Algérie

Bilan de la charte pour la paix et la réconciliation



Guéguerre des services ou simple report calendaire ? Le retard mis dans la divulgation du bilan de la charte pour la paix et la réconciliation n’est-il imputable qu’au président Bouteflika? Si c’est le cas, pourquoi alors refuse-t-il de le dévoiler? Craindrait-il des retombées négatives ou joue-t-il tout simplement la carte de la prudence? Selon certaines sources, le président Bouteflika n’aurait pas l’intention de communiquer, pour le moment, le bilan chiffré de cette opération en l’absence de données fiables et sûres. Les raisons sont motivées, ajoutent nos sources, par le fait que les services de sécurité, tous corps confondus, n’arrivent pas à s’entendre réellement sur le nombre exact de repentis, mais aussi et surtout parce que chaque corps de sécurité veut en tirer un maximum de profit au détriment de l’autre. Cette guéguerre des services de sécurité a fait momentanément reporter la divulgation des chiffres. Initialement, c’est le Chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, qui devait coordonner entre les différentes parties en charge du dossier et avait même tenu différentes rencontres au siège de la chefferie du gouvernement pour en évaluer les résultats définitifs. Or, depuis, c’est le silence radio. Est-ce à dire que ce dossier lui a été retiré? Mystère et boule de gomme. C’est au contraire son ministre de l’Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni, qui est intervenu dernièrement pour communiquer le nombre de terroristes tués ou mis hors d’état de nuire qui s’élève, selon lui, à 800 personnes. Il faut s’attendre à d’autres révélations pour les jours à venir. Les informations partielles et fragmentées seront ainsi divulguées à chaque fois que l’occasion se présente pour chaque corps de sécurité et aboutir enfin au bilan définitif qui ne sera connu toutefois, qu’une fois les informations à divulguer autorisées par la présidence. Cette méthode, choisie (?), a le mérite de donner à chaque partie sa place dans l’échiquier, ce qui n’est pas pour déplaire au président Bouteflika qui pourra pour ainsi dire dégager sa responsabilité dans le retard enregistré. La période de mise en œuvre de cette charte a permis, rappelons-le, à quelque 2.200 prisonniers de bénéficier des mesures de clémence contenues dans le texte et à 300 autres terroristes de quitter les maquis. Le président Bouteflika, qui était pressé par la classe politique, notamment par le FLN et le MSP, à trancher sur la question de la prolongation du délai, initialement fixé au 31 août dernier, n’a pas répondu positivement aux attentes de sa majorité présidentielle. Il faut dire que cette insistance de la part des deux partis a coïncidé bizarrement avec une recrudescence de la violence terroriste qui a secoué littéralement le pays ces trois derniers mois. Ces derniers jours, les groupes armés du GSPC ont redoublé d’activité en commettant presque quotidiennement des attentats meurtriers notamment contre des militaires, des policiers et des gendarmes. Le double attentat à la voiture piégée, qui a eu lieu la semaine dernière à Reghaïa et Dergana, deux localités proches de la capitale, contre des commissariats de police, répond, peut-être, à cette logique politique: pousser le président Bouteflika a faire plus de concessions aux tenants de cette thèse. Selon un décompte non officiel, effectué à partir des informations publiées par la presse nationale, près de 300 terroristes islamistes à travers le territoire national ont déposé les armes depuis le 29 septembre 2005, date du référendum sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale. A l’heure actuelle, il y a eu environ 2.500 islamistes libérés depuis le début de la mise en œuvre de la charte. Le ministère de la Justice avait avancé le chiffre de 2.200 prisonniers concernés par cette mesure de grâce.


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