Algérie

Bidonville ONAMA



L?espoir déchu A quelques enclabures de la route nationale qui mène au Khroub, le bidonville du 5e km (route de Batna), dit ONAMA est toujours là, et rien ne semble avoir changé en ces lieux durant les deux dernières années. Pis encore, la situation semble s?y être dégradée, et les trois cents familles qui le peuplent vivent toujours le même calvaire. L?absence de réseau d?évacuation des eaux usées, drainées comme par le passé à travers des petits canaux creusés au milieu des habitations, génère la plupart du temps des odeurs nauséabondes asphyxiantes, surtout en été. Là-bas, le seul moyen de se procurer de l?eau est d?en acheter auprès des marchands équipés de camions-citernes, et qui sillonnent souvent ce genre de quartiers défavorisés. Les habitants se procurent cette eau sans se poser trop de questions sur sa provenance et encore moins sur sa qualité. L?un d?eux nous dira : « Je ne peux me permettre le luxe de boire de l?eau minérale chaque jour, ni d?aller en chercher par mes propres moyens. Je me contente de celle des citernes ; déjà qu?elle coûte 70 DA les 200 litres ! Sachant qu?en moyenne une famille en consomme minimum 500 litres par semaine, je vous laisse faire le calcul du coût mensuel ». Même si l?électricité a été introduite en 2000, chacun disposant de son propre compteur, le gaz manque encore dans ces chaumières. L?hiver et la pluie sont devenus la hantise des habitants de ce bidonville, puisque chaque tempête provoque son lot de dégâts : toitures arrachées, murs fissurés, sans parler de l?oued Boulberaghet qui traverse ladite « cité » et qui fait des siennes à la moindre précipitation. Hafid Delimi, président de l?association du bidonville en question, nous dira que les dernières intempéries avaient détruit trois maisons, précisant que « les conditions de vie sont devenues insupportables, car on doit faire face à de multiples problèmes. Les cas d?allergie dans le quartier ont considérablement augmenté, surtout chez les enfants, devenus aussi la proie des rongeurs, d?ailleurs, récemment un gros rat a dévoré le pied d?un garçon de 4 ans, qui n?est pas le premier à avoir subi ça et sûrement pas le dernier. Sans oublier les cas d?intoxication dus à la qualité douteuse, mais aussi aux conditions de stockage de l?eau que nous consommons quotidiennement ». Les différentes requêtes introduites par l?association auprès des parties concernées sont restées sans lendemain, et les habitants se contentent de regarder venir et s?en aller, les différentes commissions de recensement, dont la dernière en date a achevé son travail il y a environ une semaine. A chaque fois, l?espoir renaît, mais jusqu?ici ça n?a jamais été la bonne, puisque les familles n?ont pas quitté leurs taudis. Alors à quand la fin de ce calvaire ?


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