Algérie

BF et CFA



BF et CFA
Le bureau fédéral n'est pas resté insensible à tout ce qui se dit et s'écrit sur l'arbitrage.Alors que l'écrasante majorité des acteurs du football ne cesse de dénoncer les dérives commises hebdomadairement par de nombreux arbitres, toutes divisions confondues, le second organe du football se singularise par son silence devant cette situation qui, a priori, fait des contents seulement dans le giron du bureau fédéral et le cercle de la Commission fédérale des arbitres (CFA). Pour ces deux entités, l'arbitrage algérien se porte très bien et que ceux qui prétendent le contraire se recrutent dans les rangs de ceux qui ne connaissent ni maîtrisent les lois du jeu.Alors dans son infinie magnanimité, le bureau fédéral décide (voir le communiqué du BF du 6 févier 2014) d'user de pédagogie pour «enseigner» aux Algériens les lois du jeu en «instruisant la Commission fédérale des arbitres à l'effet de mettre en ?uvre un programme spécial de vulgarisation des lois du jeu, à l'attention des professionnels de la discipline et du grand public». Rien que cela ! Comme si vraiment le problème réside uniquement dans la méconnaissance des règlements, par le grand public, et non pas dans leur interprétation sur le terrain par des arbitres. C'est fort de café ! C'est une man?uvre avec des relents d'étouffement des voix discordantes par rapport au discours officiel qui ne veut à aucun prix déroger à sa sempiternelle devise : «Tout va bien.» Malheureusement pour le bureau fédéral, les faits sont têtus et les fautes d'arbitres de plus en plus récurrentes.Il ne se passe plus une journée de championnat sans qu'il n'y ait de fautes qui influent directement sur l'issue des rencontres, pas seulement de Ligues 1 et 2, mais de toute la pyramide du football. Les épisodes s'enchaînent et se suivent comme s'enfilent les perles d'un collier. Quelques heures après la publication du communiqué du bureau fédéral appelant la CFA à enseigner les lois du jeu aux professionnels du football et au grand public, un arbitre fédéral, Zerrouki pour ne pas le citer, qui a dirigé la rencontre ES Sétif-CR Belouizdad, a «oublié» d'infliger un carton (jaune ou rouge) à un défenseur de l'ESS qui a plaqué un joueur du CRB qui filait vers le but adverse.Le bureau fédéral et le responsable de la CFA seraient donc bien inspirés de prodiguer les premières leçons aux concernés (les arbitres) avant d'étendre l'opération aux autres acteurs du football, dont le grand public.La commission fédérale des arbitres, éclaboussées par des contestations à répétition, devrait d'abord balayer devant sa porte avant de songer à distiller l'enseignement d'un sujet qu'elle-même ne maîtrise pas bien et plus particulièrement le chapitre «Nombre de joueurs» de la loi 3. Sur cette question, le règlement (code disciplinaire) édicté par la Fédération algérienne de football (FAF) et dont la CFA fait usage, dans l'article 89 (effectif d'une équipe) indique : «Si au cours d'un match, une équipe se présente sur le terrain avec un effectif de moins de onze joueurs, la rencontre n'aura pas lieu et l'équipe contrevenante est sanction par match perdu par pénalité? le club sera privé de son indemnité due au titre des droits de télévision? en cas de récidive? match perdu par pénalité? défalcation de six points? 300 000 DA d'amende pour le club.» Cet article de la FAF viole délibérément celui de la FIFA qui dispose dans le sien («Nombre de joueurs») : «Tout match est disputé par deux équipes composées chacune de onze joueurs au maximum, dont l'un sera gardien de but. Aucun match ne peut avoir lieu si l'une ou l'autre équipe dispose de moins de sept joueurs», (FIFA - lois du jeu saison 2013-2014).Le bureau fédéral et la CFA vont arguer que l'article de la FIFA a été tronqué «pour lutter efficacement contre les matchs arrangés». Aux yeux des membres de l'International Bord (IFAB), cette argutie est irrecevable, comme le souligne avec force le chapitre «Evolutions» du même règlement qui dicte qu'«avec l'accord de l'association membre concernée et sous réserve du respect de leurs principes fondamentaux, les présentes lois du jeu peuvent être modifiées dans leur application lors de matchs disputés entre joueurs de moins de 16 ans, entre équipes féminines, entre joueurs vétérans (plus de 35 ans) et entre joueurs handicapés? toute autre modification ne pourra être effectuée qu'avec l'autorisation de l'International football association bord.» L'article du code disciplinaire de la FAF est scélérat par rapport à celui de la FIFA. Une rencontre peut débuter si une des deux équipes se présente avec dix ou neuf joueurs. Le nombre minimum (sept) est laissé à l'appréciation des associations membres. L'International Bord fixe le maximum (onze) et le minimum (moins de sept). Le maximum et le minimum ne pouvant jamais être égaux, il appartient à la FAF de revoir sa copie? Avant de s'ériger en donneuse de leçon aux professionnels de la discipline et au grand public. Morale de l'histoire : c'est l'hôpital qui se moque de la charité.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)