Accumulation des problèmes sociaux
Les représentants du mouvement associatif de la commune de Berrahal à 27 km du chef-lieu Annaba ont participé, dimanche dernier, aux côtés de leurs élus, à la réunion de l?exécutif de la wilaya conduit par son 1er responsable. Si elles ne furent pas virulentes, les interventions des citoyens ont été très instructives. Tous ont réclamé des mesures d?urgence qui sauveraient leur commune et leurs localités d?un délabrement généralisé. Du logement, au terrain à bâtir attribué sans acte de propriété aux difficultés d?obtenir plusieurs années après le permis de construire, aux investissements, la concession des terres agricoles, l?absence ou l?insuffisance du système de voirie et viabilisation, l?électrification et le gaz, le transport, l?emploi, l?éducation et la santé, tous les problèmes ont été passés en revue. Enveloppées de propos respectueux, les accusations de mauvaise gestion du quotidien des habitants ont été nombreuses. Dans cette commune que traverse la RN 44 et grand carrefour à destination de toutes les régions du pays, les handicaps sociaux se sont accumulés d?une manière exacerbée. Les programmes, les projets et le budget de la commune ont été qualifiés de globalement insuffisants. A Berrahal, s?accumulent en effet des records sinistres de l?exclusion sociale, de la marginalisation, du chômage et son corollaire de maux sociaux à l?origine de l?insécurité et de la hausse du trafic de drogue et de la délinquance. Berrahal s?est aussi transformé en un laboratoire politique où s?affrontent les flagorneurs et les contestataires encouragés par des militants de différents partis politiques. Dimanche dernier, le directeur de l?exécutif s?est montré particulièrement attentif à la fronde de ceux qui, du fond de la salle de réunion, étaient intervenus pour exprimer leur méfiance à l?égard des promesses et des engagements des responsables de la wilaya. Dans différentes localités de Berrahal, 44 années après l?indépendance, des populations entières continuent de s?éclairer à la chandelle, à vivre loin de toute viabilisation et modernité, à consommer quotidiennement une eau non potable, à voir leurs enfants rejoindre l?école sans chauffage, aux vitres et tables d?écolier cassées. Les intervenants ont exprimé leur ras-le-bol de vivre au contact des maladies à transmission hydrique générées par l?inexistence de voirie et de viabilisation, par le non-enlèvement des ordures ménagères à longueur d?années. Contrairement à ce qui se passe ailleurs, le président de l?APC n?a pas fait l?état des lieux de sa commune. C?est le chef de daïra commis de l?Etat qui s?est chargé de cette mission. La lecture de son compte rendu de la gestion de Berrahal donnait à penser que dans cette commune tout va pour le mieux. Qu?il suffirait de réaliser, à titre provisoire, un marché de fruits et légumes à 3,52 milliards de dinars pour éradiquer l?informel existant. C?est dans le même sens qu?ont abondé plusieurs membres de l?exécutif. Chacun y est allé de son « des projets sont en cours, d?autres en élaboration ou dont les travaux sont appelés à être prochainement lancés ». Sceptiques, certains membres du mouvement associatif ont réagi. L?un d?eux a même affirmé. « Depuis l?indépendance, les mêmes engagements ont été exprimés par les autorités de notre commune et daïra ou par le wali. La réalité est qu?aujourd?hui encore, nous n?avons toujours pas bénéficié des fruits de la croissance. A Chaque événement national, on utilise politiquement notre misère pour nous abandonner après. »
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 06/12/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : Leïla Azzouz
Source : www.elwatan.com