Les promesses d’éradiquer les centaines de baraques éparpillées sur toute la montagne de Rizi Amor I et II n’ont pas encore été tenues.
Située à la bordure de la Corniche de Annaba, entourée par des promotions immobilières et des villas où l’on cède le m² à plus de 300.000 DA, cette zone affiche un véritable paradoxe social.
D’un côté, l’on trouve des constructions précaires datant de l’époque coloniale qui, jusqu’à 2016, n’ont pas bénéficié des bienfaits de l’indépendance, et de l’autre côté des constructions des villas et des promotions immobilières, dont la symbiose peine à s’y installer.
Les constructions précaires comptent 400 familles, dont 85 d’entre elles seulement disposent d’actes de propriété. Les autres habitants espèrent avoir un logement social locatif sinon social participatif (LSP).
Sur place, l’on a constaté que ces quartiers sont dépourvus de voies d’accès. Le seul chemin qui y mène ressemble beaucoup plus à un sentier.
L’on craint l’hiver ici, notamment pour les écoliers qui pataugent dans la gadoue pour rejoindre l’école. La cité, sans éclairage public, sans réseau d’AEP et d’assainissement, est entourée d’ordures et d’eaux usées. Bref, les habitants dénoncent un cadre de vie plus que précaire au bord de la Corniche d’Annaba.
«Nos revendications sont connues auprès des services de la wilaya, la commune, l’hydraulique et l’ADE. Nos problèmes n’ont jamais été pris en charge», déclarent les résidents de ce bidonville.
Et si les habitants de Rizi Amor
II ont bénéficié en partie d’une alimentation en eau potable, ceux de Rizi Amor I doivent partager les 4 fontaines naturelles en place avec les animaux errants. Une situation qui perdure aggravée par la multiplication de nombre de baraques. Pour le chargé de communication de l’ADE, le problème d’AEP n’est pas du ressort exclusif de son entreprise.
«C’est la direction de l’hydraulique qui réalise le réseau d’assainissement et pas notre entreprise. Si les constructions sont érigées sur un terrain viabilisé de l’Agence foncière ou domaniale ou communale, ces dernières choisissent l’entreprise de réalisation et l’ADE n’assure que le suivi. Jusqu’à présent, nous n’avons rien reçu de leur part», a-t-il affirmé.
Contacté, Farid Merabet, P/APC d’Annaba s’explique sur cette situation: «Cette zone a fait l’objet dernièrement d’une visite du wali qui a décidé de dégager 30 milliards de centimes pour sa viabilisation. La plupart des constructions sont des propriétés privées. Auparavant, nous avons contacté l’ex- DTP pour viabiliser de cette zone, mais elle a refusé sans aucun motif valable. Pour les anciens résidents de Rizi Amor, ils sont pris en charge par l’Agence foncière, car une bonne partie des habitants sont installés sur son terrain. Actuellement, le problème de viabilisation est en voie de solution et sera pris en charge incessamment. Pour celui de l’environnement, l’APC va installer trois bennes à ordures à l’entrée. Quant au ramassage, il sera fera par des petites camionnettes eu égard au relief difficile de cette cité».
Pour rappel, les habitants de ce bidonville ont de tout temps revendiqué l’attribution d’un logement au même titre que ceux des autres bidonvilles dont la majorité est étrangère à la wilaya. Il s’agissait beaucoup plus de l’expression d’un désespoir depuis longtemps contenu et constamment alimenté par des promesses de recasement des autorités locales.
Leïla Azzouz
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Posté Le : 03/03/2016
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo (caricature): El Watan ; texte: Leïla Azzouz
Source : elwatan.com du dimanche 28 février 2016