Bernard Foccroule. Directeur du Festival d'Aix-en-Provence : "Mon rêve, présenter un en arabe" Culture : les autres articles

Alors qu' Alger aura bientôt un grand opéra, le directeur du Festival d'Aix, Bernard Foccroule, a répondu à nos questions sur son rêve d'ouverture vers le Monde arabe. Il collabore, cette année, au démarrage d'une salle d'opéra au Bahreïn.-Comment se passe votre projet au Bahreïn '
Cette collaboration avec le Bahreïn porte sur la création d'une nouvelle salle d'opéra qui a été inaugurée cette année, et lors d'une visite à Aix, la ministre de la Culture de ce pays nous a proposé un accord de coopération qui va nous permettre chaque année de présenter une production d'opéra, parfois quelques concerts, et puis aussi des projets avec l'Académie européenne de musique sous l'égide du Festival d'Aix. Il s'agit aussi d'effectuer un travail de guidance, d'accompagnement et de formation des services techniques et des équipes d'accueil. C'est une belle aventure qui, je l'espère, nous permettra de développer des liens avec le Monde arabe qui nous tiennent à c'ur. Je peux d'ailleurs vous dire que mon rêve est de donner dans le festival lyrique à Aix un opéra en arabe. On y travaille.
-Cette salle d'opéra au Bahreïn, pour vous c'est une sorte de table rase sur laquelle vous allez tout construire '
Absolument ! Une salle magnifique que j'ai vue, symboliquement elle contient mille et une places, comme les Mille et Une nuits ! C'est une merveille et je ne peux que souhaiter que dans les années à venir, il y ait, dans le Monde arabe, des initiatives comme celle-là qui nous amène à la fois à présenter l'opéra, mais aussi des formes qui sont issues du dialogue interculturel.
-L'opéra, qui est né en Europe, prend son élan dans le monde entier, mais pour le développer, faut-il se résoudre à la simple consommation ou bien est-ce nécessaire que chaque pays prenne en main, si on peut dire, son avenir de création opératique '
Je crois beaucoup à la vertu du dialogue. Nous sommes à une période absolument passionnante de l'histoire humaine, difficile mais passionnante où des artistes venus d'horizons différents peuvent dialoguer comme ils n'ont jamais pu le faire dans le passé. Nous le voyons ce soir ici à Aix, avec une rencontre entre des musiciens arabes et européens. Je pense que nous sommes au début d'une très belle histoire.
-D'ailleurs vous avez fait une tournée au Maroc par le biais de l'Institut français. Comment cela s'est-il passé '
Nous avons donné L'enfant et les sortilèges, de Ravel, ce fut un moment formidable avec un public marocain intéressé et cela nous a vraiment donné envie d'élargir cette expérience qui était pour nous une première dans le Monde arabe.
-Cela rentre bien sous votre casquette d'ambassadeur de l'art lyrique '
Nous sommes effectivement l'ambassadeur culturel européen, et en tant que festival d'opéra nous sommes le seul aujourd'hui, alors nous entendons bien amplifier cette mission.