Bernaoui récompense les lauréats des JA et épingle le COA

Les 125 médaillés algériens aux Jeux africains 2019, disputés du 19 au 31 août au Maroc, ont été honorés mardi soir, au Centre international des conférences (CIC) Abdelatif-Rahal de Aïn Bénian (Alger). La cérémonie, ponctuée par un dîner, a été organisée par le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS), mais les récompenses financières qui ont été octroyées aux lauréats, elles, ont été à l'initiative du gouvernement. Les médaillés d'or ont eu droit à une prime de 500 000 DA, soit vingt millions de centimes de mieux que les médaillés d'argent, qui ont eu droit à 300 000 DA, alors que les médaillés de bronze ont touché 200 000 DA.L'Algérie avait terminé 4e au tableau général de ces JA-2019, avec 33 or, 32 argent et 60 bronze, derrière l'Egypte, sacrée championne avec 102 or, 98 argent et 73 bronze, alors que le Nigeria avait pris la deuxième place, avec 46 or, 33 argent et 48 bronze, devant l'Afrique du Sud, ayant complété le podium, avec 36 or, 26 argent et 25 bronze. «Nous félicitons l'ensemble de nos lauréats aux derniers Jeux africains : athlètes, entraîneurs et dirigeants compris, car ayant obtenus des résultats honorables, qui ont fait la fierté de notre pays» a indiqué Abdelhakim Chater, au nom du Premier ministre Noureddine Bedoui, dont il est le directeur de cabinet. «Nous espérons voir nos différentes sélections obtenir de meilleurs résultats lors des prochains Jeux méditerranéens, qui seront abrités en 2021 par la ville d'Oran» a poursuivi l'ancien wali de Tizi-Ouzou, assurant que les athlètes et leur encadrement technique bénéficieront du «total soutien de l'Etat algérien», pour les «aider» à atteindre cet objectif. Le ministre de la jeunesse et des sports Raouf Salim Bernaoui s'est dit tout aussi satisfait des résultats obtenus au Maroc, surtout qu'il a tenu compte de deux facteurs importants : les nombreux problèmes ayant secoué le sport algérien dernièrement et la jeunesse d'un grand nombre d'athlètes parmi le total de 270 représentants engagés. «Nous avons terminé 4e, comme lors de la précédente édition, ce qui n'est pas mal du tout, surtout si on tient compte des problèmes qui ont secoué le sport algérien dernièrement et de la jeunesse des athlètes engagés», a indiqué Bernaoui, ajoutant que «les résultats obtenus ont largement dépassé» ses attentes. Au passage, le MJS a tenu à remercier l'Etat «pour cette bonne initiative», surtout que les récompenses financières ont inclus même les entraîneurs et des membres des différents staffs.
«D'habitude, seuls les athlètes sont récompensés, mais cette fois, l'Etat a récompensé tout le monde et c'est une très bonne chose», a-t-il considéré. Bernaoui a profité de l'occasion pour «dénoncer certains agissements du Comité olympique et sportif algérien» (COA), en se disant «déçu» de constater que ces pratiques existent aujourd'hui encore. «Je suis athlète de haut niveau depuis 1993 et athlète olympique depuis 1996. C'est pour dire que je suis dans le circuit depuis suffisamment longtemps pour confirmer que ces agissements existent depuis longtemps, sauf que j'avais espéré qu'en 2019, ils n'aient plus lieu d'être», a-t-il regretté. Parmi les reproches faits au COA, le fait qu'il ait outrepassé ses prérogatives en s'immisçant de manière directe dans le travail de certaines Fédérations, notamment, en engageant lui-même certains athlètes dans les JA-2019, tout en leur promettant des récompenses financières, alors qu'il ne le fallait peut-être pas, surtout à ce moment-là.
«Certains athlètes ont été engagés par le COA sans le consentement de leurs Fédérations respectives. Le COA a promis aussi des récompenses financières aux athlètes alors que nous ne sommes pas en club. Lorsqu'il s'agit de représenter son pays, on ne parle plus d'argent, mais on motive l'athlète autrement. On lui rappelle entre autres qu'il joue pour la fierté et l'honneur de tout un peuple», a-t-il ajouté.
Bernaoui a cité pour exemple la sélection nationale de football, qui selon lui a décroché sa deuxième étoile africaine sans que les joueurs aient reçu la moindre promesse de récompense. «Lorsque notre Equipe nationale de football s'était qualifiée pour les demi-finales, moi et le président de la FAF étions un peu gênés, car à ce moment là, pratiquement tous les autres pays avaient abordé la question des primes, sauf nous. Dans le cas de notre futur adversaire, le Nigeria, c'était je crois 50 000 USD par joueur. Mais cela n'a pas empêché nos footballeurs d'aller au bout et d'offrir ce titre tant espéré par tout un peuple. D'ailleurs, même lorsque nous avions essayé d'aborder le sujet avec les joueurs, ils nous avaient répondu : Nous sommes là pour procurer de la joie à notre peuple, pas pour l'argent», a-t-il révélé. L'ancien président de la Fédération d'escrime a conclu en affirmant qu'en sa qualité de MJS, il veillera à aplanir les divergences et à assurer un bon fonctionnement du sport national, surtout que de grands évènements se profilent à l'horizon, à commencer par les Olympiades de 2020 à Tokyo.
Outre les 125 médaillés aux derniers JA et leurs staffs, le MJS et l'Etat ont tenu à honorer la sélection algérienne de football pour son sacre en Egypte. C'est le président de la Fédération, Kheireddine Zetchi, qui est venu recevoir ce titre honorifique.