Bensalah s'en prend au front du boycott

Les partisans du 4e mandat n'arrêtent pas de s'en prendre, à travers des déclarations peu anodines, aux opposants du système en place et aux partis politiques qui appellent au boycott de l'élection présidentielle du 17 avril prochain.Hier, lors d'un meeting organisé à Boumerdès, le nouveau patron du Rassemblement national pour la démocratie (RND), Abdelkader Bensalah, n'a pas mâché ses mots à l'égard des leaders de parti qui se sont regroupés, la veille, à la salle Harcha à Alger.Dans un discours écrit lu devant ses fidèles, Bensalah accuse les leaders du front du boycott, sans les nommer, de «naviguer en eaux troubles». «Ceux qui n'ont pas trouvé de solutions à leurs crises internes et à leur échec de présenter des candidats ont eu recours à des procédés qui s'inscrivent à l'encontre du processus démocratique», a-t-il déclaré. Et d'enchaîner : «La scène politique a laissé apparaître, ces dernières semaines, une alliance qui ressemble à un mariage catholique conclu entre des courants politiques et idéologiques diamétralement opposés. La question que nous ne manquons pas de poser est : pourquoi ont-ils peur de la démocratie ' Pourquoi veulent-ils interrompre le processus électoral qui se déroule dans des conditions normales depuis plus de vingt ans '»Le chef du RND rappelle à ses militants que «la scène politique nationale connaît une vive tension après l'émergence d'un discours aux relents extrémistes. Votre rôle est de faire face à ceux qui noircissent complètement l'image du pays et non pas la campagne électorale». Bensalah tente de faire croire, au même titre que ses alliés politiques, que Bouteflika est en bonne santé : «Depuis un certain temps, on entend dire que le Président est malade, qu'il est incapable de gérer les affaires de l'Etat et comment va-t-il mener sa campagne '»Ce que le Président n'a, selon lui, jamais cessé d'accomplir, soulignant que Bouteflika continue de recevoir des délégations étrangères et donne des instructions aux responsables de l'Etat.