Edward Snowden se terre aujourd'hui à Hong Kong. C'est la fin pour lui. Son crime : avoir dénoncé les grandes oreilles américaines à l'écoute de ce qui se dit au téléphone et sur internet dans le monde entier. L'ancien technicien à la barbouzerie en chef de son pays qu'est la CIA, passé au service de l'US National Security Agency, la maison mère de toutes les flibusteries américaines, a copié des masses de documents secret-défense, véritables revers de la médaille de tous les mythes et fantasmes de l'Amérique. Son action lui a valu des réactions diverses. Pour les uns : un traître. Pour d'autres, un héros pour avoir mis à nu le vrai visage de l'impérialisme américain. Pour sa défense, Snowden dit avoir été "horrifying" par Barack Obama en qui il avait cru. Le premier président noir des Etats-Unis, selon lui, poursuit la politique initiée jadis sous le mandat de George W. Bush, un néoconservateur pur jus. L'ex-technicien informatique a découvert que des millions de personnes à travers le monde sont espionnées, grâce à une technologie ultraperfectionnée et extrêmement puissante, utilisée sur les serveurs de neuf firmes, dont Facebook, Google, Microsoft et Yahoo. Les communications passant par ces neuf "grands" sont surveillées en vertu d'un programme baptisé Prism, en vigueur depuis 2007, sur une décision de George W. et maintenue par son successeur à la Maison-Blanche. Le quotidien britannique The Guardian qui, avec le Washington Post, a rendu public le pot aux roses, avait révélé la semaine dernière qu'un tribunal américain avait secrètement ordonné à la compagnie de téléphone Verizon de remettre à la principale Maison Barbouze du pays les métadonnées de millions de communications téléphoniques. En violation du secret des conversations ou des messages, protégée par le 4e amendement de la Constitution. Le chef des services de renseignements US, James Clapper, a qualifié les fuites de "dévastatrices", car "elles touchent, a-t-il précisé, à la sécurité" des Etats-Unis. Il a ajouté que pour réunir les informations grâce à Prism, l'accord préalable du Foreign Intelligence Surveillance Act Court (FISA) avait été nécessaire. Peut-être qu'il s'agirait là d'une incursion mineure dans la vie privée des personnes, a reconnu à contrec'ur Barack Obama, mais elle est nécessaire pour nous prémunir contre toute attaque terroriste. Le locataire de la Maison-Blanche pense échapper à la bourrasque médiatique et aux interrogations de l'opinion américaine, en ouvrant le vieux débat : où s'arrêtent les nécessités de la protection du citoyen, devoir premier d'un Etat qui se respecte et respecte ses sujets, et où commencent les impératifs de l'intimité de ceux-ci. Pour autant, le débat sur le rôle de la NSA fait actuellement l'objet d'une vive contestation, l'agence ayant vu ses prérogatives exagérément étendues, selon certains de ses détracteurs, depuis les attentats du 11 septembre 2001. La phobie même justifiée des attentats terroristes, la guerre erratique contre le terrorisme mondial, les assassinats ciblés, l'usage abusif des drones, tout cela est sur la table aujourd'hui. Eh oui ! Grâce à la toile et au mobile, Big Brother écoute sans notre avis ni le respect de notre intimité.
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Posté Le : 12/06/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Djamel Bouatta
Source : www.liberte-algerie.com