Algérie - Patrimoine Culturel


A la veille de l’indépendance, il y avait plus de 550 bibliothèques municipales à travers le territoire. Dix années après, et dans le feu de la jeunesse qu’on a voulu mettre en osmose avec la « révolution », le nombre de ces établissements a baissé à 220 avant de chuter à une trentaine à la fin des années 1980, avait annoncé, il y a quelque temps, le directeur de la Bibliothèque nationale, Amine Zaoui. Une maigre « pitance » intellectuelle pour un pays dont 70% de la population a moins de 30 ans. Quant à Alger, il est sûr que le nombre de ces espaces culturels n’égale pas celui des collectivités locales : 57 communes. Si certains de nos édiles consacrent des « réduits », voire des taudis qui abritent l’outil de savoir, d’autres ne voient guère l’utilité de réagir pour offrir des espaces à leurs administrés, notamment la frange juvénile. Plus, il est des élus qui font mine de fermer les yeux en bouchant le nez lorsqu’ils passent devant une telle structure envahie par un cloaque. C’est le cas de la bibliothèque municipale de Bab El Oued sise à Basta Ali. Inaugurée en grande pompe en 2003, cette structure baptisée au nom du regretté professeur Djillali Belkhanchir est fermée depuis plusieurs mois, au grand dam des étudiants, « congédiés » contre leur gré. Le péril se résume par la menace sanitaire que génère le réceptacle des eaux usées. Et il est tout à fait normal que les élus locaux s’inquiètent avant de cadenasser le lieu. Mais la réaction ne dépasse pas l’action palliative. Pas de travaux d’urgence, car ce n’est pas une nécessité, croit-on savoir du côté du service culturel de la commune. La date de réouverture n’est pas à l’ordre du jour de l’administration communale. On a d’autres préoccupations et la mise à neuve des locaux est renvoyée sine die. A l’heure où l’on nous séduit avec le slogan leitmotiv « Une commune, une bibliothèque » — qui est de bonne guerre d’ailleurs — , autrement dit la création de 1500 bibliothèques communales pour les deux années à venir, nos élus ne semblent pas adhérer à l’option. Ils préfèrent boucler la structure à double tour et inviter les adhérents à aller voir ailleurs.


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