Bilan du secteur de l'agriculture Une évolution et des insuffisances

Les travaux de la réunion des cadres du secteur de l'agriculture commencent aujourd'hui au siège du ministère. Cette rencontre se veut une évaluation trimestrielle des contrats de performance pour le renouveau agricole. Cette 13e session indiquera, si l'on tient compte des récentes statistiques émanant des présidents des conseils interprofessionnels, la remarquable évolution enregistrée par les diverses filières.
Les insuffisances et autres contre-performances seront également abordées. L'intérêt sera certainement accordé aux produits phare du secteur. Le légume qui a défrayé la chronique reste le fameux tubercule. Le ministère de l'Agriculture enregistre une nette amélioration de la production de la pomme de terre. Les prévisions d'ici à la fin de l'exercice 2012 confortent ce constat, d'autant plus qu'il est attendu que les quantités à produire avoisineraient les 4 millions de tonnes. Rachid Benaïssa n'a pas oublié, toutefois, la période difficile de crise vécue récemment par la filière. 'Il y a eu des débats, mais il faut tirer les leçons de cette période", avoue-t-il.
Les producteurs soulèvent, cependant, un manque de technicité, un problème de disponibilité des financements et une saturation des chambres froides pour le stockage de leur production. Face à ces problèmes, la société Proda se porte garante de l'achat de la production des agriculteurs. Dans le registre des céréales, la production se situerait, d'ici à la fin de l'exercice 2012, entre 56 et 58 millions de quintaux (qx). Chaque année, 3,3 millions d'hectares sont réservés à la production des céréales, soit 70% de la surface agricole utile (SAU). Ce qui contribue à la création de 100 000 postes d'emploi permanents annuellement. Ces statistiques avancées par le directeur général de l'Office interprofessionnel des céréales (Oaic), Nordine Kehal, cachent mal, néanmoins, la triste réalité. 60% des besoins nationaux en blés sont importés pour un montant de 5 milliards de dollars, pour ne citer que l'exercice 2010.
Un rendement à environ 17 qx/ha en moyenne en Algérie reste encore faible devant celui de l'Union européenne (UE) qui dépasse les 70 qx/ha. À l'instar des autres filières, la tomate poursuit sa mue et se transforme en un créneau des plus en vue dans le secteur agricole. Sa valeur globale à travers les marchés est évaluée à 52 milliards de dinars. Plus de 30 000 personnes y sont employées. La production de la tomate industrielle attendue pour l'année 2012 avoisinerait les 8,2 millions de quintaux (qx).
Pour la tomate maraîchère, il est attendu une production de 7 millions de quintaux. Les mécanismes qui régissent le marché ne sont pas encore maîtrisés, relève-t-on, lors de la réunion du conseil tenue hier au siège du ministère. Confrontée, il y a des décennies, à une désorganisation avérée, la filière avicole commence progressivement à se structurer. La création d'organes, tels que le Conseil interprofessionnel avicole, apporte des résultats satisfaisants. Cela peut se mesurer à travers l'augmentation significative de la production et, par là même occasion, celle de la consommation. Plus de 600 000 tonnes de viandes blanches ont été produites.
Ce qui a fait augmenter, par conséquent, la consommation à 17 kg/habitant/an, prévue pour 2012 alors qu'elle avait atteint 14 kg en 2011. La filière lait n'est pas en reste, d'autant que la campagne 2010-2011 dépasse les 2,92 milliards de litres alors que l'objectif annuel était fixé à 2,73 milliards de litres. Le résultat qui a suscité d'ailleurs la satisfaction du ministre. La collecte du lait cru est évaluée à 572 millions de litres. Plus de 147 000 tonnes de poudre ont été distribuées dont 67 000 tonnes seulement pour les unités publiques.
Cette action a permis une production de 1,4 milliard de litres en 2011 pour une valeur de 11 milliards de dinars. Le reste, soit 80 000 tonnes, a été attribué au secteur privé. Il faut noter que la production agricole nationale a enregistré une croissance de 10,6% en volume en 2011 contre 6% durant l'exercice précédent. Sa valeur est établie à 1 630 milliards de dinars, en progression de près de 9%.
B K