«Tous les paradoxes sociaux et économiques s’y trouvent: village urbain ou rural?», s’interrogent les habitants de Bettaïm, une agglomération de 16.000 âmes.
Construit en 1932, le plus grand «douar» d’Algérie, comme qualifié par les autochtones, reste loin des yeux des élus et des pouvoirs publics.
«Nous n’avons jamais vécu des projets prometteurs. Aucune visite de responsables locaux n’est enregistrée, cependant, et contrairement à leur coutume, ils seront là à l’approche des élections», disent-ils, sidérés.
Bettaïm ou Tiripinthe*, du nom d’un arbre ancestral (photo ci-dessus), vit dans la précarité. Le téléphone, ici, relève de la science-fiction.
«Vous imaginez, nous n’avons même pas une ligne téléphonique dans tout le village et par conséquent, Internet pour nous est un luxe. Nous sommes isolés du monde de l’information et de la technologie».
Faisant partie de la daïra de Maghnia, Bettaïm déplore aussi l’absence de l’eau potable.
Précarité
«Nous continuons de nous en approvisionner auprès des colporteurs ou de puits de la proximité du lieudit Mohand Benamar Benaïssa», et dire que, depuis la mise en marche de la station de dessalement d’eau de mer de Souk Tléta, l’eau est à profusion…
«On souhaite seulement quelques miettes de goudron pour embellir nos ruelles. Ne sommes-nous pas vos fils citoyens, vous élus que nous avons… élus pour prendre en charge nos doléances et nous assurer une vie décente?», interpellent-ils les responsables locaux, avec humilité.
Ce village, dont les jeunes «tiennent les murs », comme on dit, coincé entre la ville de Maghnia et la frontière avec le Maroc, mérite mieux au vu de son statut de «vitrine du pays».
«Nous ne pouvons plus supporter l’humiliation d’être oubliés par les autorités locales…», s’insurgent ces humbles citoyens.
* Pistachier thérébinthe (Pistacia terebinthus L) / Akar Qacentina
Chahredine Berriah
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Posté Le : 13/04/2012
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Chahredine Berriah
Source : El Watan.com du jeudi 12 avril 2012