Algérie

BENI-SNOUS : DES ROUTES, DITES-VOUS '



Emprunté quotidiennement par la majorité des usagers de la route, le réseau routier de Béni-Snous (35 kilomètres au sud-ouest de Tlemcen), constitué de quelques centaines de kilomètres de routes de wilaya et d'une dizaine d'ouvrages d'art, se trouve dans un piteux état.
Il n'est pas entretenu. Ses infrastructures routières desservant plusieurs localités, Khemis, Azaïl, Béni Bahdel, Maghnia, Sebdou, El-Abed et Tlemcen, présentent de nombreuses carences. Chaussée dégradée, des nids-de-poule partout, des ralentisseurs mis en place anarchiquement et sans aucune norme de sécurité, ainsi qu'une signalisation routière complètement défaillante: le constat est vraiment amer. Tous les visiteurs qui viennent dans cette région très montagneuse et au relief très accidenté, couverte d'une magnifique forêt où l'on trouve différentes variétés de chênes, chêne-liège, cèdre, ainsi que la plante ârâar, ne manquent pas de faire cette remarque. C'est ce que nous a déclaré un visiteur en disant: «Dès que nous avons franchi la limite de la daïra de Béni Snous en venant de Tlemcen, nous avons constaté cette différence. De Tlemcen à Ahfir, la route est magnifique, mais dès que nous pénétrons dans les monts de Zarifet, c'est vraiment navrant: l'état des routes laisse à désirer. C'est dommage pour une région touristique qui possède des sites naturels importants».
Pour pallier cette situation désastreuse, les services de la DTP ont entrepris dernièrement une opération d'élargissement des routes. Mais la couche de roulement des chaussées n'a pas été bitumée de tapis, une opération de bricolage qui ne tardera pas à donner ses effets dans les prochains mois. En outre, l'entretien de ce patrimoine routier dans les trois communes de Khemis, Béni Bahdel et Azaïl n'a jamais fait l'objet d'une politique définie par la direction des travaux publics (DTP) de la wilaya. Les conséquences sur l'état du réseau et des équipements sont pour le moins inquiétantes. La définition et la mise en 'uvre d'une politique cohérente de l'entretien et de l'exploitation de la route rencontrent des obstacles. «Les moyens financiers consacrés à l'entretien routier ne suffisent pas pour éviter la dégradation du patrimoine, tandis que les effectifs chargés de ce service public régressent, d'où la nécessité d'une réflexion globale sur la politique d'entretien routier afin que soit déterminée une stratégie publique à la hauteur d'enjeux qui concernent, non seulement la sauvegarde du patrimoine de l'Etat, mais avant tout la sécurité et le confort des usagers de la route », explique sur ce sujet un professeur de l'université de Tlemcen, originaire de cette région.
Ce réseau, qui irrigue également une douzaine de villages : Tafessera, Mghanine, Zahra, Sidi-El-Arbi, Béni-Hammou , Ouled Moussa, Sid el-Arbi , Béni Achir et Mazzer, est devenu la hantise des automobilistes. « Dans la daïra de Béni Snous, les routes n`existent que de nom. Tout l'ancien bitume a volé en éclats: nids-de-poule par-ci, caniveaux bouchés et inondations par-là. Les routes sont dans un piteux état. On ne peut plus circuler. Franchement, on ne sait pas ce que font les responsables de la DTP ! La circulation automobile sur tout le réseau routier est devenue infernale !», peste un homme au volant de sa voiture.
Avec des nids-de-poule un peu partout, les routes sont devenues impraticables. La crainte des trous béants est telle que certains automobilistes préfèrent faire de longs détours pour arriver à destination. « Le hic est que les routes ont été élargies mais point de tapis pour la couche de roulement des chaussées. Le réseau routier nécessite un plan d'urgence pour sa réhabilitation», ajoute-t-il.
La remise à neuf des routes impraticables est le plus cher des v'ux des habitants de la daïra de Béni Snous (Ath Snous en langue amazighe). La DTP devrait se préoccuper davantage de son patrimoine routier dans cette région aux 1.000 chahids qui a payé un lourd tribut pendant la révolution. C'est là que le colonel Houari Boumediene (futur président de l'Algérie) avait élu résidence pendant la guerre.




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