Algérie

Benkhelfa ne pose pas la condition de la provenance des fonds



Benkhelfa ne pose pas la condition de la provenance des fonds
Invité par le Conseil national de la fiscalité à débattre sur la loi des finances 2016, hier à Oran, le ministre des Finances évitera les questions dérangeantes sur les impacts de ce nouveau texte controversé. Il faudra attendre que le ministre soit interpellé durant la visite inopinée qu'il a faite, pour ressentir une certaine gêne et l'absence d'arguments convaincants, notamment sur le système de fiscalité à l'origine "d'inégalités entre Algériens". Et pour cause, alors que des hommes d'affaires n'ont cessé, hier, de demander une amnistie fiscale ou le rallongement des délais pour le paiement des arriérés, ou encore des promoteurs immobiliers estimant que le logement social coûte trop cher à l'Etat, c'est un retraité qui symbolisera cette situation lorsqu'il interpellera Benkhelfa : "Quel est le bilan de votre ministère sur les revenus des impôts qu'a fait votre ministère pour prélever les impôts sur les fortunes alors que moi qui suis un retraité, l'on me prélève près de 30% sur ma retraite..." Surpris, le ministre répliquera : "Le système fiscal algérien s'équilibre annuellement, les Algériens payent de mieux en mieux l'impôt, mais il faut qu'ils payent encore plus."Dans le même temps et alors que la LF 2016 a été faite sur la base d'un baril de pétrole à 37 dollars, le ministre refusera d'évoquer en détail les arbitrages à venir puisque les prix du pétrole continuent de chuter. Le ministre réitérera avec force son appel pour plus de bancarisation, demandant aux citoyens, aux hommes d'affaires de venir déposer leurs fonds dans les banques.Interrogé pour savoir si la provenance de ces fonds ne posait pas de problème, le ministre répliquera : "À chacun sa propre conscience", ouvrant la porte à bien des dérives comme le font remarquer les opposants à la LF 2016.Reprenant souvent les grandes lignes des dispositions de la LF 2016, le ministre dira que la crise pétrolière "nous a surpris" et qu'il fallait modifier les comportements, "plus d'union et d'engagement", alors que dans le même temps, en parlant de la fiscalité non pétrolière, soit 3 100 milliards de dinars, il se dira déçu du niveau de perception de l'impôt forfaitaire unique.D. LOUKIL




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