Bidonville El Alia (Biskra) : Protestation des mal-logés

Revendiquant des lots de terrain et une aide financière de l'Etat pour y construire des habitations décentes, des dizaines d'habitants des taudis d'El Alia, au nord-est de la ville de Biskra, se sont rassemblés, hier matin, devant le siège de la mairie et ont bloqué la circulation routière sur l'avenue Emir Abdelkader, a-t-on constaté.Arborant des banderoles dénonçant le mépris et le manque de considération dont ils seraient victimes de la part des autorités locales, rappelant que leurs enfants souffrent du froid dans l'indifférence et qu'ils sont des citoyens comme les autres, les manifestants ont appelé à une intervention urgente du wali pour les aider à améliorer leurs conditions de vie et d'habitation. «Il y a eu une distribution de 8 000 lots de terrain, mais aucun d'entre nous ne figure sur les listes des bénéficiaires. Nous sommes de pauvres bougres sans revenus et subsistant d'expédients et de bricolages.
Nous voulons une aide pour construire des maisons aux normes minimales. Si nous ne sommes pas écoutés au niveau local, nous irons manifester à Alger», a clamé un quadragénaire habitant le bidonville d'El Alia «depuis toujours», affirme-t-il. Afin de faire entendre raison à ces mal-logés et prendre connaissance de leurs récriminations, Azzedine Slimani, président de l'APC de Biskra, a reçu leurs représentants.
L'édile a expliqué que le conseil municipal a lancé depuis 2016 un plan pour «Une ville sans bidonville», consistant à offrir des lots de terrain constructible sur les lieux mêmes des îlots d'habitation précaires identifiés à El Alia, Feliache, à la zone ouest et à Bir Zaâboub.
«Nous avons recensé les familles concernées par ce plan et missionné un bureau d'études afin d'urbaniser ces zones et de les doter de l'AEP, d'un réseau d'assainissement, de l'électricité et d'espaces verts pour ainsi recaser cette frange de la population. Les autorités locales, dont les élus, les représentants parlementaires et les cadres de l'administration sont avertis et sensibles aux difficultés de ces habitants de Biskra.
Pour le moment, nous leur offrons des lots de terrain pour de modiques sommes, mais la question des aides financières à leur dispenser dépend d'une décision des hautes instances du pays», a-t-il soutenu. En fin d'après-midi, les protestataires ont quitté les lieux sans grabuge, en promettant de très bientôt revenir à la charge au cas où leurs revendications ne seraient pas couronnées d'une réponse satisfaisante des pouvoirs publics, note-t-on.