Bernardino Leon espère un accord aujourd'hui

Leon escomptait la conclusion de l'Accord pour hier soirLe médiateur onusien a beaucoup insisté sur l'enjeu de parvenir à obtenir du CNG qu'il «prenne cette décision pour l'avenir de la Libye».Alors que le Parlement de Tobrouk, reconnu par la communauté internationale, vient tout juste de décréter l'auto-prorogation de son mandat qui arrive à expiration fin octobre pour un temps indéterminé, le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour la Libye et chef de la mission des Nations unies d'appui dans ce pays (Manul, Unsmil en anglais), Bernardino Leon, a fait part hier de son optimisme quant à la signature tant attendue, et maintes fois reportée, de l'accord inter-libyen qui conditionne la mise en place d'un gouvernement d'unité nationale ? ? en Libye.«Nous avons de bonnes nouvelles ? ?, a affirmé, le responsable onusien, dans le cadre d'une conférence de presse à la faveur de laquelle il a indiqué que les représentants du Congrès national général (CNG) (Tripoli, non reconnu) tenaient hier une réunion pour présenter leurs candidats au gouvernement d'Unité nationale.La nouveauté tient dans le fait que, cette fois, les consultations ont eu lieu «avec les autres participants à ce dialogue», selon les indications de M.Leon qui a émis l'espoir de pouvoir annoncer «mercredi dans la soirée la proposition relative à la mise en place de ce gouvernement».«Nous disposons d'un accord final équilibré qui constitue une grande opportunité pour la Libye», a relevé M.Leon, soulignant pour la enième fois l'urgence et l'importance d'un tel accord sur un gouvernement d'unité nationale représentant tous les Libyens.Il a, par ailleurs, tempéré l'enthousiasme en précisant qu'il «ne faut pas s'attendre à ce que le CNG présente tous les noms», compte tenu du fait qu'il dispose seulement, aux côtés de la Chambre des représentants, de candidats pour la composante du nouveau gouvernement.Selon M.Leon, «il sera procédé ensuite à la désignation d'un Premier ministre de manière consensuelle...»M.Leon a beaucoup insisté sur l'enjeu de parvenir à obtenir du CNG qu'il «prenne cette décision pour l'avenir de la Libye», soulignant au passage qu'il a «une idée claire sur ce qui peut être accepté par les différentes parties». C'est pourquoi il a dit et redit la nécessité absolue de «franchir ce pas décisif» et de prendre en considération la situation que traverse le pays, où 2,5 millions de Libyens paient un lourd tribut au conflit, selon les récents rapports des organismes humanitaires de l'ONU.M.Leon a au demeurant laissé entendre que la réunion de haut niveau sur la Libye, tenue en marge de l'AG de l'ONU, avait constitué un moment crucial dans le processus du dialogue inter-libyen non seulement pour formuler le bilan d'une année de médiations plus ou moins fructueuses, mais également pour délivrer un message aux factions impliquées afin qu'elles prennent leur responsabilité.Pour la première fois, avaient relevé les observateurs, les pays participant à cette réunion, l'ensemble des participants libyens et amis de la Libye dont les pays concernés par la restauration de la paix et de la sécurité dans la région, au premier rang desquels se trouve l'Algérie, ont délivré un message fort de soutien et de solidarité à l'adresse du peuple libyen., ce qui impliquait de façon latente une sévère mise en garde aux factions désireuses de compromettre la conclusion d'un accord politique dont l'urgence n'est plus à discuter.Certes, ce n'est pas la première fois que Bernardino Leon exprime son optimisme et sa conviction de voir conclu cet accord qui doit ouvrir la voie à la réconciliation inter-libyenne. On se rappelle plusieurs de ses propos à ce sujet, tant au Maroc qu'à Genève, mais l'intervention pressante des pays membres de la médiation onusienne aura sans doute fini par payer.