du respect des cahiers de charge, des règlements et lois précis relatifs aux constructions et l'émergence de bidonvilles proches des sources d'écoulement des eaux pluviales ou bien les retenues d'eau sont pour beaucoup dans le débordement des eaux de leur lit.
Abordant la question des 22 établissements scolaires des trois paliers submergés par les eaux sous près de 2 mètres de hauteur, le directeur du secteur a révélé que «l'intervention rapide des bénévoles dont les parents d'élèves, les membres du corps éducatif, les directions concernées et des entreprises a permis de limiter les dégâts qui se sont heureusement produits en fin de semaine ? Les élèves étant chez eux ?. Ainsi grâce aux efforts conjugués de tous, on a limité les dégâts pour permettre aux élèves de 18 établissements de reprendre leurs cours rapidement. Les quatre autres dont le lycée de la cité Atoui à El Hadjar gravement atteint par les eaux boueuses, pourraient reprendre dès dimanche prochain».
Outre la mise en place d'une cellule de veille chargée de suivre au jour le jour les travaux de remise en état des routes, des conduites d'évacuation des eaux, de la prise en charge des familles sinistrées et autres missions liées à la protection de l'environnement, il est prévu d'autres actions. Celle de l'étude de curage des oueds comme celui de Bedjima, et des autres cours d'eau. Si ces inondations, ont créé des situations déplorables pour les habitants et l'environnement, elles sont toutefois porteuses d'espoir principalement pour les travailleurs de l'entreprise des Grands travaux hydrauliques (GTH) n'ayant pas perçu leurs salaires depuis 4 mois. A ces derniers, le DRE a annoncé outre la disponibilité d'une enveloppe financière de plus de 40 milliards de centimes, un plan de charges conséquent étalé sur plusieurs années leur est destiné.
Le projet de construction d'un barrage écréteur d'une capacité initiale de 500 000 m3, porté à 700 000 m3, est prévu pour être lancé incessamment à Bougantas, site au piémont de l'Edough, à vocation de protection de la partie sud-ouest de la ville; celle qui a le plus souffert lors de des dernières aléas climatiques. Ce barrage servira, par ailleurs, comme lieu de détente et loisirs aux familles, selon la responsable chargée du suivi de sa réalisation.
A. Bouacha


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