15 Août 2011
"El Botma" en arabe, "Iggh" en Tamazight ou le pistachier de l’Atlas (Pistacia Alantica) est aujourd’hui au centre d’intérêt de la Conservation des forêts de la wilaya de Ghardaïa qui veille à sa préservation et sa régénération.
Consciente du rôle que peut jouer cette essence forestière, qui pousse dans les zones désertiques de Berriane, au Nord de la wilaya, la Conservation des forêts a opté pour une stratégie de préservation et de régénération de cet arbre, qui s’adapte bien au climat aride et saharien, dans le cadre du développement durable et de la lutte contre la désertification, indiquent les responsables de la Conservation à l’APS.
Le long de oued N’sa, dans la région de Berriane, une petite forêt de 148 arbres est, à cet égard, recensée. Ce patrimoine est cependant menacé de disparition en raison du déracinement des arbres causé par les crues de l’oued ainsi que par son exploitation anarchique comme bois de fourrage et de chauffage par les bergers et la population locale, avertissent les mêmes responsables.
Afin de protéger cet arbre, dont le fruit, la pistache, donne une huile très tonifiante et très prisée par la population, et l’écorce produit une résine (colophane visqueuse) à usage médicinal, la Conservation des forêts a mis au point une stratégie intégrée s’articulant autour de deux axes : la préservation par la fixation des berges de l’oued en posant des gabions destinés à protéger le pistachier du déracinement par effet d’érosion fluvial et la régénération de cette espèce arboricole par la production de plants au niveau de la pépinière de Berriane, précisent les mêmes sources.
"Il est primordial de préserver le pistachier de l’Atlas, considéré comme un patrimoine, pour les générations futures, par son exploitation rationnelle et par sa régénération par la maîtrise des techniques de multiplication", a souligné à ce sujet un ingénieur forestier.
"La régénération du pistachier se fait naturellement par la germination de ses graines", a expliqué cet ingénieur, ajoutant cependant ’’qu’il appartient de prendre des mesures délimitant les lieux de pâturage afin de préserver la régénération naturelle de l’espèce’’.
Selon lui, ces mesures doivent être suivies par d’autres opérations, dont des actions de communication et de sensibilisation axées sur la responsabilisation des divers acteurs concernés afin de protéger le développement naturel de l’arbre. "Cet arbre, qui a défié le temps et le climat, reste toutefois extrêmement vulnérable pour plusieurs raisons, dont la croissance démographique et urbanistique, l’arrachage et le pâturage excessif", a fait observer le même ingénieur à l’APS.
Le pistachier de l’Atlas est un bel arbre aux feuilles caduques constituant un fourrage de haute valeur nutritive pour le cheptel.
Il existe à l’état disséminé dans la région des Hauts-Plateaux (Djelfa, Messâad), au sud de Laghouat et également au nord de Ghardaia (Berriane et Guerrara).
Son fruit de la grosseur d’un pois est comestible. Il est appelé el-khodri (vert) par la population locale, à cause de la prédominance de la couleur verte foncée une fois bien mûr. De ce fruit, peut être extraite une huile riche en calories que l’on pétrie avec des dattes que l’on consomme avec du lait. De son écorce, l’on peut extraire de la colophane qui s’exsude naturellement en période de chaleur, qui est utilisée à des fins médicinales.
L’arbre en lui-même, qui s’adapte aux conditions climatiques extrêmes, constitue une barrière solide pour la lutte contre la désertification et la fixation des dunes en tant que brise-vent, explique la Conservation des forêts.
Pour cela, de nombreux spécialistes dans la lutte contre la désertification préconisent la création d’une cellule de recherche afin d’intensifier la plantation du pistachier dans la région de Ghardaïa et de développer les techniques de multiplication de cette espèce d’arbre menacé de disparition, souligne l’APS.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 10/04/2017
Posté par : patrimoinealgerie
Ecrit par : Par : BOUZIANE Mehdi
Source : http://www.lemidi-dz.com