En arpentant les routes sinueuses menant vers l'emblématique vallée de Béni snous, on a l'impression qu'on est dans un îlot berbérophone conservant un mode de vie rural et purement traditionnel. A vrai dire, la commune de Béni-snous est constituée de plusieurs petites localités éparses (Fahs, Mzoughen, Khémis, Menzel, Ouled Moussa, Ouled Arbi, Béni Achir, Sidi Larbi, Mazer, Ouled Bouchama, Béni Zidaz et Gasba), accrochées aux flancs de montagnes et abritées sous d'immenses falaises aux tons ocres dominant cette grande vallée jadis verdoyante. Si la Médina de Khémis conserve toujours sa toponymie originale et ses anciennes constructions de terre et de pierre, Fahs, ce chef-lieu de près de 7.000 habitants, s'est quant à lui développé, ces dernières années, par la construction de nouveaux sièges de daïra, APC, sûreté de daïra et d'une brigade de la gendarmerie, qui ont été implantés sur un terrain plat à l'Est de l'ancien village de Khémis. Bénéficiant d'une position stratégique, sur la route menant vers Béni-Bahdel, Zahra, Tafessera, Ain Ghoraba, Sebdou et Tlemcen, Fahs forme aujourd'hui une nouvelle agglomération, à un jet de pierres de la petite localité amazighe d'El Kef dans la commune de Sidi-Medjahed, située à proximité de Béni-Boussaid et Maghnia.
Pour rappel, les habitants de Béni-snous ont connu les affres du terrorisme durant la décennie noire. Personne ne pouvait circuler entre le chef-lieu de la wilaya de Tlemcen et cette grande contrée montagneuse. De nombreux attentats ont été commis dans les faux barrages semant la peur au sein de la population. Mais, contrairement à d'autres localités où certaines familles ont carrément fui les lieux, les villageois de Béni-snous sont restés fidèles à leurs petites exploitations agricoles et les moindres champs de terre des petites plaines et collines sont de nouveau cultivées d'oliviers (arbres sacrés de cette région), de figuiers et d'amandiers.
Il faut noter que sur le plan de l'environnement, la faune aquatique qui vivait le long de l'oued de Béni-snous et dans les étangs et cours d'eau a disparu en raison des eaux usées et vannes de ces différentes agglomérations et qui se déversent à l'état brut dans le grand barrage de Béni-Bahdel. Les responsables de l'environnement et des ressources en eau sont interpellés pour réagir contre cette situation de dégradation et de pollution des eaux de cet oued, qui comptait plusieurs sources servant à abreuver le bétail et à irriguer les parcelles agricoles jadis verdoyantes.
Tous les agriculteurs et éleveurs de cette région souhaitent la réalisation d'une station d'épuration, pour atténuer la concentration des matières organiques et des métaux lourds contenus dans les rejets de ces eaux usées et vannes.
Grâce aux différents budgets de l'Etat, la population de Fahs, commence à vivre dans des conditions d'un développement local sur tous les plans, et en si peu de temps, les choses ont bien changé pour ces habitants composés en majorité de jeunes, qui souhaitent que les efforts déployés pour l'amélioration de leur cadre de vie continuent et se consolident au niveau de leur nouvelle cité.
Selon le chef de la daïra, Samir Marec, pour assurer les conditions d'une vie décente aux populations des zones d'ombre de Béni-snous, près de 22 opérations de raccordement aux réseaux d'AEP et d'assainissement, de réalisation de routes rurales, de salles de soins et d'écoles primaires et de soutien à l'habitat rural, ont été réalisées dans la commune dont 11 opérations dans la nouvelle agglomération de Fahs, qui dispose désormais de nouveaux équipements éducatifs (01 Lycée, 02 Cem et 02 écoles), sportifs (un stade communal en gazon synthétique et de 03 terrains de proximité gazonnés), d'une polyclinique, d'une annexes administrative et de formation professionnelle et de plusieurs subdivisions d'équipements, d'urbanisme, travaux publics, forêts, agriculture, commerce, poste et télécommunications et d'un bureau de douanes.
Son parc de logements s'est aussi enrichi avec quelques 266 logements sociaux et plus de 600 habitats ruraux.
Les habitants de Fahs attendent avec impatience en cette nouvelle année l'ouverture d'une annexe de SADEG et des agences d'assurances et banques.
A noter que l'ancien projet des 20 logements CNEP/APC n'a toujours pas connu son dénouement.
par Khaled Boumediene
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Posté Le : 13/01/2022
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : par Khaled Boumediene
Source : lequotidien-oran.com du mardi 11 janvier 2022