La chaîne de télévision BRTV a été créée dans le but de répondre à la demande d'un public ciblé. D'une part, les beurs qui ne comprenaient ni l'arabe ni le berbère pour garder les racines avec leurs pays d'origine.
Ils ont leurs programmes spécifiques, à l'exemple de «Galaxie berbère », émission que présente Farid Galaxie. D'autre part, les Kabyles qui ne comprennent pas la langue arabe. Mais, malheureusement, cette chaîne a failli à sa mission qui lui a été dévolue lors de sa création, qui est celle de satisfaire les vœux des populations amazighophones privées de chaînes de télévision s'exprimant dans leur langue maternelle dans leur propre pays. Cependant, le constat que tout le monde a fait en voyant ces respectueuses personnalités qui défilent sur les plateaux de cette chaîne, qu'elles soient : hommes politiques, journalistes, sociologues, linguistes, sportifs ou autres. Rien que dans les émissions présentées par Kamel Tarouiht, qui pourtant lui, s'adressait à ses invités dans la langue de sa mère ; néanmoins, ces derniers qui comprenaient très bien les questions de l'animateur et qui sont connues du grand public, répondaient dans la langue française. Ont-ils honte de s'exprimer en kabyle ou utiliser cette langue pour eux est un complexe d'infériorité ou bien est-ce une façon de montrer qu'ils sont intellectuels et qu'ils manipulent bien la langue de Molière ' Or, être intellectuel ne veut pas dire être doctorant dans telle ou telle discipline, le rôle d'un intellectuel, c'est d'identifier d'abord l'auditoire à qui il va s'adresser, trouver la meilleure méthode pour faire passer son message et être soi-même. Ou bien on fait comme a dit l'autre : «Ce cheikh est vraiment très instruit qu'il a discouru pendant plus de 2 heures et que personne n'a compris un traître mot à ce qu'il a dit.» Là où le bât blesse encore plus, c'est lorsqu'on voit sur ce plateau ces linguistes, anthropologues, chercheurs dans la langue amazighe s'exprimer dans une autre langue en dehors de celle pour laquelle ils consacrent tous leurs efforts pour qu'enfin ne pas l'utiliser, particulièrement dans pareille occasion de grande écoute. Le téléspectateur en regardant tous ces hommes et ces femmes de lettres, sociologues et autres spécialistes s'adresser à un auditoire kabyle dans une autre langue qui n'est pas la leur, penserait que la langue berbère ne forme pas d'intellectuels et que pour l'être, il faut aller vers une autre langue étrangère. Si tel est le cas, à quoi bon sert-il de former des licenciés, voire des doctorants dans cette langue. A regarder ces soi-disant défenseurs de la culture amazighe, vaut mieux être analphabète et sauvegarder notre dialecte oral comme l'ont fait nos ancêtres qu'être docteur en linguistique et l'oublier. Quel gâchis !
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Posté Le : 23/10/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Madjid Aberdache
Source : www.lesoirdalgerie.com