Algérie

Bien mal acquis ne profite jamais



Les lanceurs d'alertes intensifient le harcèlement des dirigeants spoliateurs de leurs propres pays. Une offensive tous azimuts est lancée sur plusieurs fronts pour les démasquer et faire cesser leur impunité qui dure depuis des lustres. Ceux-là sont ceux qui ont transféré des fonds publics pour acquérir, pour eux et leurs familles, les plus beaux appartements et villas cossues ; ceux qui placent l'argent public détourné dans des sociétés off-shore des paradis fiscaux ; ceux qui le flambent dans les boutiques de mode, les joailleries de luxe des grandes avenues et dans les suites des grands palaces parisiens, londoniens et des autres capitales occidentales ; ceux qui organisent fréquemment des fêtes arrosées avec leurs courtisans dans leurs propriétés. Tous ces fraudeurs sont sur la sellette. Parmi eux, une dizaine de chefs d'Etats africains et leurs cours.Longtemps, ces dirigeants ont pu acheter le silence de la justice avec la dîme coloniale qu'ils versaient à leurs mentors occidentaux. Personne ne s'offusquait ni ne s'interrogeait de la provenance de cet argent. Ils étaient courtisés par les agents d'affaires, les politiques, le monde de la finance et les escrocs… Aujourd'hui, après les scandales qui sont venus les éclabousser, la lune de miel semble finie entre eux. On les évite comme des lépreux. Ils restent tétanisés dans leur tanière, motus et bouche cousue, en attendant leur tour qui ne tardera pas à venir. Les saisies des biens mal acquis se multiplient et se banalisent en Europe et plus particulièrement en France. Pour ces oligarques et autocrates, la lutte contre le crime financier retentit comme la fin de récréation. Des ONG (Transparency International, Sherpa, CCFD-Terre solidaire…) les traquent et déposent des plaintes contre eux, là où ils ont transféré les fonds publics ayant permis à ces chefs de clans ou à leurs entourages de se constituer d'importants patrimoines mobiliers et immobiliers puisque la justice des pays victimes de leur prédation est dans l'incapacité d'enquêter sur eux et de les poursuivre. De tous temps, les pays dirigés par les mafias politico-financières étaient et restent considérés comme des propriétés privées de ceux qui ne lâchent pas prise jusqu'à ce qu'ils soient écartés, déchus ou liquidés par la biologie, telle est la règle dans ces contrées de roitelets sans couronne. Leurs peuples sont leur reflet, ne sont pas plus vertueux qu'eux.Ils trichent et fraudent à leur manière, sont faussement résignés, sont râleurs et moqueurs jusqu'à feindre l'autodérision. Le concept de nation reste trop vague et pesant pour ces seigneurs.Alors, ils se replient et se réfugient dans le clan pour trouver la sécurité. Mais ils ne seront jamais sereins parce qu'ils sont persuadés qu'au fond d'eux-mêmes, ils ne sont que des saigneurs-suceurs et rusés-perfides sans aucune gloire. Peut-être aussi savent-ils que la triche revient toujours à son maître !




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