Benyoucef Mellouk, l'homme par lequel l'affaire des magistrats faussaires a éclaté en 1992 était, hier, l'invité du mouvement Barakat.«Notre solidarité est indéfectible avec Benyoucef Mellouk qui a, malgré les intimidations, poursuivi son combat pour la vérité», a indiqué un animateur du mouvement à l'ouverture de la conférence. Et une autre animatrice du mouvement, Amira Bouraoui, de lui emboîter le pas : «La cause que vous défendez est la nôtre, le mouvement Barakat ainsi que le peuple vous soutiennent car c'est une cause juste.» Très ému, Mellouk, à qui le mouvement Barakat a offert la tribune pour s'exprimer, répond : «Je suis très touché par cette invitation qui est la première du genre.» Et d'ajouter : «C'est grâce à la jeune génération de journalistes courageux que cette vérité a éclaté. Sans vous, je serais mort en prison.» «Votre combat pour cette vérité me touche, car ce régime ne recule devant rien», dit-il, ému.«Vous êtes les moudjahidine de la réalité et l'avenir est à vous», lance-t-il à l'adresse des journalistes, évoquant au passage, parmi ceux qui ont défendu son combat, Aboubakr Belkaïd et Mokhtar Azouez. Pour éclairer plus l'opinion sur l'affaire des faussaires, Benyoucef Mellouk est remonté dans le temps, jusqu'au premières années de l'indépendance du pays. Ainsi, selon lui, si l'affaire des faussaires a éclaté en 1992 grâce à la presse indépendante, l'apparition des premiers faux moudjahidine impliqués dans la corruption remonte à 1975, au temps du président Boumediène. «A cette époque déjà, il y avait une quarantaine de faux magistrats dont les Rehal, les Benhabilès, les Djeghaba, les proches de Mohammedi, alors ministre de l'Intérieur», atteste-t-il.Mais «mon affaire avait été bloquée, à cette époque-là, par Benhabilès et Mohammedi». Mellouk, qui se sent menacé par «des proches du pouvoir», jure par tous les saints qu'il n'a jamais été manipulé dans cette affaire de faussaires : «Mellouk peut-il avoir été manipulé ou mentir pendant 22 ans '» «Cette affaire de magistrats faussaires n'est pas un règlement de compte, c'est une question d'histoire», appuie-t-il. Ce qui lui fait dire, au sujet de l'histoire de l'Algérois : «Tout ce qui a été raconté jusque-là à ce propos est faux.»Le conférencier en a gros sur le c?ur. Le moudjahid et ancien cadre du ministère de la Justice raconte que l'ancien secrétaire général du FLN, alors ministre de la Justice dans les années 1970, «était favorable à l'assainissement du dossier, mais il avait reculé car Boumediène avait subi des pressions des faux moudjahidine qui étaient très puissants». En tout état de cause, Mellouk ne se laisse pas intimider. Mieux, «je ne me tairais pas même si on me met deux balles dans la tête». «Je défie cette justice, si elle est capable d'ouvrir le dossier des 520 faux moudjahidine.»Un dossier pour lequel il attend son verdict le 9 novembre, après que deux anciens ministres, Mohamed Djeghaba (Moudjahidine) et Mohamed-Salah Mohammedi (Intérieur) aient engagé des poursuites judiciaires contre lui pour diffamation.
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Posté Le : 04/11/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Rabah Beldjenna
Source : www.elwatan.com