Besoin de faire la part des choses '

Vous y comprenez quelque chose, vous ' Parce que moi, je n'y comprends absolument rien. Comprenez-vous pourquoi on met autant de temps à juger des affaires pour lesquelles on a pourtant arrêté des coupables ' Si c'est plus compliqué de trancher des affaires de corruption, pourquoi a-ton arrêté tous ces gens ' Des présumés coupables ' Ça va moins vite, n'est-ce pas, quand ce sont des ex-Premiers ministres, des ex-ministres et autres hommes d'affaires qu'il faut juger ' Eux ont ruiné le pays et ce sont les retraités qui auraient vidé les caisses. C'est le comble, non ' C'est eux qui ont bénéficié de prêts qu'ils n'ont jamais remboursés, eux qui ont bénéficié de soins à l'étranger, eux qui ont géré le monopole des importations et qui ont importé tout et n'importe quoi, juste pour pouvoir, en retour, «rapatrier» leurs bénéfices à l'étranger. Bref, c'est, entre autres, à eux que l'on doit les millions d'Algériens dans la rue depuis 9 mois.Ils ont tellement accumulé les privilèges qu'il serait devenu compliqué pour les magistrats, chargés de juger les affaires, de faire le tri entre les faits graves et ceux susceptibles de passer pour anodins. Mais puisqu'il leur faut tout classer avant de s'y mettre et qu'en attendant la machine doit sévir, on s'occupe des détenus du Hirak. ça, au moins, c'est facile à traiter. Bien entendu, je caricature. Je sais bien que les juges qui s'occupent des Bouregraâ et autres victimes du drapeau amazigh ne sont pas les mêmes que ceux affectés aux affaires économiques. Et puis, c'est tellement plus facile une affaire d'emblème et de Hirak qu'une sordide affaire de cocaïne, de viande avariée, de trafic de devises, de cession de biens au dinar symbolique et autre détournement de bénéfices générés par le contribuable.
En condamnant l'un on risque d'atteindre celui que l'on souhaiterait innocenter. C'est délicat de séparer le bon grain de l'ivraie dans ces histoires-là, et ils sont tellement nombreux à être impliqués dans les mêmes affaires qu'il est parfois impossible d'y voir clair. Ce qui, sinon, reste certain, c'est qu'il y a volonté d'écarter certains profils compromettants. Et il y en a pas mal !
M. B.