Panique - «Si cette boulangerie industrielle pratique des prix moindres, ce sera la catastrophe pour l'artisan boulanger».Aquelques semaines du lancement de la première boulangerie industrielle, en Algérie, qui devrait voir le jour en février, rien ne va plus du côté des artisans boulangers...Ces derniers professionnels comptent bien préparer une parade à l'issue de leur conseil national qui devrait se tenir au courant de la semaine prochaine. Un grand nombre parmi eux craint, en effet, de devoir mettre la clé sous le paillasson devant ce mastodonte industriel privé qui risque de leur faire de l'ombre. «Si la boulangerie industrielle vend à moins de 10 DA la baguette ce sera une catastrophe pour les artisans boulangers», annonçait samedi le président de la Fédération nationale des boulangers (FNB), Youcef Kelafat, dans une intervention à la chaîne III de la radio nationale. Pour lui, «si cette usine décide d'ouvrir des dépôts de pain à travers le territoire national, cela voudra dire que c'est l'élimination des boulangers artisans indirectement», avant d'ajouter qu'«actuellement le boulanger algérien vend sa baguette à 10 DA à l'échelle nationale.Si cette boulangerie industrielle pratique des prix moindres, ce sera une catastrophe pour l'artisan boulanger». Il n'omettra toutefois pas d'appeler les boulangers à l'amélioration et à la diversification de la production en vue de faire face à la concurrence imposée par l'entrée en service de «cet empêcheur de tourner en rond». Il en est pourtant certains qui y voient «une nouvelle donne salutaire pour le produit phare de la table algérienne», et notamment parmi les consommateurs. «Il n'y a pas que le prix qui fait vendre», a tenu à nous préciser une mère de famille et chef d'entreprise.La concurrence rude, qui s'annonce, poussera, selon elle, «nos boulangers à proposer du pain de meilleure qualité, à base essentiellement de céréales au lieu de ce produit dopé aux améliorants et autres produits chimiques, fade et sans goût qu'on nous vend en guise de pain». «Le levier de qualité est aussi important que le levier coût. La concurrence ne se limite pas au prix». «D'autant que c'est cette logique du prix justement qui a amené beaucoup de nos boulangers à s'assurer des marges en exagérant dans l'utilisation de toutes sortes d'améliorants, souvent cancérigènes, au détriment de l'aspect nutritif du pain mais aussi du goût», explique-t-elle encore. Certains acteurs au fait du sujet affirment qu'«il faut relativiser le poids de cette nouvelle boulangerie vu qu'avec 150 tonnes de pains par jour (450 000 unités), elle ne couvrira que 1% de la demande nationale».
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Posté Le : 08/01/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Lyès S
Source : www.infosoir.com